Ce thriller médical retrace l’histoire d’Irène Frachon, la pneumologue de Brest qui a dénoncé les ravages du Médiator des Laboratoires Servier, en démontrant envers et contre tous, le lien entre la prise de ce médicament antidiabétique et souvent prescrit comme coupe-faim, et l’apparition de valvulopathies, maladie touchant les valves cardiaques et pouvant entrainer la mort. C’est un film fort, médicalement très documenté mais qui me laisse une impression mitigée…le titre « La fille de Brest » est brutal, limite dépréciatif compte tenu de la gravité du sujet…mais peut être faut il y voir le reflet du dédain des patrons de Servier et des sommités médicales appointées par le laboratoire envers cette médecin hospitalière provinciale totalement inconnue et de son équipe, pensez donc, elle n’a jamais publié !!!…l’autre aspect est le jeu de Sidse Babett Knudsen, que l’on avait connu plus sobre dans L’hermine…on oublie vite son léger accent mais pourquoi un jeu aussi appuyé, des répliques hurlées, une énergie aussi débordante et quasi clownesque, des répliques à la spontanéité outrancière…et l’on se demande qu’elle peut être la véritable Irène Frachon…une femme de caractère probablement, mais issue d’une famille protestante , femme de polytechnicien ingénieur de l’armement, petite fille d’amiral….on la voit plus sobre, comme l’est Antoine Le Bihan, jeune chercheur en épidémiologie, incarné par Benoît Maginel, tout en nuance, au ton juste qui se laisse galvaniser par la fougue de sa consœur…Fallait-il nous imposer cette longue autopsie de la pauvre Corinne Zachiarra ( émouvante Isabelle De Hertogh) , les images sont peu soutenables, le luxe de détails, le jargon technique passant au dessus de nos têtes…fallait-il caricaturer certains seconds rôles, le chercheur de la CNAM, la journaliste du Figaro…Irène Frachon s’est heurtée au rouleau compresseur de Servier qui a mobilisé une armée d’avocats pour la briser…Emmanuelle Bercot déroule son rouleau compresseur narratif, dans une mise en scène trop appuyée, trop heurtée, on eut aimé plus de sobriété et de nuance.