Ce film me donnait vraiment envie, moi qui ne suis pourtant pas fan des films en costumes et autres films d’époques, puisqu’il semblait présenter un univers assez intéressant, ainsi qu’une histoire et un propos du même acabit. Adapter Victor Hugo, c’est risqué, et ça l’est encore plus quant au final on nous pond un film d’1h30 sur un livre de 800 pages. Si le réalisateur explique cela par le fait de ne pas avoir voulu faire une reconstitution historique, privilégiant l’histoire des personnages, il n’en reste pas moins que le film s’avère au final très très peu approfondi, et croyez-moi c’est dommage car il y avait matière à faire quelque chose de vraiment bon. Et ce « très bon » dont je vous parle, on en a un léger aperçu au tout début du film, qui présente un univers très sombre, gothique et travaillé entièrement numériquement. Si bien évidemment on n’ira pas comparer ça aux films de Burton ou Snyder, qui eux ont des millions pour faire leurs univers, celui-ci à au moins le mérite d’être réussi et très agréable à regarder. Seulement l’emballage ne fait pas le produit et il faut reconnaître qu’au final, le film dans son ensemble est assez mauvais, et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord car il n’est tout simplement pas assez abouti et développé. Tous les évènement s’enchaînent trop vite, et la plupart du temps on a presque même pas le temps de comprendre ce qu’il se passe. Par exemple on nous présente avec brio les personnages principaux dans leur enfance, mais à l’âge adulte les évènements vont si vite, et ne prennent tellement pas le temps de s’installer, que le tout sonne faux et on y croit pas une seule seconde. Et à ça vient se mêler une histoire d’amour qui tourne donc très vite au ridicule, et qui devient presque nanardesque sur la fin. Le mot est peut-être un tout petit peu exagéré, mais on en est vraiment pas loin. Jean-Pierre Améris à peut-être réussi son coup visuellement et au niveau de la mise en scène, même si on aurait vraiment apprécié d’avoir un peu plus de détails historiques qui auraient réellement apportés quelque chose de plus au film (de la crédibilité notamment), mais il s’est carrément planté sur la manière de diriger son casting. Et là encore c’est quelque chose qui se développe tout le long du film, ça donne vraiment l’impression que sur la fin toute l’équipe manquait de motivation et était pressée d’en terminer. Je ne spoilerai rien, mais vraiment plus l’histoire avance et plus le ridicule prend de l’ampleur pour arriver à une scène de fin bien trop théâtrale, et qui a déclenché de très nombreux rires dans la salle. Et je peux vous assurer que c’était pourtant pas un moment comique. C’est vraiment dommage parce qu’avec un peu plus d’ambition, on aurait pu avoir un grand film assez émouvant, malheureusement c’est très loin d’être le cas. Donc oui L’Homme qui Rit a été pour moi une grande déception, puisqu’il présentait un énorme potentiel qui semble avoir été gâché par un gros manque d’ambition du réalisateur, qui a préféré mettre en avant une histoire d’amour classique et mal traitée, plutôt que de réellement traiter le propos de l’oeuvre de Victor Hugo perdant alors toute crédibilité. Si on lui accorde tout de même quelques bons points, notamment au niveau visuel, le résultat final est tout simplement mauvais.