Après un deuxième épisode qui n’était déjà qu’une pale copie du premier, transposé en Thaïlande, Todd Phillips continue d’essorer sa petite franchise qui n’a plus rien à dire depuis le générique final du premier épisode. Retour aux USA et malheureusement, on peut dire adieu à la comédie hilarante qu'était le premier opus. En effet, Very Bad Trip 3 se prend trop au sérieux et oublie d'être drôle, à l'exception de l'incroyable Zach Galifianakis, qui est clairement la pièce maîtresse du film. C'est donc fini. La mécanique de Very Bad Trip, à la fois roublarde et très efficace, qui consistait à utiliser le flashback comme moteur narratif ponctué de gags un peu trashs pour arriver à une conclusion tellement drôle qu’elle effaçait toutes les longueurs, est oubliée. Todd Philips se la joue trop sérieux, s'ensuit une parodie un peu ratée d’un film de braquage de fond de tableau, sauvé de justesse par une poignée de gags qui font mouche et une véritable application dans la mise en scène. Le problème principal est qu'il n’est plus vraiment question de gueule de bois, au moins jusqu’à la séquence post-générique. La structure adoptée ici est beaucoup plus classique en prenant la forme d’une petite aventure qui lorgne énormément du côté des frères Coen. Une bande de losers tirée entre deux gangsters, un fantasque et un plus traditionnel, et devant mettre la main sur le butin d’un braquage pour sauver Doug, rapidement écarté du cadre comme ce fut le cas sur les épisodes précédents. Ainsi, on assiste plus à une aventure pseudo-dramatique, qu'à une véritable comédie. Et le personnage si énigmatique et hilarant de Chow, est ici le moteur principal, ce qui transforme cette sorte de mythe en personnage important dans le récit. Ainsi, ce n'est plus vraiment drôle, et d'ailleurs le film peine à provoquer des rires. Il ne reste que Zach Galifiniakis, dont chaque dialogue et chaque prestation est hilarante, notamment une séquence magique entre l’acteur et Melissa McCarthy. Mais ceci n'est qu'une bien maigre consolation. C’est dommage car Very Bad Trip 3 possède une identité visuelle très au dessus de la moyenne de la comédie US ainsi qu’une galerie de personnages secondaires, et notamment John Goodman toujours aussi bon, qui ne manque pas de charme. Et comme le film, censé être une comédie, s'étale sur une intrigue pas très drôle et assez prévisible, on finit par trouver le temps long, alors que le film ne dure qu'1h40. La comédie s’évapore tandis que le film de braquage est bien trop faible pour se faire sa place. En voulant explorer de nouveaux horizons, Todd Phillips fait donc fausse route et ne trouve pas ses marques, tout en reproduisant des éléments qui sentent trop le réchauffé. Reste qu’une nouvelle fois la bande originale constitue une playlist savoureuse, mais il est bien difficile d’adhérer à cette conclusion qui disons-le, est majoritairement ratée.