Film Inutile.
on pourrait s'arrêter là, mais j'ai déjà perdu 2h30 de ma vie, alors on y va.
attention, je révèle des moments du film, comme le fait qu'il y ait une course-poursuite mais c'est pas grave, vous comprendrez quand même, et je ne risque pas de tuer le suspens.
Histoire:
Sans originalité, plate comme la Flandre après le passage d'un scraper.
acteurs:
Absents même quand ils sont là. La "mélancolie" dans l’œil de Gosling n'est qu'un vide insondable comparable à la magie des effets de sourcil de Roger Moore.
Ils ont dû garder les passages de concentration avant le clap au montage et benner les rushs des scènes, c'est pas possible de jouer aussi fade, ou alors ils ont décidé de détrôner Pattinson.
raccourcis fumeux,
l'arrestation de 3 000 pourris dure 12 s.
j'ai un peu de thunes alors j'achète un lit bébé à mon fils de 1 an même si je ne suis pas plus présent, mais j'ai un peu d'argent alors je vais le dépenser pour lui, et quoi de mieux qu'un lit car il dort à un an dans un lit pour adulte, (t'as qu'à essayer avec le tien pour voir !!) et je le sais car je l'ai lu dans le regard de sa mère ou mieux, elle m'a dit: si tu as un peu d'argent, achète donc un lit, il dort dans un lit pour adultes et je suis inquiète, même si son père adoptif me dit de ne pas m'en faire.
Au fait : je me demande par quelle réflexion le metteur en scène est passé pour devoir nous infliger une telle justification : j'offre un lit à mon fils de 1 an car il dort dans un lit d'adulte sans protection.
Si tu as eu un gosse, tu sais combien tu ne le laisserais pas dormir sur un lit d'adulte, c'est tellement invraisemblable que ça en devient comique.
--- comment on va justifier qu'il monte un lit bébé ?
--- ben on n'a qu'à dire qu'il n'y en a pas!
--- pas con ! t'es nommé responsable des idées à la con!
Clichés dignes d'une série de M6.
flics véreux, gosse de riche drogué qui parle verlan, immigrés clandestins qui subissent les avanies de la police, manque même pas le curé qui baptise et fait pleurer le (z)héros.
Vraiment, la larme tatouée au coin de l’œil, et pourquoi pas j'aime maman sur le ventre ?
ou mieux: hate sur la main droite et love sur la gauche (en fait ça, ça y est..)
Un moment j'ai cru que c'était un remake de la saison 3 de starsky et hutch (la saison entière tellement c'était long), celle avec des flics véreux, un gosse de riche drogué qui parle verlan, des immigrés clandestins qui subissent les avanies de la police, et un curé italien qui baptise le fils du héros et le fait pleurer.
le héros demande à la mère de ne pas informer son fils de son passé, le père adoptif le fera, tout en précisant qu'il sera toujours là pour lui, le tout sur une musique mélancolique.
C'est le boson de higgs de la philosophie, l'idée qui manquait pour faire tenir la réalité phénoménale, Kant est ici porté à un degré de vérité qui blesse dedans la tête tellement il est universel.
Dialogue :
je veux être là pour mon fils, mon père ne l'a pas été et vois ou j'en suis !
putain (je peux dire putain, vu ce qui se dit dans les dialogues) le message: (respire) Si t'es pauvre et que ton père t'abandonne, tu vas mal finir, sauf si tu tentes de changer le destin mais il risque de se produire un évènement auquel un riche ne sera pas étranger qui contrariera ton objectif noble (tu suis? ). faut dire que c'est subtilement amené, et drôlement suggéré dans le dialogue. maintenant le déterminisme n'a qu'à bien se tenir, et la démonstration n'est pas piquée des hannetons. A la niche Heisenberg.
C'est un bingo ! c'est comme ça qu'on dit ? (désolé, ça m'a échappé).
C'est aussi un film d'action (des passages pour les fans de Drive, en fait) :
je monte un lit Ikea pour mon fils chez le père adoptif car je me suis fait ouvrir la porte par la belle-mère (ils vivent tous avec leur belle-mère dans cette ville) pendant son absence et le père adoptif veut me jeter, je lui père la gueule au bout de deux phrases
. Il est certain que pour les fans de "Drive", le fait de placer deux phrases est une performance. Le simple fait de penser est un événement, alors attendre deux phrases avant le coup de poing, c'est carrément du niveau de la mouette.
Comme il faut maintenir l'équilibre cosmique, le fils du héros cassera la gueule au fils du héros (l'autre).
pas de chaos chez nous (cf. plus haut).
la caméra bouge beaucoup.
Lors de "scènes d'action", la steadycam a perdu un poids ou quoi?, on attrape mal à la tête tellement ça secoue, mon tonton fait mieux avec sa S***Y en promo Carouf.
On est de retour chez M6 avec la descente dans l'immeuble au cul des flics. manque que les commentaires hachés et coupés au mauvais endroit dans la phrase pour colorer de ce rythme propre aux documentaires médiocres.
le coup des lunettes que le fils retrouve est tout simplement affligeant:
dialogue :
-- ah tu les as trouvées, elles étaient à ton père, essaye-les!
--- tu crois ?
--- oui, ton père aurait voulu !
(il les porte)
---- elles te vont super bien !
cette scène, c'est du Hoodyard (un cousin éloigné du notre, Audiard, le vrai.
au fait, ces lunettes, il les trouve 15 ans après sur la table ou vivait son père, propres comme un cul de bébé!
On a également la prise d'otage la plus rapide du monde, le coureur le plus lent (franchement, quand on rate un plan comme celui ou le piéton ne rattrape pas le vélo alors qu'il peut lui mettre la main sur l'épaule, on recommence la prise), la maison de procureur la plus minable de l'histoire (on croirait le pavillon d'un chef de rayon Leclerc en banlieue de Maubeuge),
autre truc de dingue : pour t'empêcher de rouler, je découpe ta brêle en deux. Enlever les clefs, trop simple..
ça, faut avouer qu'on ne l'avait jamais vu, sauf dans un film de Stalone ou il faisait exploser un hélicoptère dans le même but.
on se demande ce que ça vient foutre là dedans, comme la scène de rap, comme les clefs dans le sac,
Pour les amateurs d'action, la poursuite par un flic esseulé du blondinet au guidon de sa mobylette (en respectant les limitations de vitesse car ils n'avaient pas obtenu la fermeture de la route pour tourner) relève du pathétique.
la difficulté du démarrage de la moto est également un pur moment de suspens, il essaye deux fois avant que ça ne parte, sur M6, ils vont jusqu'à 3 fois, voire 4 !
Quant à la scène finale, elle va rester culte, servir de modèle dans les écoles de cinéma comme tout, vraiment TOUT ce qu'il faut éviter, du sujet au cadrage en passant par le plan séquence, il ne manque que la perche son dans le champs. ça veut évoquer Easy Rider, ça ne supplante même pas Mammouth.
De manière générale, les cadrages sont creux, des pompes de choses déjà faites, avec le trait tremblotant en plus. Il devrait regarder Breaking bad, notre apprenti metteur en scène, il y trouverait des idées à travailler, surtout pour les scènes avec la caravane. l'atmosphère de cette série est à des lieux de celle pataude du présent film. dans le genre destinée plus ou moins contrôlée, je donne tout le film pour la seule séquence du début de la série sus citée.
Y a aussi la musique. Depuis Tarantino, les ricains se croient obligés de nous passer du vintage.
Bon... Soit.. Un peu de zic vintage... Mais faut pas forcément nous jouer tata yoyo ou une bêlerie d'un succédané de maria carrée (j'ai fait exprès).
Il y a quand même des messages forts:
Les riches s'en sortent mieux que les pauvres, surtout si les riches font du tort au pauvres.
beaucoup de flics sont pourris.
Quand on est père, on éprouve du sentiment pour son fils et on projette sur celui des autres.
On n'échappe pas à sa destinée.
Moi d'abord
Ensuite ma famille
Puis les autres, s'il en reste
musique : Oh! say, can you see, by the dawn's early light....
Forcément, après Drive, c'est du lourd.
Je suis cependant un peu déçu de n'avoir trouvé aucune trace de rédemption.
ben ou elle est passée la rédemption du chrétien de base?
Oukilé le flic verreux qui se suicide (
j'y ai cru un moment en voyant dans les yeux du chef le reflet du JT
vers la fin de l'une des 3 parties franchement distinctes (pour la coupure pub aux USA ?).
Vivement son prochain opus: l'eau ça mouille, le feu ça brûle, c'est pas bien de mentir, avec jason Statham dans le rôle d'un facteur haltérophile philosophe qui se demande si dieu existe.
je vois bien des gros plans sur son visage, dans un restaurant de hamburgers américains, un double cheese à la main, avec une musique de Vangelis (ou de Horslip pour mettre une touche irlandaise, très mélancolique L'irlande, faut en mettre!) on lirait le doute dans ses yeux, avec une larme à la fin :
dieu est-il droitier ou dois-je ajouter de la mayo sur mon ketchup?
plan suivant : flashback (ça manquait les flashback dans la petite maison derrière les pins) du père du héros qui sort acheter du ketchup et qui est fauché par une voiture dont le conducteur a eu une attaque au volant (à cause d'un excès de mayonnaise). finalement, il met du peanut butter pour lui donner plus de goût. Il n'a pas encore surmonté sa phobie de la mayonnaise. on découvrira à la fin que le fauché de la mayo était son père, 2 heures après la scène.
on comprendra alors sa phobie instinctive de la mayo (putain le déterminisme et putain le trucage).
J'ai failli oublier le seul point positif de ce film :
Je dois confesser avoir été sensible à l'ambiance onirique des longs plans et des images qui comportent des couleurs et des ambiances propres à la méditation, avec des résonances musicales qui m'accompagnent encore à la manière des notes de Ry Cooder dans Paris Texas, que ce film n'est pas sans rappeler avec ses destinées inéluctables.
Non, je déconne.