Vingt ans après leur premier méfait, les frères Farrely font reprendre la route à Lloyd Christmas et Harry Dune. Les deux compères complètement débile se lancent dans de nouvelles aventures loufoques. On doit bien l’avouer, leur humour scatologique fonctionne encore dans Dumb and Dumber De.
Lloyd Christmas (Jim Carrey) est en asile psychiatrique depuis vingt ans. Chaque mercredi, Harry Dune (Jeff Daniels) lui rend visite. Un jour, ce dernier se présente pour lui dire qu’il ne viendra plus, car il est malade des reins et n’a pas trouvé de donneur. Lloyd révèle alors qu’il faisait une blague à son ami. Les deux copains retrouvent une lettre de Fraida Fischer (Kathleen Turner) et pensent avoir compris qu’Harry a une fille dont il ignorait l’existence. Ils partent à la recherche de ce donneur potentiel, Penny Pichlow (Rachel Melvins), fille adoptive d’un grand savant, le docteur Pichlow (Steve Tom) remariée à une femme fatale Adèle Pichlow (Laurie Holden).
Les réminiscences du premier opus sont vaporeuses. Dumb and dumber fait partit de ces films que tout le monde cite, devenus cultes avec le temps. Mais dans une catégorie particulière, celle de ceux que l’on a pas vu depuis longtemps et qu’on ne reverra sûrement plus parce que leur notoriété tient davantage à une certaine nostalgie qu’à un véritable génie comique. Ainsi, si on demande autour de nous si quelqu’un se souvient d’une réplique de Dumb and Dumber, peu de chance que l’on nous réponde affirmativement, mais tout le monde dira en avoir un chouette souvenir. Le second opus n’échappera probablement à ce cas de figure. Toutefois, plus qu’un film inratable, c’est davantage une nouvelle ère de la comédie américaine que les frères Farrely ouvraient, pour le meilleur et pour le pire. Nous étions en 1994, et bientôt les teen-movies graveleuses ne cesserait d’envahir les grands écrans, laissant derrière eux l’âge d’or des ZAZ (trio de réalisateurs à l’origine des plus grands succès comiques des années 80 tels que Y’a-t-il un pilote dans l’avion), American Pie en tête.
Dumb and Dumber De réussit à maintenir le duo fraternel de réalisateurs dans la course et dans le haut du panier pour le genre. Ils sont fortement aidés en cela par le tandem Carrey/Daniels aussi géniaux qu’à l’époque pour jouer les débiles. Daniels, ayant toujours l’air profondément désabusé, et Carrey, sur la brèche, toujours aussi hilarant avec les grimaces qui l’ont rendu célèbre. Dumb and Dumber De contient les deux faces de la médaille. D’un côté, les blagues scatophiles sont vues, revues et pas corrigées, faisant certainement rappel au premier opus. D’un autre côté, certaines situations tiennent parfois du génie, et l’éclat de rire dans la salle est général. À l’image du ticket gagnant de la loterie que Lloyd jette part la fenêtre, car les numéros sont dans le désordre. Toujours en décalage, les deux héros malgré eux sont l’objet continuel de situation cocasse qui leur échappe et doivent toujours faire preuve d’un effort surhumain pour tenter de comprendre les événements. Ce qui reste la force essentielle des frères Farelly, c’est de réussir une alliance toujours équilibrée entre le comique de situation et le comique de geste.
Dans une semaine, on aura probablement oublié l’essentiel de l’intrigue de Dumb and Dumber De, mais il restera certainement quelques moments inoubliables pour les aficionados. En attendant, on passera tous un sacré bon moment de rire décomplexé.
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