J’ai eu beau regarder la franchise dans l’ordre, c’est bien par le premier épisode que je finis mes commentaires la concernant. En réalité, cet avis était passé à la trappe, et ce n’est pas plus mal parce que je peux désormais dire que c’est là le meilleur de la trilogie. Encore une fois, je ne ferai pas de comparaison entre le roman de Veronica Roth et l’adaptation cinématographique. D’abord parce que je n’ai pas lu le bouquin, et ensuite parce que ce n’est qu’une adaptation, comme son nom l’indique. Alors pour ceux qui ne connaissent pas la saga littéraire comme moi, ce "Divergente" va se révéler intéressant, surtout que nous n’en connaissons pas les grandes lignes, contrairement aux fidèles lecteurs de la romancière. Certes j’accorde le fait que ce genre de film présente une nouvelle fois une une histoire de survie dans un monde post-apocalyptique dont l’avenir repose sur les jeunes. Il n’est donc pas étonnant que les adolescents d’aujourd’hui en quête de rêves constituent la majeure partie du public de ce genre de production. D’autant plus qu’avec un point de vue général, avec beaucoup de recul, ce film fait penser à une aventure de jeu vidéo. Et les générations d’aujourd’hui grandissent dans un monde de plus en plus virtuel. Mais qu’aurait-on dit si les héros étaient des quadragénaires ? Pire : des sexagénaires ? Que le public alors plus âgé aurait été plus nombreux parce ce qu’il y aurait trouvé son compte en voyant se faire dire que la vie n’est pas finie ? Alors vous me direz sans doute que je me fais l’avocat de ce film. Eh bien oui, notamment quand je vois des commentaires qui comparent de façon drastique le film au roman, ou quand je vois des avis qui ne sont pas argumentés. Et je suis heureux de constater que je ne suis pas le seul à défendre ce film, d’autres internautes cinéphiles l’ont fait avant moi et l’ont bien fait en dénonçant quelques idées reçues héritées de partis pris. Car il faut le reconnaître, l’environnement post-apocalyptique qui sert de décor est bien rendu, que ce soit la vue de Chicago en plans larges ou que ce soit la vue des bâtiments ou parties de bâtiments en plans plus étroits. Pour ce qui est du scénario, il a bien sûr quelques faiblesses, mais les comblent largement avec cette histoire de factions plutôt originale (merci Veronica Roth), notamment avec la mise à l’épreuve qui permet (ou pas) de se faire une place parmi les clans. Côté casting, je ne vois pas ce qu’on peut lui reprocher. Pas mauvais, mais pas extraordinaire non plus, mis à part Jai Courtney en la personne d’Eric, décidément inquiétant sous son allure de gros dur de salopard parce qu’il se prend trop pour un sergent (ou un adjudant) de l’armée responsable de la formation de nouvelles recrues. Pour le reste, la qualité d’interprétation est honnête, y compris pour Shailene Woodley qui a hérité du rôle principal, et se fait même damer le pion par Zoë Kravitz qui parvient à prêter une sacrée détermination à son personnage. Woodley parvient tout de même à nous intéresser à comment elle va réussir à venir à bout des brimades d’Eric. On notera un gros travail des maquilleurs avec les tatouages, mais aussi des costumiers qui ont eu la lumineuse idée d’accorder un style et/ou une couleur à chaque faction, ce qui permet de mieux les différencier, et aussi de ne pas perdre le spectateur dans tout ce fatras en rendant le récit plus lisible. Cependant on peut regretter l’absence de scènes d’action plus poussées, plus violentes, ce qui me parait plutôt incompréhensif dans un tel monde. Cependant le réalisateur Neil Burger a réussi à rendre une copie suffisamment bonne pour donner envie à ceux qui ne connaissent pas l’histoire de découvrir la suite… Mais je vous préviens, vous ne serez pas aussi emballés…