Un film brut, carré, sans fioriture dans le montage et la mise en scène, aussi sobres qu'efficaces. Le scénario est également pas mal et résiste à certaines tentations faciles. Jolivet, un peu sous-estimé, fait, encore une fois, du très bon boulot. Alors, je ne sais pas trop ce qu'il faut penser psychanalytiquement parlant du fait que les flics soient des blacks-blancs-beurs bien d'chez nous et les méchants des yougos mals rasés et très cruels, et d'ailleurs je n'ai pas envie de me prendre la tête avec ça. J'ai plutôt envie de parler des acteurs - excellents (Marc Lavoine très à l'aise dans un rôle de pourri, Roschdy Zem toujours très bon) et surtout d'une actrice Leila Beikhti, qui, quoi qu'elle tourne, transcende toujours la pellicule. Son charisme, sa voix, son jeu, sa beauté, dégagent l'aura des plus grandes icônes du cinéma, de Gene Tierney à Faye Dunaway, de Louise Brooks à Romy Schneider en passant par Ava Gardner - non non, vraiment. Espérons que le cinéma lui offrira le rôle mythique qui manque encore à sa carrière, Laura, Loulou, Bonnie, une comtesse aux pieds nus, une princesse autrichienne, qu'importe ! Pas évident, mais sait-on jamais.