Le gros problème de ce type de films, c'est qu'ils sont vraiment inégaux. Dans 7 jours à la Havane, il est donc question de Cuba et j'admets premièrement que je n'aime pas l'ambiance. Ca passe par quelques images, mais surtout par la musique à laquelle je n'accroche désespéremment pas. Le film est parsemé de moments de génie mais redescend souvent dans le très moyen, à mon goût. Le Lundi est plutôt sympathique et annonce la couleur au niveau de l'atmosphère qui va régner pendant tout le film. Le Mercredi (avec Daniel Bruhl) est plutôt pas mal car il raconte de façon assez belle le dilemme intérieur d'une jeune femme qui ne sait pas si elle doit rester avec son homme (surprenant et attachant) ou tout plaquer et partir réaliser son rêve. Mais déjà cette partie du film contient des défauts assez significatifs (la réalisation est clichée et les scènes entre Daniel Bruhl et Cristela De La Caridad Herrera sonnent un peu faux. Les Jeudi et Vendredi sont les réels bijoux du film. Elia Suleiman réalise un petit film vraiment très drôle avec un personnage statique et contamment observateur qui m'a vraiment fait éclater de rire à de multiples reprises. C'est original et décalé. Quant à Gaspar Noé, sa réalisation unique élève le niveau du film avec une séquence rituelle très bien filmée et assez tendue. Pour le reste, j'ai trouvé le film franchement peu passionnant, notamment les deux derniers jours dont l'intérêt me dépasse. Le film se conclut en plus sur le pire des 7 métrages, concentré sur une matrone insupportable qui dicte ses volontés à tout le monde. Cette dernière partie du film représente peut-être la vie quotidienne de ces quartiers, mais elle m'a gonflé de façon démesurée. Voir tout ce monde s'agiter et s'organiser autour de cette femme exécrable, tout ça en l'honneur de la Vierge Marie, c'était trop pour ma pauvre tête. Ce dernier film fait l'éloge ridicule de la solidarité au sein de l'immeuble, et semble valoriser le rôle de la Vierge dans cette solidarité, c'est franchement agaçant. Outre ce final qui m'a profondément gavé et déçu, j'ai trouvé le film relativement mal organisé. A part quelques brefs clins d'oeil aux journées précédentes, par-ci par-là, les films ne s'enchaînent pas avec une cohérence flagrante, certains jours auraient très bien pu se retrouver dans un autre ordre sans donner un film moins fort. Ce n'est pas exactement un défaut, mais du coup on se demande quel est le but du film, qui semble aller dans tous les sens sans vraiment nous passionner. Même si le film "entier" n'a pas besoin d'être parfaitement fluide, j'ai trouvé que la plupart des séquences abordaient des sujets sans grand intérêt (le Mardi avec Emir Kusturica est relativement sympa dans sa réalisation (un joli plan-séquence) mais raconter ainsi les égarements de ce personnage me semblent quasi vides d'intérêt. Bref, 7 jours à la Havane est pour moi très inégal et trop faible, malgré les pics de génie.