Avis : Noé - Page 6

Un film héroïque-fantasy, un péplum ou une oeuvre artistique remplie d'erreurs ?
Dans les deux premiers cas, il est pas mal réussi, même si Russell Crowe en fait des tonnes. De bons effets spéciaux, une délicieuse Emma Watson qui joue juste.
Dans le troisième cas, les scénaristes ont pris de larges libertés avec ce qui est écrit dans les livres saints. L'histoire s'en éloigne allègrement. Sans parler des erreurs chronologiques.
Bref, c'est un bon film, sans plus.

Un récit biblique, transformé en blockbuster, réalisé par Darren Aronofsky, voilà ce qui pouvait faire baver plus d'un cinéphile. J'avais peur que le film ne soit pas assez marqué par la patte de Aronofsky, sachant qu'il n'a pas le final's cut. Et mes peurs se sont effacées, la réalisation est très bonne avec beaucoup de plans magistraux. Noé est un véritable personnage de Aronofsky, tourmenté, proche de la folie, il aurait pu même être dans "Requiem for a Dream". Les acteurs campent avec conviction leur personnages, en particulier Russell Crowe (Noé), Anthony Hopkins (Mathusalem) et Logan Lerman (Ham). Mais le gros problème est la narration, trop lourde et de ce fait ennuyante.

Quand on n'a rien à attendre d'un film, on est sans doute plus disposé à lui trouver des qualités, même mineures, même paradoxales. L'atroce Aronofski, l'un des cinéastes les plus pénibles, et, par là même, les plus surévalués des derniers 20 ans, s'attaquant à un sujet lourdement créationiste, donc insupportable de ce côté de l'Atlantique... soit la parfaite recette pour un désastre cinématographique aux proportions... bibliques ! Et de fait, entre adaptation genre heroic fantasy, scénario redoutablement bête (accumulation de clichés pénibles rendus totalement incohérents par le... contexte), militantisme végétarien lourdingue, effets spéciaux un peu pourris, acteurs peu convaincants, en dehors du toujours impeccable Russell Crowe - qui porte la seconde partie du film sur ses solides épaules -, tout va mal dans ce "Noé" qui semble concourir allègrement pour le titre du plus gros navet de l'histoire. .. Sauf que, curieusement, les obsessions habituelles - puériles, certes, mais indéniables - d'Aronofski, à force de jouer contre la logique du "blockbuster catastrophe" qu'est inévitablement "Noé", et d'emprunter des voies improbables - toute cette naïveté hallucinée dans l'illustration des "mythes" de l'Ancien Testament -, deviennent touchantes, et que le naufrage esthétique et intellectuel du film ne manque finalement pas de panache. En outre, la seconde partie, avec Noé en "fou de Dieu", est suffisamment "tordue" pour avoir irrité les fondamentalistes chrétiens, et permet à Russell Crowe de montrer qu'il est encore un acteur. Ce qui n'est pas si mal, un acteur qui résiste et fait son boulot au milieu de ces paysages islandais tellement à la mode aujourd'hui et d'effets spéciaux qui se contentent de recycler généreusement le "Seigneur des Anneaux" aussi bien que "2012"...

Des effets spéciaux pas toujours réussis pour un film inégal alternant entre récit biblique et fresque historique où la frontière entre réel et imaginaire est assez flou.
Reste une très bonne performance de Russel Crow toujours aussi bon dans ces films de héros !

N'Y ALLEZ PAS!!! Bande annonce mensongère, elle ne représente que la 1ère heure de film. Le film ensuite est d'une longueur insoutenable. Les acteurs ne sont pas du tout portes par le scenario et au final sont d'une médiocrité exceptionnelle. Et pourtant, il y a du lourd (Russel Crowe, Jennifer Connelly et Anthony Hopkins). Les effets spéciaux sont dignes du film Les Dix Commandements de 1956, merci Darren pour ce petit retour dans le temps. D'ailleurs, Mr Aronofsky a déclaré qu'il "voulait réinventer le film biblique"; cela veut-il dire réinventer la Bible? Je ne suis pas croyante mais l'histoire de Noe est l'une des plus connues même par les non-croyants donc se serait respectueux de ne pas prendre les spectateurs pour des imbéciles surtout pour le prix d'un ticket de cinema. Seul point positif (si cela en est un?!), j'ai appris une chose en regardant ce film, Noe a invente le vin et la gueule de bois.

La punition divine !! Aller voir ce film c'est comme avoir des temoins de Jéhovah a la maison pendant 2h20 ... On les laisse rentrer et très vite on attends qu'une chose : c'est qu'ils se cassent.

Il y a des jours où vous êtes bon public et le cinéma devient merveilleux......Autant je ne peux plus revoir "Black Swan" où trop de scarifications et de noirceur m'effraient, autant ce film m'a envouté sur de nombreux aspects.......
D'abord sur un simple plan visuel, le début du film est fulgurant, et je dois avouer que les géants de pierre valent bien les arbres mobiles du seigneur des anneaux...... Ce détail est important car ils sont des éléments majeurs du film.......
Ensuite le film a la profondeur double de la tragédie grecque et de la Bible......On notera des passages mélodramatiques littéralement (Quand Noé doit assassiner ses "enfants") et où les dialogues sont à la fois simple et profonds, on est dans l'essentiel de la pensée, élaguer de toute embellissement philosophique iù de tout voyeurisme intellectuel....Je n'avais pas vu cela depuis longtemps......
Il y a en plus un message écologique très fort, et une métaphore tout à fait génial, puisque l'arbre est assimilé à l'arche pour Noé dans une réplique lumineuse...
Et s'il n'y avait que cela, non Aronofsly surenchérit avec la création du monde en sept jours (au début il y eut la lumière et le créateur vit que cela était bon, etc.....), les images parlent alors plus que les mots....
Et puis il y a les "rivalités" amoureuses, la descendance et l'idée de punition divine, que Noé veut faire respecter en dépit de tout bon sens....Comme on dit les voies de Dieu semblent impénétrables, mais que de moments d'émotion......
Evidemment tout cela peut faire parfois artificiel, nébuleux voire kitsch, mais passé cet instant de doute, ce second degré d'analyse, si l'on revient au discours et aux images, le film redevient vite fascinant.....Evidemment ce n'est pas "TRANSFORMERS et la science fiction" et le réalisateur n'hésite pas au temps de Noé à faire intervenir des moyens pyrotechniques, mais malgré ces splendides incohérences, il y a une unité de discours dans ce film qui m'a tout à fait enthousiasmé......Bref je conseille

Après le chef d'œuvre qu'était Black Swan, Darren Aronofsky s'attelle cette fois-ci au genre du blockbuster et conte le récit du célèbre Noé, issu de l'Ancien Testament. Alors oui, la question religieuse se pose en première et ce soit disant blockbuster est destiné à toutes croyances religieuses et n'affectera en aucun cas celles-ci. Pour la petite info, le réalisateur est athée. Le film, qui a l'audace de s'attaquer à l'un des nombreux passages célèbres de la Bible, propose plus une question existentielle de l'Homme, tel quel, d'hier ou d'aujourd'hui. Devons-nous agir sous l'ordre d'un tout puissant ou en tant qu'Homme tel ? C'est dans la deuxième partie du film que la réflexion se creuse, la première s'attardant plus sur certains mythes de la Bible et de la destinée de Noé, notamment avec la construction de l'arche. Et c'est dans cette partie que le spectateur prend parti du côté de Noé, fuyant les Hommes plus destructeurs que respectueux envers le Créateur, mais c'est dans la deuxième partie que le réalisateur sème la confusion et donc la réflexion sur quel avenir choisir. Mais n'en disons pas plus. Au niveau du casting, Russell Crowe incarne à la perfection cet exécuteur des ordres du Créateur, sans quoi le film aurait sans doute coulé et quant au reste du casting, il se révèle plutôt convainquant avec Jennifer Connelly ou Emma Watson mais moins bon avec Ray Winstone. Les effets spéciaux eux sont ahurissants de beauté notamment pour les géants de pierre et se fondent parfaitement aux paysages islandais sublimés par une très bonne photographie. La musique elle se contente de proposer souvent le même thème mais sait être dans le bon tempo dans les bons moments. Au final, Noé est une bonne surprise pour le premier blockbuster de Darren Aronofsky, toujours aussi intéressant dans les sujets qu'il traite où il en profite ici pour faire passer un petit message écologique ainsi qu'une bonne réflexion sur la nature humaine et qui sans Russell Crowe ne serait surement pas à cette hauteur. Probablement l'un des film incompris par ses choix de cette année.

Comment faire des merveilles, en échappant aux standards hollywoodiens, aux millions sur la table et à la pression religieuse ? Suivre sa ligne artistique, respecter le récit et se l'approprier de manière intelligente. La première impression qu'on a, en sortant du cinéma, c'est le plaisir d'avoir vu un bon film, tout simplement, et croyez moi que ce ressenti est rare ces derniers temps. Darren Aronofsky connu pour sa vision singulière et sa virtuosité créative, nous livre un long-métrage que je qualifierai de blockbuster philosophique et métaphysique. Son traitement du mythe est vraiment unique, car on est sans cesse entre la dimension spirituelle et la métaphore de notre monde. Visuellement, c'est sobre, grandiose, audacieux et merveilleux... Pour exemple, le récit de la création conté par Noé, est mise en scène avec des mots bibliques et des images darwiniennes. Si on devait adresser un mauvais point à Noé, ça serait certainement l'écriture des personnages assez inégale. Si Noé, Ila et Cham portent le film de bout en bout, par leur complexité et les tourments auxquels ils sont soumis, Naameh et Sem manque cruellement d'épaisseur. Bref, laissez vous tenter par ce péplum biblique, réaliste, écologique, philosophique et tout bonnement génial ! Merci Aronofsky !

Trop de changement par rapport à l'histoire Biblique, et surtout surtout la représentation de Dieu est un blasphème et une abomination.
On fait passer Dieu pour un méchant, froid et sans coeur.
Je suis outré par ce film !!!!!!
Révolté!!!!!
C'est un film diabolique !!!!!!!

Il fallait l'oser ! A travers l'adaptation de l'histoire biblique ou bien Babylonienne de Noé ou Gilgamesh. Le film est définitivement sombre et se trouve décrire clairement l'affrontement entre deux modes de vie. L'un raisonnable, respectueux de l'environnement (de la création pour rendre le concept accessible à tout le monde) l'autre destructeur, grouillant, sale et belliqueux (les cités industrielles, également pour rendre le concepts accessible à tous. Évidemment les acteurs sont excellents et Emma Watson confirme son talent. Les effets spéciaux sont réalistes et évitent les tsunamis de 1000 mètres qui foncent à travers les terres à 500 Km/h. J'ai aimé ce film parce qu'il montre que l'homme est un cancer pour la vie elle-même, bien qu'il se prenne pour un génie avec ses traders et ses armes nucléaires et que finalement, Noé échoue dans sa mission, en permettant le retour dans un monde nettoyé du principal fléau de la vie et du bonheur.

Ce film est la plus grosse arnaque cinématographique depuis plus 30 ans sur plusieurs plans: la théologie judéo-chrétienne, le scénario, le jeu des acteurs, les effets spéciaux... C'est exagérément mauvais, à croire que le réalisateur a conçu l'archétype du Nanar en accumulant toutes les erreurs potentielles que le sujet permettaient. Et des monstruosités, vous allez en voir une quantité phénoménale si vous y allez (mais je vous le déconseille fortement, sérieusement ne perdez ni votre temps ni votre argent). Certes, j'ai été scandalisé plusieurs fois pendant la projection sur le fond et la forme. Certains pourraient y déceler une provocation voulue et assumée. Mais il n'en est rien. Le montage des scènes ressemble plus à un projet de collégien participant à un club audiovisuel... Je me suis ennuyé à mourir les 2/3 du temps. Seul le prix de mon ticket m'a retenu de quitter la salle. Le scénario est une réécriture qui se base sur une BD, elle-même réécriture très très libre (trop libre) de la bible. Que reste-il de la bible finalement ? Rien. Des noms seulement. Ni l'intrigue, ni les personnages, leur histoire, leur psychologie, ni la parabole religieuse ne sont conformes ne serait-ce que sur 10% au mythe de Noé et du Déluge. L'histoire biblique disparaît derrière les délires du réalisateur: Noé est devenu un nomade vivant hors de la société humaine. Il hait l'humanité. D'ailleurs, il ne les aidera pas en aucune manière, et oubliera de les avertir de la colère divine... (c'est pourtant un élément clé). Lors de la construction de l'Arche, il est aidé par Mathusalem qui lui donne une graine du paradis (WTF?), puis par des veilleurs en pierre (un mixte entre Transformers et le seigneur des anneaux...) de 5 mètres de hauteur possédant 4-5 ou même 6 bras (influence de Shiva?). C'est le pompon! L'histoire biblique a été réécrite tant de fois que le réalisateur devrait appeler son oeuvre " Néo Noé pour écolo-bobo". La spiritualité est d'une simplicité affligeante, et incohérente, ne respectant par la riche tradition judéo-chrétienne. A la place, le film oscille entre un préchi-précha mal digéré issu du mouvement New Age. Nous pouvons y trouver des influences du Zoroastrisme (le combat du bien face au mal), le manichéisme des Cathares (médiévaux) à savoir la matière= mal, l'esprit=le bien, le chamanisme (l'esprit de la nature, ne prélever que le minimum avec respect pour les animaux...), le bouddhisme (il faut contrôler ses désirs, les refouler, ne plus en avoir, savoir faire don de soi, s'ignorer et faire corps avec la nature...). Noé est une espèce de "chaman" écolo pendant le premier tiers du film. Bienvenue en Mongolie avec les esprits, les pierres et les fleurs. Vivant à l'écart de toute société humaine, Noé vie d'amour et d'eau fraiche + quelques baies et légumes. Après réflexion, ce n'est pas un végétarien, mais un végétalien. Face à la société industrielle corrompue et corruptrice, il se tient libre, seul avec sa famille, nomadant sur la terre et ne prélevant que le stricte minimum nécessaire. C'est une figure anti-capitaliste, écolo, prônant la décroissance (LOL). Les autres hommes sont mauvais par nature, car ils sont tous la descendance de Caïn. Après coup, on s'aperçoit un certain fatalisme (on n'y peut rien si nous descendons de Caïn), mais aussi un certain eugénisme (la descendant des pures et la descendance des impures sur une base biologique). C'est un message sous-entendu, mais il est écœurant. Donc ces hommes, mauvais par nature, vivent évidemment dans des cités industrielles (SI, SI, vous avez bien lu, ils maîtrisent la sidérurgie et la métallurgie comme dans le XIXe siècle ). Ces hommes sont exploités et dominés par les méchantes industries (Mais où est donc Marx, Engels, et Oliver Twist :-) Envoyons vite la CGT et Melanchon les sauver). Noé est en lutte (des classes LOL?) avec ces hommes pervers qui ont oublie le message de nos chers écolos... Vive la décroissance... D'ailleurs, ces industries et ces hommes mal civilisés ont complètement saccagé TOUTE la nature sur terre. Ils ont aussi décimé TOUS les animaux (ou presque) pour se nourrir... et avant le déluge, ils ne leur restent qu'à se nourrir de nouveaux nés humains (si si, je n'invente rien, malheureusement). C'est donc un gigantesque mélange de spiritualité New Age, de concepts incohérents les uns avec les autres. Ai-je vu un film biblique ? NON. Ai-je vu un film transmettant un message ? NON. Ai-je vu un film ayant une portée spirituelle ? -je vu un film se basant légèrement sur une histoire biblique ? j'en doute fortement. A vrai dire, je devrais dire non plus malheureusement. Les effets spéciaux alternent le pire et le très moyen. Les veilleurs de pierre, anges déchus, sont dignes des pires Nanars ou péplums et renvoient à des séquences des années 1960-70. Ainsi, ils bougent comme de la pâte à modeler sur fond vert, et ne sont pas raccord avec les personnages autour d'eux. Mais où est passer le budget colossal du film ? Cela ressemble à une copie des effets spéciaux de la série de film "Maciste" pour les connaisseurs. Quelques plans sont tout de même passables. Or ils étaient censés nous en mettre plein la vue (les milliers d'animaux embarquant dans l'Arche). Le résultat? on s'ennuie à mourir, rien de nouveau depuis au moins 15 ans. La mise en scène, l'angle de la caméra, le montage... tous ces éléments peuvent très bien faire référence à la première scène de Gladiator. Visualisez la scène, et remplacez les soldats par des animaux qui avancent patte dans la patte, avec tous leurs petits copains... Quant aux personnages. Ils sont affligeants... Honneur au protagoniste éponyme, Noé. Que dire de ce Noé ? C'est un film catastrophe à lui tout seul : aucun charisme, il est "absent" dans la première partie du film puis il devient incohérent. Seul un trait de caractère est permanent: sa haine de l'humanité. Il hait l'humanité dans la première partie où il représente le bon nomade (sauvage?) face à la société humaine industrielle. Il les hait toujours lorsqu'il doit survivre dans sa fuite, face aux hordes des hommes affamés et cannibales. Il les hait encore lors de la construction de l'Arche où il joue au contremaître (qui organise le travail des géants de pierre...). Il les hait et restent insensibles malgré les cris de désespoirs des hommes se noyant lors du Déluge. Et le meilleur est pour la fin, il hait l'humanité à travers ses propres futurs petits-enfants. C'est ma partie préférée (c'est de l'ironie), car le voilà enfin psychopathe, fou et violent, cherchant à tuer ses deux petits enfants à peine nés afin d'anéantir la race humaine (c'est dans la Bible cette partie ?). Et la je dis "stop Noé, repose toi un peu, ça doit être super fatigant d'haïr l'humanité du matin au soir". Heureusement, il est ému in extremis par les deux petits bouts de choux, et l'humanité est sauvée. La mer se calme, les eaux redescendent rapidement, et la famille Ingals échouent sur une montagne où les raisins ont déjà poussé et mûri afin que Noé puisse se saouler bien comme il le faut (je n'invente rien, encore une fois). Après tant de haine, il lui faut bien ça pour oublier. Sa famille lui pardonne et revient vivre parmi les siens après une séance de soutien psychologique collectif (une vraie thérapie de groupe US). Bienvenue chez les AA, les Alcooliques Anonymes (le club des Scénaristes?), ou plutôt les Acteurs Abrutis (les personnages), ou encore les Auteurs Attardés (la réalisation est vraiment MAUVAISE...). Ce film est une arnaque. C'est n'est pas un film catastrophe mais un film catastrophique. Ai-je été arnaqué ? Oui à 100%. Suis-je déçu ? Je suis dégoûté à 10 000% au moins. J'ai honte d'avoir perdu 2h20 de ma courte vie pour cette daube. N'y allez pas on vous dit... Passez votre chemin.

Noé traîne derrière lui cette image de blockbuster hollywoodien dont les seules fins sont de faire du commerce et de remplir les caisses. Certes, il s'agit d'un film d'aventures à grand spectacle. Mais il ne faut pas passer à côté du fait qu'il s'agit de Darren Aronofsky à la réalisation. Un réalisateur à qui l'on doit notamment une paire d'ovnis tels que Pi, Requiem for a Dream, The Fountain, The Wrestler ou encore Black Swan. Tous en fait ! En effet, des films qui ne laissent pas indifférent et qui placent discrètement Aronofsky comme l'un des meilleurs réalisateurs post-2000. Je dis "discrètement" car il fait sans conteste partie de ces cinéastes aux ambitions personnelles débordantes, dotés d'un esprit créatif hors-norme et d'une capacité de mettre en image unique, sans pour autant tomber dans le show-business sans âme et aseptisé.

Noé resitue librement la célèbre histoire de l'arche de Noé. En effet, le film se démarque à de nombreux égards de l'histoire originale. Mais je ne m'attarderai pas là-dessus car j'estime ne pas en connaître suffisamment sur le sujet. Je préfère m'appuyer sur le film en lui-même, le travail du cinéaste et de ses acteurs.

Tout d'abord, Darren Aronofsky s'éloigne dès les premières minutes des codes hollywoodiens et nous livre un spectacle visuel saisissant. Il parvient à constituer une époque oubliée ou légendaire, aucun indice ne nous permet de nous situer dans le temps. Cet univers nous transporte dors et déjà dans quelque chose d'inconnu, mettant en éveil nos sens comme nous en avons rarement l'habitude. Le ciel lumineux et étoilé, ces créatures de pierre ou encore ce contraste de couleurs, ce gouffre entre ténèbres et lumière. Autant dire que l'aspect visuel fait son travail et offre une modernité inédite au cinéma moderne.

Pour les acteurs, je n'ai pas grand chose à leur reprocher. Nous les connaissons mais les découvrons sous un nouveau regard au milieu de ce monde imaginaire. Russell Crowe se démarque de ses autres rôles et offre une nouvelle prestation fort plaisante. Auparavant, j'avais l'impression de voir toujours le même personnage dans chacun de ses films, seul le nom changeait. Je le trouvais identique d'un rôle à l'autre. Emma Watson nous confirme bien ses talents d'actrice ; elle se décroche avec brio de la saga Harry Potter (elle sera la seule, je pense) et nous réjouit d'avance sur son avenir en se positionnant comme une actrice en pleine progression.

Darren Aronofsky livre donc son dernier ovni, une oeuvre mystique et cohérente, mais tout de même imparfaite et qui manque parfois de structure. Mais là est tout autant le point fort, celui d'un réalisateur qui expérimente et qui parvient à nous déconnecter de notre propre réalité pour nous questionner sur les fondements même de notre existence et de celle de notre monde. Et même si certaines scènes d'émotions sont, pour ma part, un peu trop accentuées, Noé est une nouvelle oeuvre, atypique et moderne, qui tient une véritable identité de par son réalisateur.

Film majestueux. L'interprétation tout d'abord. Russell Crowe tout en puissance et retenue également. Il est encore une fois sensationnel. Jennifer Connely est toujours aussi sublime et son rôle n'est pas si insipide (elle suit son Noé) que cela, elle ajoute bcp de force et d'amour. Emma Watson se révèle plus dans la seconde partie et montre qu'elle peut devenir une grande actrice. Les fils de Noé sont aussi beaux que justes, principalement Logan Herman que j'avais découvert dans Le monde de Charlie (avec Watson aussi tient tient). Quant à Hopkins, c'est juste le meilleur de sa génération. Je ne connais pas la bible donc il faut suivre et croire en la "présence" d'un tout puissant qui régirait les hommes. Néanmoins, le réal démontre ainsi que la bible parle avant tout de l'humanité et sa nature, son évolution, ses choix et ses conséquences. Je ne suis pas choquée que le réal se penche à sa manière sur la bible puisque nous avons ici une histoire très contemporaine et intemporelle même. Il s'agit de parler du bien, du mal, du pardon, de l'amour et la nature. Sans connaître l'histoire originelle, c'est ici un spectacle magnifique visuellement d'abord. Les décors, de terre brûlée, la construction de l'arche même, l'exode des animaux, le déferlement de l'eau! Spectaculaire! Il y a de grosses lenteurs au milieu du film mais le "voyage" dans l'arche re-passionne de nouveau avec son lot d'opposition entre les protagonistes, de décisions lourdes de conséquences pour chacun d'entre eux, le sacrifice etc. C'est une deuxième partie beaucoup plus riche et intéressante. La première partie, la fuite de Noé et sa famille, la construction de l'arche et la guerre du Roi contre Noé l'est également mais elle perd en souffle ce que la deuxième gagne en intensité (voir la scène de la création par exemple). Et le final n'en est que plus palpitant et douloureux, chargé d'espoir, de rancoeur comme d'amour. Le message humaniste reste à méditer et surement à appliquer dans nos sociétés actuelles (choisir l'amour et la bonté n'est pas si vain de nos jours bien au contraire). Encore une fois, le réal a parié gros, il ose et pour cela, je mets 4 étoiles 1/2. Je recommande vivement, en y allant sans apriori sur ou contre la Bible, juste pour voir un sublime et réfléchi spectacle, pour penser à son propre rôle à jouer au sein même de l'humanité.

Noé, ou l'histoire du premier marin, ivrogne, psychopathe de l'Histoire. Je plaisante ! Mais il y a de ça quand même. Je n'attendais pas ce film, il ne m'intéressait pas ; pourtant je suis fan de péplum, et même de péplums bibliques ! Mais personnellement, je m'attendais à un Noé remixé à la sauce New Age ou je ne sais quoi ; je suis allé le voir quand même, un peu contre mon gré. Je me suis installé devant l'écran et... j'ai vu un film finalement assez stylé ; certes, je m'attendais un peu à tout ça, mais il reste très bon.

L'histoire est celle de Noé qui reçoit de Dieu la mission de construire une Arche pour abriter un couple de chaque espèce animale, car Dieu va immerger le monde sous des trombes d'eau. Mais il (Noé, pas Dieu) attire sur lui les foudres de Toubal-Caïn, chef des hommes descendants de Caïn, fils d'Adam et d’Ève, qui tua son frère Abel, et engendra une lignée corrompue par l'industrialisation et le refus de Dieu, puisqu'ils refusent de rendre un culte à qui que ce soit, si ce n'est eux-mêmes. Ils vont tenter de s'emparer de l'Arche. Noé, quand à lui, va se demander quelle est sa place et celle de sa famille dans le plan de Dieu, puisque ce dernier ne lui a rien communiqué à ce sujet, spoiler: et Noé va en tirer des conclusions effroyables
.

Vous l'aurez compris, l'histoire de Noé est finalement assez modifiée, avec des éléments tirés de... on ne sait où, des querelles intestines entre les hommes, spoiler: des géants de pierre qui sont des anges tombés du ciel, ce qui rappelle le mythe de la chute des âmes de Platon
, et une réflexion sur la place de l'homme.

Vous allez sans doute me traiter d'ignare, mais c'est le premier film de Darren Aronofsky que je vois ; je n'ai vu aucun autre de ses films, non pas que ça ne m'intéressait pas, mais je n'ai jamais trouvé le temps de le faire. Et en définitive, je n'ai pas passé un mauvais moment. Cela dit, je n'ai pas adoré (c'est le cas de le dire puisqu'on parle de Dieu, LOL si j'ose dire), mais objectivement, c'est un bon film. Je n'ai pas apprécié plus que ça, mais j'ai été assez divertis, et en toute objectivité, le film est bon et bien fait (et je me répète).

Visuellement, c'est génial, très beau, parfait, spoiler: le design des géants de pierre est assez moche, mais c'est fait exprès, pour donner l'impression qu'ils ne sont pas dans leur état normal
et la scène du déluge est énorme. Le film est donc spectaculaire et divertissant.

Mais est-ce tout ? Non. Il y a aussi une réflexion sur le rôle de l'homme dans la nature, sur la relation entre l'homme et Dieu (ce qui n'est pas inintéressant, contrairement à ce que l'on pourra dire), et sur les dérives d'une société coupée de la nature, de la spiritualité, et uniquement tournée vers les biens matériel, bref, la société de consommation.

Mais vous n'avez pas encore tout vu ! Je m'attendais à voir un film manichéen : les bons (Noé et ses enfants), contre les méchants-vilains-pas-beaux-moches-qui-puent (les descendants de Caïn)... et en fait non. Noé apparaît à un moment comme un odieux imbécile spoiler: qui veut tuer ses propres descendants parce qu'il estime que les hommes sont corrompus, y compris ceux de sa lignée
 ; l'un de ses fils est un personnage ambigu, spoiler: hanté par l'idée qu'l ne se mariera jamais
 ; sa fille adoptive spoiler: est une descendante de Caïn
 ; et Toubal-Caïn a des motivations qui sont finalement assez compréhensibles : le bien de son peuple, la prédominance de l'homme sur les autres espèces... on comprend tout ça ! C'est une sorte d'humanisme en fait ! Mais un humanisme individualiste extrême, qui détruit la nature et la spiritualité. Cela prouve que, dans l'univers du film, le diable existe d'abord dans le cœur des hommes, ainsi le fait que spoiler: Toubal-Caïn se cache dans l'Arche
me semble être assez parlant, le mal est d'abord dans le cœur des hommes, mêmes des « justes » comme Noé. Par conséquent, le message du film semble être : l'homme n'est pas mauvais à la base, il faut lui faire confiance, mais il doit respecter l'ordre de la nature et celui de Dieu. C'est un message écologiste assez simple en fait, mais pas trop désagréable, avec un soupçon de spiritualité qui ne fait pas de mal, mais plutôt du bien en fait, que l'on soit croyant ou pas.

De plus, il y a de bons acteurs : Russel Crowe, Emma Watson, pas si bonne que ça, mais elle a fait des progrès depuis, donc je lui pardonne (mais non pas bonne dans ce sens-là petits coquins !), Anthony Hopkins, Ray Winstone, Jennifer Connelly... bien, très bien, rien à redire là-dessus.

D'autre part, il y a parait-il des personnes qui ont réagis parce que ce film serait un film de propagande judéo-chrétien ; mais c'est faux ! Le film se veut une vision d'auteur d'un passage de la Bible, d'un mythe fondateur dans l'histoire ! Et concernant les personnes qui ont dit que ce film ne respectait pas la Bible, rien ne l'obligeait à le faire ! Et puis il ne faut pas oublier qu'un film est une œuvre d'art, pas un traité de théologie ! Je ne veux pas me la jouer donneur de leçons, mais si vous êtes croyants, vous devez comprendre cela, et si vous ne l'êtes pas, ne descendez pas ce film sous prétexte qu'il traite d'un passage de la Genèse !

Pour conclure, je n'ai pas détesté le film, mais je ne le porte pas aux nues non plus, et je ne vous cache pas que je me suis un peu ennuyé en le voyant, surtout vers la fin spoiler: où j'avais envie de dire au méchant « mais vas-y ! Tente de tuer Noé, qu'on en finisse ! »
, mais ce n'est qu'un détail. Bref, un très bon film, divertissant et portant à la réflexion, qui ne mérite pas toutes les injures qu'il a reçu et que je vous conseille d'aller voir dès que possible !