On a bien fait des films sur les Playmobil, les Lego et les Trolls, alors pourquoi les Uglydolls n’y auraient-elles pas droit ? D’ailleurs, à l’écran, la vocation de ces peluches contrefaites est exactement la même que dans le monde réel : démontrer que la perfection ne rend pas quelqu’un ou quelque chose meilleur ou plus attachant. Du coup, la petite leçon de morale que délivre le film d’animation est cousue de fil blanc : la peluche moche s'imagine qu’elle doit être parfaite pour plaire à un enfant, et suit un entraînement dans le monde des poupées parfaites...avant de découvrir que l’envers du décor n’est guère reluisant et que seule la beauté du coeur est importante. . Visuellement, rien dans cette production ne mérite qu’on hausse un sourcil : c’est un monde de poupées mal foutues, après tout. Le scénario avance sur ses rails bien stables, sans qu’on note un passage un tant soit peu original, excitant ou même drôle : un rapide coup d’oeil aux enfants-spectateurs témoigne qu’ils partagent silencieusement mon opinion, tout en prenant légitimement un peu plus à coeur les tourments intérieurs des poupées. C’est surtout qu’on la connait par coeur, cette histoire, à force de l’avoir entendue dans des dizaines de films et de dessin-animés, même si je suis bien d’accord qu’il y a pire comme point de vue moral à faire entrer au burin dans la tête d’un môme. Finalement, tous ces dessin animés basés sur des jouets ne nous disent-ils pas que chacun possède sa petite étincelle qui brille de manière unique...tout en ayant consciencieusement la petite étincelle unique de tous les gens qui ont bossé dessus afin qu’ils se conforment à un cahier des charges hyper générique ?