Sector 7 est un film coréen pas désagréable, mais dans lequel il semble manquer un rouage pour lui donner une réelle efficacité, l’ensemble virant finalement à un film de monstre d’une trop grande banalité.
Les acteurs et c’est décidément un problème récurrent du cinéma asiatique surjouent pour la majorité. En fait le film se sent obligé de faire de l’humour, et du coup on se retrouve souvent avec des gags à deux francs six sous, des répliques un peu débile, à grand renfort de gesticulations de la part des acteurs, qui s’avère d’un résultat assez médiocre. Le contraste est d’ailleurs terrible avec les acteurs plus sobres du métrage, notamment l’oncle, qui échappe à ce problème, la femme médecin aussi, dont on regrettera qu’elle n’ait pas un rôle plus important, et l’héroïne est elle aussi un peu moins en roue libre que ses comparses. Mais il y en a quelques-uns qui se sont crus chez Stephen Chow, et qui s’agite comme de beaux diables, ce qui dans un film de ce genre aura de quoi déranger quelque peu.
Le scénario n’est pas mauvais, mais bien moins enthousiasmant que prévu. Le début est solide, prometteur, le rythme est bon, il y a quelques séquences spectaculaires, et un final, qui, quoique tirant en longueur, ne manque pas d’allure. En revanche l’histoire est finalement trop peu originale, la créature doit beaucoup à The Host, la seconde partie s’apparente à un film de monstre des plus basiques boulottant des pauvres types, et les explications peinent à tenir. Le coup du pétrole vivant j’ai eu du mal ! L’oncle il est sur la plateforme, mais pourquoi en fait ? C’est un scientifique, c’est un agent spécial, il est membre d’un commando ? En fait le métrage est divertissant, mais il reste très pépère malgré son potentiel, restant sur un confortable matelas, et il ose trop peu.
La réalisation est convaincante. Le réalisateur sait mettre en avant l’environnement de la plateforme pétrolière, il magnifie habilement les quelques scènes sous-marines (très impressionnante scène d’ouverture avec le scaphandrier et la baleine), et rend les apparitions de sa créatures très appréciables. En revanche des abus d’effets de style discutables, qui plombent quelques rares scènes (le passage avec la moto est tout de même assez ridicule). Les décors ne sont pas mauvais du tout, ils ont aussi le mérite d’être originaux, toutefois la photographie est très neutre. Le film du coup manque d’une réelle atmosphère. J’aurai bien vu quelque chose d’un peu poisseux, d’un peu glauque, qui aurait pu prendre quelques éléments chez Yuzna et dans la saga Alien, car là on reste sur un résultat très lisse, qui ne distingue pas tellement le film de bien des DTV monstrueux. Les effets spéciaux sont sinon corrects. La créature est convaincante, et pas mal incrustée, même si ce n’est pas parfait, en revanche il y a quelques scènes (celle de la moto encore) qui font relativement pitié. Là il ne fallait pas abuser. Je note que ce film n’est pas horrifique, il n’y a presque pas de sang, et qu’il est donc plutôt tout public, même si les plus jeunes pourront être impressionnés par deux ou trois scènes. Enfin la musique est une musique d’ambiance classique, sans grande recherche ou originalité, mais pas déplaisante.
Sector 7 est donc un film coréen qui se laisse regarder, mais qui laisse tout de même la sensation qu’il pouvait offrir tellement mieux. Là où The Host avait cherché à dépasser le simple statut de film de monstres, Sector 7, malgré un potentiel supérieur, s’y limite. A cela s’ajoute diverses aspérités, comme des acteurs pas tous à la hauteur, un manque d’atmosphère et d’ambiance, quelques scènes à la limite du ridicule. Je lui donne la moyenne, et c’est dommage car le début avait de quoi ravir.