Source : Plog Magazine, les critiques des ours
http://lescritiquesdesours.blogspot.fr/2012/08/broken.html
roken est un film bouleversant, merveilleux, fort, magique et drôle. Oui, voilà, tout ça, et malgré les diverses critiques négatives que j'ai trouvé par-ci par-là sur Internet (déplacées, vulgaires et hautaines selon moi, j'y reviendrais) je n'ai pas peur d'employer tous ces gros mots tant le premier film de Rufus Norris m'a plus, à la fois grâce à une histoire magnifique, une mise en scène brillante, un montage audacieux, une photographie poétique au possible et des comédiens plus qu'inspirés.
L'histoire n'est pas intégralement centrée sur la petite Skunk (plus si petite) mais sur l'ensemble des voisins habitant au bout de sa petite rue, dans un "cul-de-sac". Skunk est tout de même un personnage central, que l'on suit plus que les autres. Mais Norris n'hésite pas à la quitter pour retrouver les autres personnages dans leurs situations familiales personelles.
Tout est lié dans Broken, et au fur et à mesure tous ses liens se resserrent, créant un climat plutôt délétère dans lequel la fraîcheur de Skunk nous permet de garder la tête hors de l'eau sans désespérer. Car entre Rick (Robert Emms : extrêmement touchant) - le gentil "idiot" de la famille Buckley, et les filles à tendance "pouf" du veuf Oswald (le violent mais très fort Rory Kinnear), la petite diabétique Skunk a du mal à trouver sa place, malgré l'aide de son père (Tim Roth, toujours aussi bon) avocat rationnel et calme. Sans compter qu'elle est un peu amoureuse de son prof (Cillian Murphy - excellent) qui sort avec la nourrice de Skunk, mais qu'elle rencontre un jeune garçon qui veut sortir avec elle..... Bref, je ne veux pas trop en révéler, l'histoire est trop belle à découvrir ! Une belle histoire au très bon casting, mené par la jeune Eloïse Laurence qui n'a rien a envier à ses aînés.
Au-delà d'une photographie colorée "cinéma britannique indépendant" très réussie et poétique, Norris fait appel à une construction assez intéressante : il nous montre souvent une scène où un élément nous échappe (tiens, pourquoi ce personnage est blessé ?) pour ensuite nous montrer la ou les scènes précédentes. Cette façon de vraiment choisir ce qu'il veut nous montrer renforce dès lors la puissance de ces scènes précédentes que l'on regarde avec une certaine tension. Rien n'est prévisible dans Broken, pas même la fin qui nous tient en haleine pendant 10 bonnes minutes.
Je relis certaines critiques qui me hérissent le poil, qui parlent de "film lamentable" dans lequel la galerie de personnages serait en fait une galerie de "freaks sur-caricaturaux"... Je vous met au défi d'être d'accord avec cela tant Broken m'a paru être un film humain et émouvant. Mais bon, dans la même critique on lit le mot "putasserie" (Acte de prostitution) et ça me fait plus l'effet d'un homme vulgaire parlant d'anges dans un bar miteux. Comme dans sa bouche ça a l'air dégueulasse.
Selon moi, Broken est un très beau film, qui me faisait beaucoup penser à Cashback ou Boy A (depuis j'ai découvert qu'ils partagent le même scénariste !), et qui saura mettre à contribution vos émotions, à fortes doses lacrymales. (Mais attention, selon la critique bien pensante, ce "critère lacrymal" est fait pour les bonnes femmes simples d'esprits -_- Ah ce que je hais ces bobos à la $%^'... anyway). D'ailleurs, ne pensez pas que Broken soit un film triste. Il est également très drôle ! Humain en fait...
Je ne peux, personnellement, que vous conseiller ce très beau film qui rejoint sur le champs mon petit panthéon cinématographique personnel.