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    Polluting Paradise
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    velocio
    velocio

    1 304 abonnés 3 135 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 28 octobre 2013
    Sur un sujet intéressant, le germano-turc Fatih Akin réalise un documentaire plutôt décevant sur la pollution causée dans un village sur la côte de la Mer Noire par une décharge publique construite en violation des règles d'environnement. Il a choisi de réaliser ce documentaire sans faire appel à une voix off expliquant un certain nombre de choses. C'est un choix courageux, mais ce film, présenté en séance officielle lors du Festival de Cannes 2012, en devient parfois un peu brouillon et répétitif. Dommage !
    pitch22
    pitch22

    165 abonnés 682 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 juin 2013
    Fatih Akin signe un documentaire inattendu et bienvenu qui résonne comme un symbole absolument pertinent des dérives du libéralisme échevelé mené depuis quelques années en Turquie, au mépris des populations locales et de la nature. Comment a-t-on pu autoriser la création d'une énorme décharge à ciel ouvert tout proche d'habitations villageoises et de cultures de thé? Les risques gravissimes sur l'environnement et l'impact sur la population de la bourgade sont tout simplement ignorés par une administration bureaucrate au pouvoir implacable et qui, face à la catastrophe, se borne à reboucher les trous et à rajouter du bétonnage, contribuant peu à peu à la déprise rurale (bien des jeunes étudiants partent en ville). Il est toutefois dommage qu'on nous assène des phrases de petites gens enfermés dans une soumission à un Dieu. Quel contraste entre ces cultures traditionnelles, résistantes mais fragilisées, et cette jeunesse qui rejoint à corps perdu une mondialisation porteuse d'espoirs peut-être illusoires! L'exposition de l'incurie des autorités face à l'accumulation de résidus de produits chimiques (certainement toxiques) dans les eaux ruisselantes en dit long sur ce pays, qui se targue d'un fort développement moderniste alors qu'il méprise le dialogue démocratique et qu'il détruit du moins souille ses atouts naturels à tour de bras (comme ailleurs par le bétonnage des côtes). C'est quelquefois pénible à voir mais ce doc sur un coin de Mer Noire (avec lequel le réalisateur a des attaches), honnête, est réussi.
    Flore A.
    Flore A.

    34 abonnés 518 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 mai 2013
    Véritable cri d'alarme contre les négligences et l'aveuglement des politiques et hautes administrations face à un désastre écologique prévisible et aux drames humains qui en résulte, ce documentaire retrace le combat de ce petit village contre une machine trop forte pour lui : on peut toujours espérer que ce film réveille quelques consciences et les aide ... Le film s'étire dans le temps et cela permet au réalisateur de nous montrer les prévisions des dangers (qui ne seront malheureusement pas écoutées) puis les images de la catastrophe annoncée ... De très belles images de ce coin de Turquie viennent rendre tout cela plus triste encore. Un documentaire touchant et très intéressant.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 28 mai 2013
    Le paysage est magnifique. Des collines verdoyantes où l’on cultive depuis des siècles du thé. Un lieu qui semble préservé du temps…un vrai paradis. Mais la caméra recule laissant découvrir un sac plastique, petite tache dans une harmonie idyllique. Fatih Akin a l’art du résumé, et en une image explique la problématique de son film : la pollution en marche. Le Cinéaste a toujours été balancé entre Allemagne et Turquie, ses deux racines. Et c’est un peu par hasard, sur le tournage de son film De L’autre Côté, qu’il se rendit à Çamburnu, petite ville Turque de la région de Trazbon baignant sur les rives de la mer Noire. Il apprit alors que ses grand-parents, avant d’émigrer en Allemagne, étaient justement originaires de cette région. Il apprit aussi que cet endroit magnifique était menacé par l’implantation d’une immense décharge d’ordures, installée à ciel ouvert dans une ancienne mine de cuivre. Et dès lors, l’idée de faire un film naît dans la tête du cinéaste allemand. De son propre aveu, Akin ne savait pas vraiment où le conduiraient les premières prises réalisées en 2007, les premières images du site, les premières interviews des habitants.
    Le tournage dura finalement cinq ans et Polluting Paradise devint la chronique d’une catastrophe écologique annoncée et le combat de la population locale pour empêcher cela. Ce documentaire a de nombreuses qualités ; Fatih Akin s’étant donné les trois conditions indispensables à sa réussite. D’abord le temps, cinq ans, c’est long et cela permet de suivre sur la durée l’installation de la déchetterie, sa progression et l’accumulation des problèmes générés par elle. Ensuite, le cinéaste a tout de suite conscience justement de la durée de son projet, travaillant par ailleurs sur d’autres films plus conventionnels (Soul Kitchen sorti dans l’intervalle) et pouvant raté des événements importants. Fatih Akin a donc donné sa confiance à Bünyamin Seyrekbasan, un photographe amateur local, fortement sensibilisé sur le sujet et clairvoyant sur les dangers futurs de la décharge (dans une interview réalisée au tout début du film, il énumère toutes les catastrophes à venir) : Akin et son équipe ont ainsi formé l’homme à la prise de vue et lui ont laissé une caméra. Le résultat est visible à l’écran : Polluting Paradise est un film exhaustif qui traite en profondeur de tous les aspects de l’affaire : du coup de force des autorités pour imposer le site, à tous les désagréments en surface causés par la décharge, en passant évidemment par la pollution profonde engendrée et l’exode presque forcé d’une partie de la jeunesse, fuyant leur petite région sinistrée. Grâce à son néo-caméraman, Akin est là quand il s’agit de montrer sur le vif le débordement de la décharge à cause de la pluie et de suivre, à chaud, la colère de la population face aux personnels en charge et cette insupportable excuse : on ne pouvait pas prévoir qu’il allait pleuvoir. Enfin, justement - et comme dans tout bon documentaire, le cinéaste s’efface derrière tous les protagonistes de l’histoire, le maire et les habitants de Çamburnu – Polluting Paradise est aussi un film sur l’engagement citoyen – mais aussi, derrière les responsables de la décharge, les quelques uns, peu nombreux, qui ont accepté de parler et qui, se trahissant eux mêmes, en disent beaucoup sur le cynisme pragmatique des autorités.
    A tous ces poins positifs, on pourrait rajouter les qualités intrinsèques de cinéaste de Fatih Akin, qui, venant de la fiction, porte parfois un beau regard contemplatif sur cette région méconnue de la Turquie. On pourrait aussi parler de la partition musicale magnifique de Alexander Hacke, transcription musicale de la double culture qui anime Fatih Akin. Tout cela fait de Polluting Paradise un beau documentaire, intelligent et sensible, que l’on pourrait déclarer d’utilité publique et qui, par son discours, va bien au-délà de la seule problématique turque.
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