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L'Info Tout Court
412 abonnés
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3,5
Publiée le 23 novembre 2016
On retrouve tout ce qui fait le sel de la mise en scène hollywoodienne lorsqu’il s’agit de mettre en avant des scandales d’État – on pense aux Hommes du Président ou plus récemment à Spotlight – la narration est dynamique, sans temps mort et l’histoire fascine par cette lutte de David contre Goliath. Finalement, excepté quelques maladresses dans la réalisation, Emmanuelle Bercot s’en tire bien dans le périlleux exercice de l’adaptation de faits contemporains.
La fille de Brest est un film courageux mais on n'en attendait pas moins de la réalisatrice de La tête haute qui n'a pas eu peur de raconter l'histoire de la pneumologue Irène Frachon pour dénoncer un scandale sanitaire (pas encore jugé qui plus est). Le récit, à l'américaine, se voit comme un thriller avec des méchants bien identifiés (l'un des plus grands laboratoires français) face à un petit soldat qui a le tort de mettre à mal le modus vivendi du monde de la santé en France. Le film fonce comme son héroïne, il n'a pas de nuances, pas d'excuses à présenter, on pourra éventuellement lui reprocher de tout mettre de son côté pour faire triompher la vérité. Au-delà des messages qu'il passe, La fille de Brest réussit aussi son pari de faire d'un sujet assez ingrat une passionnante oeuvre cinématographique qui privilégie l'humain avant tout. A cet égard, le choix de la très expressive actrice danoise Sidse Babett Knudsen est un coup de maître. On se souvient qu'elle avait obtenu un César pour L'Hermine. Elle ne devrait pas être loin d'en gagner un second lors de la prochaine cérémonie.
La fille de Brest est tiré du livre "Médiator, 150 mg : Combien de morts ? ", le film raconte l'histoire vraie de Irène Frachon, une pneumologue très aux soins de ses patients, travaillant au CHU de Brest qui découvrit un lien entre des morts suspectes et le médicament mediator des laboratoires Servier Le film dresse le portait de cette femme, ultra dynamique, courageuse et combattante qui va se battre jusqu'au bout pour prouver ses dires avec l'aide d'une petite équipe du CHU. Le film est rythmé, prenant et avec une Sidse Babett Knudsen superbe avec une énergie à revendre. Un beau film sur un de ces combats bien inégal et dont l'épilogue n'est pas encore écrit...
L’écriture et la mise en scène nerveuses contribuent à nous tenir en haleine devant un combat dont on connaît pourtant l’issue. La Fille de Brest est un Erin Brockovich à la française
Très bon moment de cinéma ! Je n'ai pas vu les 2h passer. Émotions fortes garanties : révoltée par l'injustice, émue par les valeurs humaines, tendue par le suspens. Et tout ça prend encore plus de poids quand on sait que c'est une histoire vraie et récente. Bravo !
Adaptation du livre de Irène Frachon, la pneumologue de Brest qui a révélé le scandale du Mediator, le film montre le combat magnifique d'un femme contre le lobby de l'industrie pharmaceutique et l'administration de santé, infiltrée par les puissants groupes pharmaceutiques. Le film rend bien compte des conflits d'intérêts et des pressions auxquelles sont soumis les différents intervenants de ces affaires. Le film rend un hommage vibrant et émouvant à la combativité, à la droiture et à la sincérité d'un personnage hors du commun, le Docteur Irène Frachon, superbement interprétée par Sidse Babett Knudsen, que nous avions vue dans "L'Hermine" de Christian Vincent. Les rôles secondaires sont aussi très importants, notamment la malade, représentant toutes les victimes de ce "médicament", élément moteur du combat d'Irène Frachon, ainsi que le mari de la pneumologue, qui joue un rôle déterminant dans le soutien indéfectible qu'il apporte à son épouse dans les moments les plus difficiles. Très beau portrait d'une femme remarquable.
Le parcours du combattant qui a permis de révéler au public le scandale du médiator. Une réalisation au cordeau et des acteurs parfaitement dirigés pour un long métrage aussi émouvant que révoltant.
Comme ça se passe à brest, je vais dire que ce film est un naufrage. Un sujet qui aurait pu être passionnant sur les méfaits des entreprises pharmaceutiques est lamentablement tourné avec un scénario plan-plan. Quand à l’actrice, c’est une catastrophe : on a du mal à la comprendre tellement son accent danois est fort. Quelle drôle d’idée de prendre cette actrice étrangère qui sabote un peu plus ce film faiblard. Quant à benoit magimel dont j’apprécie d’habitude le talent, qu’est il allé faire dans cette galère ? Il est très en retrait et parait éteint face à une actrice limite hystérique à plusieurs moments. J’ai vu un critique comparant ce film à « erin brockovich » : pauvre julia roberts de se faire comparer à S.Knudsen. Et en plus ce naufrage dure plus de 2 heures : une purge.
Note : 18/20 Excellent film dans l'ensemble avec une mise en scène bien rythmée, le sujet du médiator très bien traité, une parfaite interprétation de Sidse Babett KNUDSEN, un brin d'humour ...
Cette histoire du scandale du Mediator méritait un film. Comme Outreau avant lui (cf. l’excellent « Présumé coupable », 2011), comme d’autres scandales, on voit bien que l’Etat n’est pas à son avantage alors qu’il avait en sa possession toutes les informations nécessaires à la prise de décision, spoiler: ce qui est brillamment démontré par la taupe de la CNAM, le « Père Noël » : statistiques sur les décès et la prise concomitante du médicament. Mais tout est histoire de lobbying – auprès des organes de l’Etat comme auprès des médecins-traitants prescripteurs du médicament - et le 2ème laboratoire pharmaceutique français, a réussi à maintenir son médicament en vente pendant 12 ans après les premières alertes. La justice n’étant, elle non plus, pas un modèle de rapidité, le procès est malheureusement encore en cours.
Une fois ce contexte posé et pour en revenir au film lui-même, je l’ai vu en avant-première en présence de la réalisatrice, Emmanuelle Bercot, et de l’un des acteurs principaux Benoit Magimel. Grâce au débat qui a suivi la projection, on comprend mieux ce qui, dans le film, est la retranscription de la réalité et ce qui est purement imaginé et fictif. Pour ce qui est de la réalité, on ressent bien la « solitude » d’un lanceur d’alerte qui prend tous les coups et les scènes d’opérations et d’autopsie sont plus que réalistes, âmes sensibles s’abstenir ! Néanmoins, en termes de rythme, de scénario, de dialogues et de scènes fortes, on est un peu déçu si on le compare avec « Erin Brokovich, seule contre tous » (2000) ou plus près de nous « Spotlight » sorti en début d’année. Une petite note personnelle pour finir : c’est assez contre-productif pour la sécurité routière de voir la manie de l’héroïne de passer tous ses coups de fil importants au volant sans jamais s’arrêter et avec ses enfants à l’arrière...
Vous avez toutes et tous entendu parler du Médiator, ce médicament des laboratoires Servier, longtemps prescrit dans le traitement du diabète de type 2, ainsi qu’aux patients souhaitant perdre du poids, un médicament devenu interdit à la vente en novembre 2009 lorsqu’il a été prouvé qu’il avait été la cause directe de dizaines de milliers de valvulopathies, entrainant, de ce fait, la mort de plus de 500 personnes. Pour en arriver à cette interdiction, un long combat a été nécessaire, un long combat mettant en scène une femme d’une énergie et d’un courage extraordinaires, Irène Frachon, pneumologue au CHU de Brest. C’est ce combat acharné que raconte de façon particulièrement efficace La fille de Brest, le nouveau film d’Emmanuelle Bercot, présente pour un débat à l’issue de la projection. Un combat mené contre le laboratoire Servier, deuxième groupe pharmaceutique français, mais aussi contre les autorités sanitaires françaises, qui, sur ce coup, se sont montrées particulièrement lourdes à la détente avant de comprendre que leur rôle était de protéger les patients et non les bénéfices d’un laboratoire pharmaceutique. Bien entendu, Irène Frachon n’a pas agi seule, une petite équipe s’étant formée autour d’elle au sein du CHU de Brest, une petite équipe provinciale, bien entendu considérée de très haut par les pontes parisiens. Que pensez vous qu’il arriva ? In fine, ce fut le petit « village » breton qui terrassa les huiles parisiennes !
Emmanuelle Bercot travail son film au corps, et c'est rien de le dire. L'affaire du médiator, aussi abjecte qu'elle soit, n'est qu'une toile de fond pour un portrait de femme, héroïne des temps modernes. En effet, le scandale sanitaire est à l'origine d'une initiative qui redonne foi en l'humain. La cinéaste française amasse les répliques punchy, fait vivre ses personnages à l'écran, pour monter le tout sous forme de thriller cadenassé. Sidse Babett Knudsen n'est que le pendant de Bercot, s'exprimant dans une urgence de mots, ce qui l'a rend éminemment sympathique, tout comme en vrai.
La réalité est le meilleur scénariste qui soit. Ce film peut être vu comme un documentaire cru, précis, et froid des événements qui ont amené au retrait trop tardif du Mediator. C'est aussi une vue poignante du combat inégal et désintéressé d'une femme seule contre le système. La critique des autorités de surveillance sanitaire est cinglante, l'émotion dégagée par Irène, ce médecin brestois, est prenante. Sydse Babett Knudsen est formidable (comme toujours). Un régal, une émotion, une information. Malgré certaines longueurs, je vous le promets, c'est une bonne surprise.