Depuis que j’étais tombé sur la bande annonce par pur hasard, je l’attendais ce long métrage d’animation à la française. En plus la critique le hissait au niveau des studios Ghibli quand même !
Donc, c’est tout guilleret que je me rends à une des rares séances du coin, celle du dimanche matin. Mon Dieu, quel bon choix, le film est sélectionné « ciné famille », donc des mômes, une cruche du ciné qui fait la pub pour les autres dessins animés (Et qui a osé dire que Charlie Chaplin n’était pas poétique) et surtout 2 fois les mêmes bandes-annonces (Ils sont où les dessins animés d’avant long-métrage ?). Enfin, ça faisait très longtemps que sur mon ticket le mot « scolaire » n’était pas apparu. Heureusement, d’autres adultes sans semi-humain étaient présents.
Donc, le film commence … générique … les mômes veulent tous nous montrer qu’ils savent lire … su-per. Heureusement que Lorànt Deutsch est illisible pour eux, ça les a tous calmé !
Parlons du film et donc des voix pour commencer. Avoir des noms connus est toujours une belle prise de risque, ça cache souvent un manque quelque part ou une envie d’attirer le chaland vers l’animation (les super productions US savent très bien le faire). Pour Le Fils Courge, c’est donc Deutsch qui s’y colle, éternel vingtenaire, sa voix se colle sans problème à un môme. Le Père Courge est du même « géniteur vocal » que Porco Rosso, à savoir Jean Reno et sa voix est vraiment faite pour les dessins animés et les personnages hauts en couleur. Isabelle Carré et Claude Chabrol ne sont pas vraiment notables mais les voix sont justes et correspondent bien aux personnages de Manon et de son Père (qui est la dernière apparition de Chabrol d’ailleurs).
L’histoire n’a, hélas, rien d’originale à mon gout, on est dans le déjà-vu total, un peu dommage. Heureusement que les situations s’enchainent sans aucun soucis et que cette faiblesse n’est vraiment pas gênante.
Enfin, l’animation a proprement parlé. J’ai été scié, enfin des studios francophones savent faire de l’animation grand-public ! Les personnages sont inspirés de plusieurs univers : Le Docteur et beaucoup de personnages secondaires ressemblent à du Disney de la grande époque. La vieille Ronce, le Père Courge et les habitants de l’Outre-monde sont dignes du studio Ghibli. Manon et le Fils Courge sont bien « franchouillards » avec pour le fils un mélange entre Blutch des Tuniques Bleues et Orson d’Orson et Olivia. Les mimiques des personnages sont assez asiatiques sans en faire trop. Les mouvements oscillent de façon équilibrée entre le réaliste et le cartoon.
Maintenant, pour s’élever au niveau des studios Ghibli, il faut deux points importants : la poésie et la morale. Alors la morale, on peut en trouver une, très classique, mais bon. Par contre, on a une demi-poésie par rapport à Ghibli. Les habitants de l’Outre-monde sont la moitié présente, mais il manque des scènes longues de paysages où on respire (Juste voir le vent courir sur les prairies). C’est ce qui fera que l’on n’atteint pas le niveau des studios Ghibli mais on peut largement se mettre au niveau des Classiques Disney quand on veut ! Il y a quand même quelques scènes qui me gênent un peu, soit c’est un hommage à Ghibli, soit c’est une inspiration tellement forte que l’on peut penser que c’est du copier/coller (surtout avec Princesse Mononoké).
Enfin, c’est tellement agréable de voir de l’animation au dessin si fin, si bien animé, qui en cherche pas la beauté poétique ou la prise de tête à tout prix et de se dire que ce n’est pas américain ou japonais que ce film va largement mériter son 4/5 (4,5 envisageable si l’hommage était plus francs).