Sept sketches forment un long film qui prétend refléter la Française et l'amour (d'après un sondage de l'époque, nous dit-on), non pas à travers les âges, mais à travers ses âges. L'ensemble, vieillot, n'a guère que le mérite de faire défiler une bon nombre de vedettes -dans des emplois parfois très fugitifs.
Ce film collectif reproduit surtout la "France de papa", ce dont on s'étonne d'autant moins qu'il est tourné par les dignes représentants du cinéma de papa, celui d'avant la Nouvelle vague. Les quatre premières histoires, de l'enfance au mariage de la femme française, sont puériles ou mièvres ou d'une pudibonderie stupides, portraits de filles ou jeune filles parternalistes, peut-être plus condescendants que misogynes (ainsi qu'on le mesure par des commentaires off pseudo caustiques) et bien réacs. L'image de la femme, infantile, n'en sort pas vraiment grandie et heurtera le féminisme d'aujourd'hui, encore davantage parce que certains sujets sont écrits par des autrices.
Curieusement -ou pas- les trois derniers sketches, ceux de la maturité, où la femme n'est plus considérée comme une oie blanche rêvant du prince charmant, sont plus caustiques dans un registre de comédie de boulevard assez typique sur la relation homme-femme. Par conséquent, ils relèvent un peu le niveau sans être très emballants. Je ne ressors du lot que la composition d'Annie Girardot, tonique, moderne.