My Fair Lady, 1964, de George Cukor, avec Audrey Hepburn, Rex Harrisson, Stanley Holloway (le père Doolittle). D’après la pièce de Bernard Shaw, Pygmalion, qui reprend la légende du créateur amoureux de son oeuvre. Film musical, très long pour l’époque, 2h40, mais grand et bon moment de cinéma. C’est l’histoire de la petite marchande de fleurs, souillon, au parler cockney épouvantable, objet d’un audacieux pari entre deux messieurs dont l’un, distingué linguiste, se fait fort d’éduquer la jeune Miss Eliza Doolittle, par le maintien et surtout le langage, jusqu’à la faire passer pour une princesse de sang royal. La réussite va au-delà de toutes espérances, puisque Audrey Hepburn, égérie de Givenchy, déploie un talent, une élégance, une classe folle, un charme ravageur. Même si le linguiste très british (Rex Harrisson, qui a repris son rôle initial de Broadway) limite sa déclaration d’amour à un « mais où sont donc passées mes pantoufles ? », on comprend qu’il soit, comme nous, tombé amoureux de son chef d’oeuvre. A noter qu’Audrey Hepburn a tourné 11 films avec Cukor et que ce cinéaste passait lui-même pour un « Pygmalion » tant il dirigeait avec talent ses actrices (Ava Gardner, Judy Garland…)