POUR !
...)Dumb 2 n’est certes guère original par ses choix de narrations et ses facilités puisque les réalisateurs sont au fond dans un mode de fonction tout tracé : les gimicks de Carrey associé avec Daniels (toujours à l’aise avec la comédie, lui qui détient des rôles plutôt dramatique dans sa carrière) plus la bande son ici à tendance Folk pop. Mais il comporte aussi et surtout son lot de gros gags déments comme le coup du quiproquo sur la lettre (énorme même une deuxième fois) ou encore les scènes de rêves éveillés des personnages et les jeux débiles de nos acolytes. Ce deuxième road trip est d’ailleurs calqué sur la même trame narrative: retrouver quelqu’un pour lui confier une chose. Les personnages qui gravitent autour de nos 2 abrutis ont quasiment tous un homologue dans les 2 films et surtout on a systématiquement une scène qui renvoie directement comme un clin d’œil amusé pour le spectateur qui prendra son pied à assimiler cette interaction entre les métrages. Ils ont ainsi fait le choix de limiter la casse mais pour une fois ce n’est pas péjoratif car le film a de très fortes scènes à devenir cultes comme pour le 1er. Le film se moque toujours aussi des vieux, des handicapés et des différences ethniques. Une autre des caractéristiques du cinéma des 2 frères présentes à chaque fois (...
CONTRE !
...) Comme dans le film original, Jim Carrey donne TOUT avec une énergie burlesque impressionnante et trouve un contre-point idéal (même si beaucoup moins drôle) en Jeff Daniels. Les handicapés sont toujours présents, et les Farrelly se moquent toujours d’eux avec tendresse. Les personnages secondaires sont toujours aussi surprenants, mais leur caractérisation n’admet toujours aucune nuance. L’intrigue est, comme d’habitude si l’on excepte Mary à Tout Prix, reléguée au second plan.
L’humour est donc gras et vulgaire, parfois gratuit, toujours très « premier degré ». Et comme d’habitude, sans cynisme ni sans méchanceté.
DUMB & DUMBER DE est au final, exactement ce à quoi vous vous attendez : un véritable défouloir, mais pourtant stérile…
Car malgré l’écart entre les deux Dumb & Dumber, l’équipe du film s’est évertuée à reproduire le premier opus quasiment à l’identique : scénario certes différent, mais même rythme, même style de gags, mêmes acteurs, même style musical (Franz Ferdinand sonnant particulièrement rétro), même morale archaïque.
Les frères Farrelly, conscients de ne plus correspondre à l’air du temps, ont choisi le retour drastique en arrière.
Si DUMB & DUMBER DE aurait largement du contenter le fan nostalgique de l’univers des Farrelly (moi)… Il demeure plus décevant que satisfaisant.
Les Farrelly ne sont malheureusement, plus que l’ombre d’eux mêmes… Non pas qu’ils aient changé, mais plutôt que le monde à évolué autour d’eux. Les préoccupations du public ne sont plus les mêmes : se moquer gratuitement de personnages et de situations débiles est devenu has-been, tandis que la mode se tourne vers le comique de proximité, celle créée avec des personnages dont le sens de l’humour permet d’accepter toutes les contraintes et turpitudes du quotidien.
Les frères Farrelly cherchent encore l’extraordinaire dans l’ordinaire, mais la formule ne prend plus. Ainsi, Llyod et Harry sont toujours incroyablement cons, mais on ne voit plus là, que des acteurs ayant sacrifié leur propre estime au profit de l’exploitation d’une vieille image.
Car DUMB & DUMBER DE n’est pas une somme de leur cinéma, ou une évolution, mais bien une vulgaire redite. Et si les nombreux gags font toujours sourire, par leur jusqu’au bout-isme vulgaire/tendre, ils ont malgré tout perdu de leur sincérité, de leur force (...
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