Après un très remarqué Two Lovers (2008), James Gray revient en force avec The Immigrant, présenté à la sélection officielle du Festival de Cannes 2013. Même s’il n’a rien remporté, The Immigrant a littéralement conquis la presse et les spectateurs. Et pour cause, The Immigrant fait partie de ces films qu’on ne voit que trop rarement au cinéma, ces films qui marquent le spectateur par sa beauté.
La réalisation du film est quasiment parfaite. James Gray adopte une image à demi sombre, façon sepia pour donner du caractère et du sens à son film basé sur les années 1920. Cette mise en scène donne une ambiance au film vraiment incroyable et immerge directement le spectateur en plein des années 1920. Une mise en scène et une caméra tout à fait opposé au chouchou du festival de Cannes 2013 , Gatsby le magnifique avec ses couleurs outrancières. James Gray, lui, préfère l’authenticité, le vrai et c’est précisément cela qui fait en partie la réussite de The Immigrant. Les couleurs maussades de The Immigrant donnent au film une mélancolie divine en s’opposant à la lumière, la liberté personnifiée. Une bande son majestueuse, modeste vient appuyer le malheur de la jeune immigrante Ewa. Notons aussi, la reconstitution des immeubles, rues, appartement et costumes sont particulièrement bien réussi et donne une réelle impression d’être au cœur des années 1920.
C’est au niveau du scénario que The Immigrant perd un peu de son éclat. Le scénario en lui-même n’est pas novateur, l’histoire d’une jeune immigrante forcée de se prostituer a déjà était porté de nombreuse fois à l’écran. Et, même si la mise en scène fabuleuse de James Gray apporte un peu de nouveauté, l’histoire n’en reste pas moins banale. Pour compenser cette trivialité, ajoute un triangle amoureux entre l’immigrante, le souteneur et un magicien. Mais, ce triangle peine en prendre forme et à émouvoir le spectateur. Et, The Immigrant réserve des rebondissements parfois très inattendus afin de donner un peu de mouvement à ce film linéaire. Car, il faut le reconnaitre The Immigrant est un film plat et lent, qui peut finir par lasser son spectateur. En effet, il manque réellement à The Immigrant un peu de piment, de drame pour en faire un chef d’œuvre.
Mais, le casting vient dynamiser l’ensemble du film grâce à des prestations impeccable. Marion Cotillard dans son rôle d’immigrante est d’ailleurs à couper le souffle et avec son rôle d’Ewa signe une de ses meilleures prestations. En revanche, côté masculin, Joaquim Phoenix, en souteneur est difficile à cerner : est il un bon samaritain ou être diabolique ?. Une prestation à peine acceptable quand on connait la puissance de jeu de l’acteur (voir The Master). Quant à Jeremy Renner en prestidigitateur, il est intéressant et vraiment charmant.
Pour conclure, The Immigrant est un pur délice du cinéma, trop rare de nos jours. Un film dont la mise en scène est incroyable et laisse un souvenir indélébile. Mais, The Immigrant par sa platitude laissera de marbre certains spectateurs habitués à voir plus d’actions