Mon compte
    The Immigrant
    Note moyenne
    3,1
    5553 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur The Immigrant ?

    377 critiques spectateurs

    5
    18 critiques
    4
    75 critiques
    3
    139 critiques
    2
    109 critiques
    1
    28 critiques
    0
    8 critiques
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
    Alain D.
    Alain D.

    584 abonnés 3 280 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 11 novembre 2019
    "The Immigrant" nous montre une belle reconstitution de New York dans les années 20. Cette romance dramatique, coécrite et mise en scène par James Gray, nous montre les conditions de vie pour le moins difficiles d'émigrés venus réaliser leur "rêve Américain".
    Si le film manque un peu de brillance et de rythme, il est heureusement sauvé par la distribution avec la superbe prestation d'actrice de Marion Cotillard qui porte le film avec ce difficile rôle central. Elle est bien secondée par un excellent Joaquin Phoenix (Bruno Weiss) et Jeremy Renner (le beau gosse que l'on voit trop peu).
    Vutib
    Vutib

    135 abonnés 701 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 25 janvier 2016
    Cette nouvelle œuvre de James Gray se veut des plus classiques. Prenant part dans un New-York délavé des années 20, elle expose les relations tendues et ambigües d’un trio de personnages : une jeune immigrée polonaise (Marion Catillard), perdue dans un monde inconnu et sauvage, un proxénète peu moral mais à l'âme torturée (Joaquin Phoenix), et un brave illusionniste (Jeremy Renner). Des liens de haine, d’amour et de domination vont s’exercer entre eux, créer des tensions, des folies. « The Immigrant » est un film d’amour aussi sombre que la suie, à l’intrigue farouche. L’histoire ne manque pas de charme et de potentiel – d’autant plus que la retranscription Historique est convaincante – cependant elle restera trop souvent plate. Les émotions qui se dégagent paraissent impalpables, étouffées dans l’œuf. Cette timidité émotionnelle est vraiment dommage, rendant les péripéties presque insipides. Le sujet de la prostitution aurait lui aussi mérité d’être davantage fouillé. La mise en scène est très conventionnelle mais réserve quelques pépites; le travail visuelle et l’esthétisme confèrent une belle identité. Joaquin Phoenix est définitivement un excellent acteur, illuminant la caméra, tandis que Marion Catillard s’avère convaincante, pour une fois. Malheureusement, Jeremy Renner est, comme d’habitude, morne et sans charisme, même étant dirigé par Gray. Certains sursauts de génie couronnent le film, telle cette scène finale, riche, déchirante. « The Immigrant » possède de belles qualités, ainsi qu’une noirceur et une mélancolie très intéressantes. Hélas, le tout est obstrué par un traitement des tournures dramatiques trop sage et étouffé.
    BeatJunky
    BeatJunky

    149 abonnés 1 930 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 5 janvier 2014
    Bon moment mais petite déception pour un James Gray je dois dire. Tout y est parfait du scénario à la mise en scène en passant par l'interprétation biensûr mais il manque un petit quelque chose pour vous emballer un peu plus que ça... Malgré leurs bonnes prestations on a du mal à s'attacher aux personnages ce qui dessert le film grandement et termine presque par ennuyer! Presque, parce que c'est quand même un James Gray et on ne peut nier qu'il dirige bien son monde alors il y a quand même un minimum d'intérêt pour l'histoire en générale. C'est juste qu'il n'a pas su rendre ses personnages plus attachants pour créer un film captivant qui prend aux tripes....
    Kloden
    Kloden

    125 abonnés 997 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 15 avril 2014
    Depuis sa presque création d'un sous-genre du drame concentré sur la famille et ses liens contradictoires, James Gray, qui était alors monté en puissance et en qualité avec Little Odessa, The Yards, puis le magnifique We own the night, n'arrive plus à me convaincre. Il y a avait bien eu ce Two Lovers salué de toutes part, mais il ne m'aura pas emporté à l'instar du reste du public, sans doute parce que je m'étais trop amouraché des arcanes shakespeariennes dans lesquelles excellait au départ le réalisateur et dont il tirait une portée multi-facettes. Le nouveau trio amoureux, celui de The Immigrant, ne m'a pas non plus soulevé, la faute n'en revenant pas aux acteurs, mais sans doute au manque d'allant de l'ensemble. The Immigrant est en fait une déconstruction du rêve américain, l'occasion d'un film d'époque (l'entre-deux guerres) pour James Gray, qui n'a jamais caché sa mélancolie. Celle-ci s'exprime cette fois encore par le travail de son chef-opérateur Darius Khondji et sa photo à la fois mordorée et feutrée, qui rend l'ensemble très beau et agréablement désuet mais aussi trop soyeux (ça manque quand même de crasse, tout ça) et bride les élans de noirceur de cette histoire pourtant cauchemardesque. La mise en scène de Gray flirte avec la quintessence du classique, et fait couler le film avec fluidité, se faisant oublier, oubliant parfois un peu trop de montrer. J'ai par exemple été déçu de ne pas pouvoir contempler davantage le New-York de l'époque, à fortiori sachant la fascination de Gray pour la ville, dans laquelle il a tourné ses 5 longs jusque là. D'autant plus dommage que la reconstitution est soignée, et offre une vision intéressante et personnelle du peu de la Big Apple qu'elle dévoile, terre promise dans laquelle évolue un trio hétéroclite, à commencer par un Jérémy Renner qui a visiblement laissé l'inspiration au placard. Prestation correcte, mais sans plus, alors que Marion Cotillard étonne par son accent polonais et ses yeux endoloris. Puis Joaquin Phoenix, qui ne lâche plus le réalisateur new-yorkais depuis The Yards, offre à nouveau une palette très vaste sans diminuer en intensité. Oui mais voilà, l'intrigue est trop lisse, manque de souffle, d'inspiration. Les thèmes abordés, au fond, sont les mêmes, à savoir la force des interactions entre les membres d'un cercle de proches, entre destruction, rédemption, duperie, et me savoir en terrain connu m'a pour le coup tout à fait plu, d'autant que c'est une manière de cibler une histoire individuelle sans pour autant éteindre la conscience d'une réalité de masse (voilà sans doute le pourquoi de la réalisation centrée et peu démonstrative que je critiquais tout à l'heure). C'est quand même beau, racé et personnel, mais au contraire de l'âpreté de Two Lovers, pas assez viscéral pour me convaincre. De James Gray, j'attends désormais le retour au polar familial avec une impatience renouvelée et accrue.
    heathledgerdu62
    heathledgerdu62

    149 abonnés 1 613 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 novembre 2014
    Un chef d'oeuvre de James Gray qui réunit Marion Cotillard qui a été révélé par la Môme. Un très beau film sur l'arrivée des immigrants aux Etats-Unis. Joaquin Phoenix joue l'un de ses plus beaux rôles de sa carrière. Jeremy Renner change de registre et exerce une grande performance.
    gjolivier1982
    gjolivier1982

    64 abonnés 330 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 6 décembre 2013
    The Immigrant est un objet cinématographique dont on ressort mitigé. La mise en scène est souvent sublime, il y a des plans absolument magnifiques (dont le dernier) et des scènes qui sont vraiment touchées par la grâce, de plus l'interprétation de Marion Cotillard et de Phoenix est exceptionnelle. Malgré tout, l'ensemble sonne un peu froid et est un peu artificiel. Jeremy Renner n'est pas toujours très juste. Enfin, le montage manque très certainement de rythme et est un peu trop répétitif.
    Béatrice G.
    Béatrice G.

    81 abonnés 458 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 2 avril 2014
    C'est un mélodrame de luxe que nous propose Gray avec l'histoire de cette pauvre immigrée polonaise à la merci des institutions, de sa famille, des étrangers peu scrupuleux, etc. Tout n'est pas vraisemblable dans ce film: je trouve par exemple peu crédible le personnage d'Orlando spoiler: qui tombe amoureux de la belle Ewa d'un simple regard et qui va sacrifier sans hésitation argent, carrière, famille et jusqu'à sa vie pour elle
    et ça tombe aussi un peu dans le pathos: ça elle a pas une vie facile la pauvre, l'aspect religieux n'est pas non plus des plus subtils; et ce n'est pas la photographie et la mise en scènes qui vont alléger l'ambiance. L'aspect terne et sombre, les teintes sépia un peu jaunâtres donnent l'impression que tout le film se déroule dans une crypte éclairée à la bougie pendant une veillée funèraire; ce qui m'a frappée c'est qu'on est un peu à l'opposé de Little Odessa (le seul autre film de Gray que j'ai vu) où, malgré une histoire pas franchement rigolote non plus, tout m'avait paru lumineux et resplandissant; de la même manière il y a avait beaucoup de plans très larges, de grands espaces alors qu'ici tout se déroule dans des lieux étroits et sombres (l'appartement, les coulisses,...), même à l'extérieur on ne sort pas vraiment de ce confinement forcé (les rues de New York sont sales et encombrées, de Central Park on ne voit que le dessous miteux d'une sorte de pont,...). Mais ce n'est pas grave, on se laisse quand même séduire par cette histoire un peu larmoyante mais tellement belle, cette démarche un peu misérabiliste mais tellement esthétique. Et puis, on ne peut rester insensible face à le douceur d'Ewa -j'admets que Marion Cotillard en pov' p'tite immigrée portant toute la misère du monde sur ses frêles épaules, ça avait de quoi m'inquiéter, mais elle délivre une performance admirable pleine de délicatesse et de sobriété; Joaquin Phoenix et Jeremy Renner sont également très convaincants. En fait, le vrai problème de The Immigrant c'est sa longueur, je me souviens avoir regardé ma montre pensant que le film devait être proche de la fin et avoir constaté avec effarement qu'il restait encore plus de 45 minutes! Avec un rythme assez lent, qui s'accorde en fait bien avec le reste, le film aurait grandement gagné à être amputé d'une bonne vingtaine de minutes.
    QuelquesFilms.fr
    QuelquesFilms.fr

    267 abonnés 1 639 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 3 janvier 2014
    Commençons par les bonnes choses. La reconstitution du New York des années 1920 est superbe, la réalisation de James Gray est comme toujours très classe, la photographie de Darius Khondji touche au sublime avec ses teintes sépia, ses clairs-obscurs, ses jeux de focale (le dernier plan est magnifique). Côté interprétation, pas grand-chose à redire : Marion Cotillard est convaincante (voire étonnante lorsqu'elle parle polonais sans doublage) ; Joaquin Phoenix se montre très à l'aise dans un registre qui lui colle à la peau, noir et torturé (il surjoue toutefois un peu la scène finale). Quant au canevas général du scénario, il comprend quelques noeuds intéressants, notamment cette relation trouble entre Ewa et son souteneur, sur fond d'amour, de jalousie, de mépris, de reconnaissance, de pardon... Le problème, c'est que le film, dans son ensemble, laisse froid. On admire sa beauté plastique, mais on reste à distance de l'histoire. Tout à sa quête de virtuosité classique, James Gray ne cultive qu'un lyrisme aseptisé et vaguement suranné. Le récit se déploie avec élégance, certes, mais sur un rythme lent et monocorde, qui étouffe tout élan émotionnel. On peut trouver, par ailleurs, que le regard sur les migrants, le discours sur le rêve américain, ainsi que les variations sur le trio amoureux ne sont pas d'une originalité folle. On peut enfin se lasser, voire s'agacer, du fait que la réalisateur nous resserve, de film en film, plus ou moins la même soupe thématique et mélodramatique sur la faute et la rédemption.
    Myene
    Myene

    18 abonnés 373 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 31 décembre 2013
    Apparemment loupé le contact avec le public et la critique,les avis sont plutôt mitigés avec en filigrane un procès en classicisme qui ferait de cette oeuvre un poncif lénifiant, pour ma part je trouve le réalisateur au mieux de ce qui fait le sens de son oeuvre , les incertitudes de l’âme avec les conflits internes quasi cornéliens .Il est vrai que Gray est toujours moral depuis the Yards ici il est pour moi carrément Dostoievskien avec Marion Cottillard en héroïne entraînant dans sa chute la remise en cause de tous Pour apprécier ce film au rythme lent,à la reconstitution très léchée et au triangle amoureux stéréotypé Il faut aussi apprécier une lecture littéraire J'ai été’ intéressée par ces itinéraires de rédemptions croisées ou la dichotomie manichéenne est sans cesse remise en cause et ou les personnages ne se révèlent que dans l’abîme et ne s'épanouissent que par le pardon Ce sont des parcours christiques ou l'immigrée peut être l"âme, pour beaucoup ces références sont inconnues. Les acteurs se tirent tous bien de cette difficile partition on sent que le réalisateur a tiré le meilleur de la sensibilité de chacun .Pour moi cette réalisation un peu mal aimée est un futur film culte.
    AlexVaAuCinema
    AlexVaAuCinema

    6 abonnés 10 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 décembre 2013
    Une prestation époustouflante de Marion Cotillard.
    L'actrice ne joue pas seulement un rôle , elle EST avant tout et cela très naturellement. Elle a cette faculté a être dans son personnage de façon troublante et très naturellement. Bravo
    Marion P.
    Marion P.

    37 abonnés 44 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 4 décembre 2013
    2013 serait-elle l’année d’un certain égarement pour James Gray ? Cinéaste talentueux, l’américain ne nous a pas montré cette année toute l’étendue de son talent en coécrivant le scénario du très ennuyeux « Blood Ties » puis en réalisant « The immigrant » qui, malheureusement, ne tient pas toutes ses promesses.
    Attention, le film est pour moi loin d’être mauvais mais il ne parvient jamais à atteindre le niveau de l’excellent « La nuit nous appartient » réalisé par le même Gray il y a sept ans.

    L’histoire nous raconte la douloureuse arrivée d’Ewa, immigrée polonaise, sur le territoire américain. Arrivée avec sa sœur Magda, Ewa débarque finalement seule à New-York et rencontre Bruno, un homme qui se révèle très vite sombre et complexe. Le rêve américain ne prend alors pas vie pour Ewa qui est obligée de se prostituer pour pouvoir payer les soins médicaux de sa sœur, hospitalisée pour cause de tuberculose.

    Alors qu’il s’empare d’un sujet de société fort, James Gray ne parvient jamais à donner une dimension universelle à son drame tant le film ne prend jamais de hauteur en s’accrochant désespérément de manière linéaire aux péripéties de ses trois protagonistes principaux. Les émotions n’apparaissent que très rarement dans les dialogues et les interactions qui ont lieu entre ces différents personnages. Cela confère une dimension trop froide au film et trop lisse, où tout se révèle linéaire et sans grande surprise (les émotions, les rebondissements).

    Malgré ces défauts, il faut souligner la sublime photographie de Darius Khondji qui confère au film une atmosphère unique teintée d’un classicisme bienvenu. De plus, Joaquin Phoenix et Jeremy Renner effectuent tous les deux de bonnes performances. Cependant, les honneurs doivent surtout revenir à Marion Cotillard qui tient ici peut-être la meilleure performance de sa carrière. Juste, toujours dans une interprétation où elle n’en fait ni trop
    ni pas assez, l’actrice impressionne et retrouve un niveau de jeu qu’on ne lui avait pas connu depuis longtemps.

    Au final, un beau film sur le plan esthétique qui manque de vie et d’émotion pour être devenir un grand film.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 29 novembre 2013
    Très bon film. L'histoire est touchante, sans jamais tomber dans le pathos. Marion Cotillard joue à merveille son rôle. La narration est lente mais l'on ne s'ennuie pas. Et surtout, le film est si bien réalisé, en particulier les scènes à Ellis Island, qu'on s'y croirait! Allez-y sans hésiter!
    toinou
    toinou

    45 abonnés 706 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 4 décembre 2022
    Trop lent bien que Joaquin Phoenix joue extrêmement bien. James Gray nous racontes tout de même une histoire qui pourrait arriver dans la vie de tout les jours et qui n'est pas joyeuse.
    Benjamin A
    Benjamin A

    710 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 19 mars 2017
    Déjà, première chose pour ce 5ème long métrage de James Gray, c'est le contexte. Le New York des années 1920/1930 est magnifique (dans tous les sens du terme), et Gray le capte bien. Le film est visuellement magnifique, que ce soit les décors, New York, l'intimité dans les maisons, sous les ponts et même ses personnages, tout est beau. En plus la première scène, la première image c'est cette statue de la liberté, tout un symbole (comme dans la suite du film, une liberté discuté). Ce qui rend le film agréable à suivre, c'est assez captivant. Doté d'une idée de base intéressante, où l'on va suivre le parcours d'une immigré qui va toujours faire passer sa sœur (resté coincé à Ellis Island) avant elle, et sa relation avec celui qui va l'aidé, un proxénète. Même si au final je n'ai pas totalement adhéré à cette histoire, que j'ai par moment trouvé grotesque. Le message que tente de faire passez Gray passe vite en second plan derrière le scénario. Il capte plutôt bien les émotions. Marion Cotillard trouve ici son plus beau rôle (en même temps ce n'est pas très compliqué), elle est bien dans le rôle de l'immigré et le duo qu'elle forme avec Joaquin Phoenix est plutôt bon. Malheureusement "The Immigrant" ne m'a pas fait vibrer plus que ça, ne m'a pas pris aux tripes plus que ça... Dommage. Tout comme cette fin, un peu moins réussi. Mais malgré tout le film reste captivant, on n'en sort jamais.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 30 novembre 2013
    Le cinéma de James Gray confronte toujours ses personnages à des situations qui les forcent à revoir leur sens moral. Dans The yards, Leo témoigne contre sa famille qui l’avait pourtant aidé à sa sortie de prison. Joaquin Phoenix dans La nuit nous appartient ne trouve pas d’autre solution que d’entrer dans un corps de métier qu’il déteste pour venger son frère. Le scenario pousse toujours les personnages de Gray à dépasser leur condition, à prendre des décisions morales fortes que leur impose la vie.
    Dans The immigrant Ewa se voit elle contrainte de remettre en cause sa foi, en vendant son corps, afin de sortir sa sœur d’ Ellis Island. Les personnages de Gray ne sont donc jamais figés dans leur intégrité. Le scenario les forcent à se remettre en cause, mais sans pour autant les changer. Il questionne simplement le bien fonde de ce en quoi ils croient. Le film pose la question de savoir jusqu’où est-on prêt à aller pour trouver le bonheur. Pourquoi s’accrocher a des valeurs abstraites quand le concret de la vie nous pousse dans nos derniers retranchements. Ce n’est pas pour autant de dire que ce sont des personnages faibles, loin de la. Rarement au cinéma je me retrouve face a un film qui me met face a des dilemmes de la force de ceux de Gray. The immigrant ne déroge donc pas à la règle, on navigue en terrain connu, mais le film ne se cantonne pas non plus à ces questionnements.
    Le dernier film de Gray est en effet celui qui est le plus américain, dans le sens de celui qui parle le plus de son pays. Il est évidemment question dans The immigrant du rêve américain. Ou plus exactement du non rêve américain car le film est loin d’être un rêve. Des le premier plan on se doute que tout ne va pas être rose. En filmant la statue de la Liberté de dos, dans le brouillard en travelling arrière le symbole prend un tout autre sens. L’Amérique n’aura rien d’accueillant, rien d’une terre de liberté. De toute façon et on va l’apprendre quelques minutes après, les des étaient déjà pipes avant que Ewa et sa sœur n’aient pose le pied a terre. Pourtant, dans la longue file d’attente, les deux sœurs sourient encore, s’imaginent un avenir heureux. Ca ne durera pas longtemps. Leurs premiers contacts avec l’Amérique sont maladie, expulsion, mensonges, corruption, proxénétisme. Voilà l’image de l’Amérique pour ces immigrantes.
    Le film se sert de trois notions fortes pour parler de l’Amérique. L’argent, le revolver et le spectacle.

    Assez vite, il est donc question d’argent. D’une certaine manière il est responsable de la liberté d’Ewa, lorsque Bruno paye le garde pour la sortir de la ligne des expulsés, et de son asservissement. Elle a besoin d’argent pour sortir sa sœur d’Ellis Island. Pas d’autres moyens que de payer. Il y a beaucoup de scènes ou l’argent circule. Bruno paye le gardien, Ewa le vole de la quête de ses collègues, les flics se servent dans la chaussette de Bruno après l’avoir passé à tabac. Toujours l’argent est lie à une idée de perversion, jamais dans une vision positive.
    Le pistolet, et par extension la violence, aussi n’apportera rien de bon. Bruno et Emil sont des cousins en conflit, ce sont un peu les ancêtres de Leo et Willy de The yards et ils se battent comme les deux frères de La nuit nous appartient. On sent encore une fois dans cette famille une histoire compliquée, pleine de trahison et de ressentiment. Mais ce n’est pas au centre du film comme ca pouvait l’être dans les réalisations précédentes de Gray. Mais c’est toujours la, avec force. Des que le revolver est montre a l’image, on sent que le drame passe encore un cran.
    Peu avant l’introduction du flingue il y avait déjà eu deux affrontements entre les cousins. Au théâtre s’engage une course poursuite entre les cousins qui finisse par tout mettre sans dessus dessous. La scène, par sa chorégraphie, sa fluidité, son contrôle malgré le chaos m’a fait pense au final de La règle du jeu. Gray ne s’est par ailleurs jamais cache d’être un grand admirateur de Renoir. De toute façon on savait depuis La nuit nous appartient, tout la maitrise de Gray lors des scènes de foule.

    Je ne l’ai pas dit mais Bruno est donc le directeur d’une troupe de danseuse exotique de Cabaret. Il dirige son petit monde d’une main ferme mais juste selon une des employées. Il est le metteur en scène devant la camera.
    D’ un autre cote le film met Ewa, une fille perdu dans un monde qu’elle ne reconnaît pas, qui lui est devenu étranger. Mise cote a cote, ces deux idées n’ont pas grand chose à faire ensemble. Sauf quand on connaît la position de James Gray à Hollywood. Un type un peu a part, dont les films ne sortent qu’en catimini dans son pays. Ignoré par les critiques locales mais adulé en Europe. Jamais sélectionné pour les Oscar mais qui se retrouve assez régulièrement sur la Croisette. Et puis on a entendu aussi dans les interviews que ce film, il l’avait aussi fait pour son aspect personnel. Alors bien sur il parlait de sa famille, elle même passée par la case Ellis island. Mais le cœur du film c’est quand même cette fille perdu et seule dans ce milieu du spectacle. Et on se dit alors que Gray c’est un peu ce mix entre Bruno et Ewa.
    Les deux moments les plus forts du film sont des moment où le cinéma et la mise en scène tente de faire coexister ces deux personnages dans un même plan, ou du moins dans le même espace d’un plan. Lors de la première scène dans l'appartement de Bruno, la cloison sépare l'image en deux pour délimiter l'espace des 2 personnages. Et quand Ewa passe la porte, quand on pense qu’elle va finalement le rejoindre dans son espace, c'est pour en arrière plan passer dans une autre pièce.
    Et il y a ce plan final, le plus beau vu cette année et vu depuis un bon moment d’ailleurs au cinéma. Par un habile dispositif optique, les deux personnages sont cote a cote alors qu’il n’ont jamais etes plus eloigne, aussi bien physiquement que moralement. Cette fin m’a laisse sur les genoux, terrasse par le destin de ces deux personnages.

    Malgre les doutes et la crainte au depart, Gray reussi a faire un nouveau chef d’oeuvre, absolument coherente avec son travail precedent mais qui va aussi au dela, qui se renouvelle. C’est un auteur dont on aurait pu avoir peur qu’il s’enferme dans ses thematiques mais qui montre qu’il a encore des choses a dire. Et ce n’est pas son prochain projet de film en foret amazonienne qui viendra dire le contraire.
    Les meilleurs films de tous les temps
    • Meilleurs films
    • Meilleurs films selon la presse
    Back to Top