Remake affable, accessoirement d'une inutilité avérée, du film de Brian DePalma, adaptation de l'un des premiers écrits, succès, du maître, Stephen King. Si le aficionados autant que les amateurs du genre connaissent le film des années 70 sur le bout des doigts, l'on pouvait alors se dire que retravailler, façon remise à jour, Carrie était destiné à la nouvelle génération de cinéphiles. Mais finalement, malheur à eux de découvrir le récit mystérieux du King par le biais d'un film aussi insipide, maladroit qui plus est. Oui, la question qui turlupine, à la sortie du visionnage de cette mascarade est bel et bien de savoir comment, avec les budgets alloués de nos jours à ce type de productions et les moyens techniques à disposition des cinéastes, peut-on réussir à faire un film moins spectaculaire, moins impressionnant qu'en pleines années 70? La réponse tient sans doute dans le nom de la réalisatrice, dans les volontés peu respectueuses des producteurs.
Alors que Brian DePalma fût un as pour remplir son contrat, soit faire principalement de la révolte finale de la jeune persécutée un véritable moment d'intensité et d'effroi saisissant, alors que le célèbre réalisateur s'était appliqué à faire de son film un conte mystérieux autant horrifique, érotique que simple d'accès, que reste t-il du film, l'essai, de Kimberly Pierce? Rien. En tous les cas, rien n'est vraiment la faute des interprètes, autant Chloé Grace Moretz que Julianne Moore, toutes deux relativement à l'aise donc à leur place. Pour autant, malgré tous leurs efforts, les deux comédiennes, nouvelle et ancienne génération, ne font que remplir un vide sidérale. Kimberly Pierce, sans doute coachée par un studio pernicieux, n'aura fait que rigoureusement suivre le script imposé, sans ambition, sans brio, tout en échouant d'une manière accablante dans les quelques rares effets visuels attendus.
Pire encore, la séquence choc du film, celle que tout le monde attend, est une immense farce. Oui, alors que le sang de porc doit asperger le roi et principalement la reine du bal, la réalisatrice use d'un ralenti, triple séquençage, d'un goût fort douteux. La suite verra accessoirement Carrie s'attaquer à une voiture façon les plus mauvaises séquences de la franchise pour ados Destination finale. Une vraie désolation technique que Carrie version 2013.
Déception? Non, sincèrement, le projet sentait le patchouli à quelques kilomètre à l'avance. Oui, à notre époque, celle tendant à faire revivre des classiques du cinéma, le comble, en confiant les projets à des réalisateurs, metteur en scène, aussi mauvais qu'ils peuvent l'être, Len Wiseman en tête, rien d'étonnant à ce qu'un film tel que celui-ci soit raté. Il aurait été très improbable de revivre les instants magnifiés par DePalma, très improbable. Cependant, un tel raté tient sans aucun doute de la malhonnêteté, d'un orgueil mal placé ou que sais-je encore. Soyons certain que Carrie, la vangeance ne sera pas la dernière déception au menu des ses années à venir, là ou Hollywood recuisine de vieilles recettes tout en ayant perdu les ingrédient de base. Oui, l'époque remplace le bon vieux fillet de boeuf par du tofu. Tout est dit. 03/20