Brian De Palma avait encore quelques beaux restes de son immense talent des années 70-80 et de celui qui lui avait permis de donner son dernier sommet "L'Impasse" lorsqu'il avait réalisé "Snake Eyes"... Et je ne parle pas seulement pour le fameux faux plan-séquence d'ouverture mais pour la globalité du film. Disons que même si l'intrigue est souvent assez prévisible et que la fin est un peu précipitée, c'est efficace et on ne s'ennuie pas une seconde devant ce quasi huis clos . La première partie à la "Rashômon" où une même histoire est racontée à partir de différents points de vue, avec leur part de vérité et bien sûr de mensonge, est excellente. La seconde partie, plus dans le domaine du thriller classique, regorge de quelques beaux moments depalmesques à l'instar du travelling au-dessus des chambres d'hôtel. Nicolas Cage, à part un peu au début, sait ne pas en faire trop et est très convaincant. Face à lui, Gary Sinise, en grande forme, lui tient la dragée haute. Sans avoir affaire à un grand De Palma, "Snake Eyes" est un bon cru dans sa carrière.
De Palma réalise avec passablement d'originalité un suspense efficace dont les temps morts brillent par leur absence... durant la première heure... Je rejoins donc nombre de critiques que la fin très planplan et politiquement correct a vigoureusement déçus de la part d'un réalisateur talentueux qui nous avait habitués à beaucoup mieux... Cela dit, "Snake Eyes" reste une très bonne surprise à découvrir...
Film vraiment sympa avec le duo Nicolas Cage et Gary Sinise plus que convaincant. Je regrette juste que l'on sache aussitôt dans le film que c'est Gary Sinise le traître. Il aurait été mieux de faire monter le doute durant le film et au début, que toutes les accusations du spectateur parte sur un autre personnage.
Un thriller porté par une réalisation de génie signée Brian De Palma. Véritable puzzle scénaristique introduit par un plan séquence qui restera dans les anales, "Snake Eyes" porte également en son sein une critique sous jacente du pouvoir des images. Malgré une histoire qui au final ne s'avère pas tellement intéressante, ce film gagne à être vu pour la virtuosité de sa mise en scène.
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Dans la foule du palais des sports d’Atlantic City, deux poids lourds de la boxe s’affrontent pour le match du siècle. Rick, joué par Nicolas Cage, est chargé de la sécurité. Mais des coups de feu éclatent à proximité du ring et le secrétaire à la Défense des Etats-Unis s'effondre. L’enquête commence. Sous ses allures de simple film policier, “Snake Eyes” s’avère être une succession de mises en scène ingénieuses pour mieux nous tenir en haleine. Il est intéressant de saluer l’intelligente utilisation du long plan séquence d’ouverture de douze minutes, en réalité huit plans, qui fascine de bout en bout et qui fera bouillonner le spectateur avant l’assassinat. Puis l’enquête est construite comme un puzzle et révèlera l’aspect politico-conspirationniste de l’intrigue. Explosif, “Snake Eyes” est un grand divertissement. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
C'était la bonne époque pour Nicolas Cage. En flic corrompu, il est déchaîné sous la caméra virtuose de Brian De Palma. Le plan-séquence avant le match de boxe est incroyable. On a tour à tour un Cage frimeur, flambeur, tricheur, parieur. Mais aussi beaucoup plus sérieux quand l'enquête commence et qu'il faut se retrousser les manches. Autrement dit, il passe par tous les états en étant excellent à chaque fois. Bravo à lui. C'est pour ça que je l'ai toujours apprécié cet acteur et que je le défendrai toujours. Quant à De Palma, il nous mène habilement par le bout du nez distillant ses révélations, ses flashbacks, ses rebondissements au compte-goutte. Ce qui n'était qu'un match de boxe truqué révèle une conspiration politique bien plus importante où les petits intérêts personnels, les arrangements, passent avant une amitié indéfectible. Tout ça sous l’œil des médias jamais très loin avec leur reporter et leur caméra. Ça rappellerait pas l'hystérie actuelle de certaines chaînes d'info toujours là à gratter un scoop ? Si, un peu, hein. On serait d'ailleurs bien avisé après avoir vu le film de De Palma de ne pas prendre tout ce que montre une caméra pour argent comptant...La réalité est bien plus complexe que ça.
La scène d'ouverture dont tout le monde a parlé est magistrale, mais tout ce qui suit est du meilleur niveau. Cette enquête en huis clos, avec des ramifications internationales a de quoi nous passionner, et le traitement est grandiose, on suit cette course contre la montre, cette enquête menée avec brio par un Nicolas Cage en grande forme. On a beau dire cet acteur a travailler avec les plus grands réalisateurs de son époque, et dans des films divers et variés, il a une filmographie assez incroyable. Pour en revenir au film, il se construit comme un puzzle, pièces par pièces, parfois, elles ne s'imbriquent pas, il faut les placer ailleurs, sous un autre angle pour en retirer le meilleur, ici, c'est pareil, on avance, on recule et on finit par se laisser emporter. Alors certes, l'étau se resserrant, on arrive, à un dénouement plus classique, mais le tout reste assez magistrale.
La scène d'introduction donne le ton : un plan-séquence dantesque de treize minutes, où l'on démarre de l'extérieur du Palais des sports d'Atlantic City pour aller jusqu'à la scène du ring, le tout en faisant connaissance avec tous les personnages clés du récit. Heureusement, ce coup de génie va perdurer et Maître De Palma nous offrir une nouvelle leçon de mise en scène, le tout soutenu par un scénario habile et très futé. Qu'il est rare aujourd'hui de voir un réalisateur nous interroger de façon aussi intelligente sur l'image, ce qu'elle cache, exprime. Ici, cette image peut d'ailleurs être aussi trompeuse que révélatrice, comme le démontrera l'évolution de l'intrigue, soutenue par une série de flash-backs plus magistralement conçus et construits les uns que les autres. C'est que le grand Brian sait aussi mettre sa maestria visuelle et technique au service d'une histoire nous tenant en haleine de bout en bout, les morceaux de bravoure et les plans prodigieux se multipliant à une allure impressionnante. On pourra toujours trouver des défauts à « Snake Eyes » : excessif, radical... Toujours est-il qu'un spectacle aussi ébouriffant, bouillonnant, majestueux, brillantissime, moi j'en veux tous les jours, surtout avec un Nicolas Cage dantesque et inoubliable, dont on avait presque oublié à quel point il pouvait être parfois immense. Bref, du grand cinéma, trépidant et soufflant : décidément, je ne pourrais jamais crier assez fort mon amour pour celui qui est assurément l'un des plus grands réalisateurs de l'Histoire du cinéma. Chapeau bas.
Snake Eyes est un long métrage haletant et passionnant ! Les fausses pistes et autres combines trouvés par Brian De Palma sont dans la lignée de ces films précédents Blow Out, Body Double ou bien Pulsions. Les acteurs sont fantastiques, en premier lieu un Nicolas Cage qui excelle dans le rôle du type qui oscille entre " bien " et " mal " pour une confusion totale assez jouissif. Le film possède plusieurs sens de lecture, un long métrage pointu et qui nous pousse à être très observateur.