Réalisateur suédois qui semble très attaché au film d'horreur, Sonny Laguna nous sert un slasher pour le moins étonnant. Un budget de 5000 dollars, des moyens limités donc, des choix artistiques clairs et un scénario maigrichon au service d'une petite production très imparfaite mais diablement efficace. Laguna a des faiblesses, évidentes à la vue de Blood Runs Cold, une trop forte propension au classicisme, une direction d'acteurs nonchalante et l'utilisation à outrance d'incohérences nuisibles. Oui mais...
Winona est une artiste en panne d'inspiration, son manager lui a loué une maison près d'une ville où elle habitait enfant. En plein hiver, au milieu de nulle part, la baraque est l'endroit idéal pour retrouver le souffle de la muse Euterpe. Elle retrouve par hasard son ex-futur-ex boyfriend et invite les deux amis de celui-ci à venir finir la soirée chez elle. Ah Winona, si tu savais...
Blood Runs Cold est un slasher peu original (mais sa séquence introductive, délicieuse), son idée de départ est tout ce qu'il y a de plus convenu mais son traitement est pour le moins surprenant. Une première partie où l'exposition de l'histoire et des personnages se fait avec une langueur certaine, une seconde partie limite survival, intense où les dialogues s'effacent au profit de l'ambiance. Laguna arrive, par instants, à alterner judicieusement les scènes de fausse tranquillité et les moments plus speed. Le gore est excellent. Malheureusement, il abuse des dialogues pas toujours sensés et surtout d'absurdités narratives ou comportementales (à quoi ça sert de gueuler dans une maison si personne ne t'entends ?, et le marteau ma belle, tu t'en sers pas sur la fenêtre ?...). Le plus étrange, c'est son boogeyman, incroyablement fort (et c'est un euphémisme). Blood Runs Cold respecte les codes et se laisse voir avec plaisir. 3,5/5