Réalisé par Sergio Leone, le maître incontesté du western spaghetti, Le Bon, La Brute et le Truand est sans doute l’un de ses plus grands films et un des plus grands westerns du cinéma. On aurait presque envie de dire « monumental », tant ce film est maîtrisé de bout en bout. Et bien c’est vrai, Sergio Leone signait avec Le Bon, la Brute et le Truand un des nombreux monuments du cinéma. Pendant la Guerre de Sécession, trois hommes, préférant s’intéresser à leur profit personnel, se lancent à la recherche d’un coffre contenant 200 000 dollars en pièces d’or volés à l’armée sudiste. Tuco sait que le trésor se trouve dans un cimetière, tandis que « Blondin » connaît le nom qui est inscrit sur la tombe où se trouve le trésor. Chacun à besoin de l’autre pour s’emparer du butin. Mais un troisième homme entre dans la course : Sentenza, un homme brutal qui n’hésite pas à massacrer femmes et enfants pour parvenir à ses fins. Sorti en 1968, deux ans après la véritable sortie du film en Italie, Le Bon, la Brute et le Truand est aujourd’hui un film majeur dans le genre du western spaghetti et également un film culte adoré par des millions de cinéphiles. Réalisé par le grand Sergio Leone, ce film long de presque trois heures, 2h58 pour être exact, a rencontrer un grand succès à l’époque. En France, il totalisa plus de six millions d’entrées, aux Etats-Unis le film fut un carton, il généra en 41 années, de 1966 à 2007, plus de 25 millions de dollars et en Italie, pays d’origine du film, le septième film de Sergio Leone rapporta plus de deux milliards de lires à sa sortie en 1966. Véritable succès populaire, Le Bon, la Brute et le Truand est un grand chef-d’œuvre, incontournable et inoubliable, du Septième Art. Mais avant d’enter dans les détails, effectuons un petit retour en arrière pour parler un peu du genre de ce fabuleux long-métrage qu’est Le Bon, la Brute et le Truand. Dans le début des années 1960, alors que le genre du western était en perte de régime aux Etats-Unis où des projets faisaient des flops avec de gros budget, la réinvention du genre est venue, contre toute attente, d’Europe et plus particulièrement d’Italie où des réalisateurs comme Sergio Leone permirent au genre du western de se renouveler. Le genre, ou le sous-genre pour certains, du « western spaghetti » était née. Désormais, pendant l’âge d’or de ce genre, dans les scénarios il n’y aura plus de cow-boys blancs gentils toujours bien coiffés et propres, ou de tuniques bleues qui luttent contre des indiens sauvages ou des bandits. Dans les westerns spaghetti, les héros seront des chasseurs de prime, des voleurs ou des hommes violents, des anti-héros en fait. Mal rasés, sales, ivrognes, violents, amoraux et parfois sadiques, les personnages du western spaghetti sont plus réalistes vis-à-vis des vrais habitants de cette époque. Les héros font des choses parfois amorales mais les méchants sont bien pires. De plus on peut remarquer que les films de ce genre sont plus violents avec des scènes de duels sanglants, de bagarres, de pendaison et même de torture. On peut également ajouter une touche d’humour noir et assez cynique. Techniquement et esthétiquement, le western spaghetti possède plus de gros plans sur le visage des acteurs, des scènes très longues pour accentuer le suspense, des scènes lente pour l’ambiance et de la musique qui contribue à l’ambiance du film, parfois lente ou rythmée, elle permet d’amplifier la tension. Et Le Bon, la Brute et le Truand s’inscrit parfaitement dans le genre du western spaghetti puisqu’il possède tous les codes du genre. L’histoire se concentre sur trois personnages bien différents, ceux du titre, et nous suivons leur avancée psychologique ainsi que leur histoire durant 2h58 fascinante. Le film s’attarde sur des personnages assez mystérieux comme le Bon, joué par Clint Eastwood, dont on ne sait rien à part qu’il joue bien de la gâchette et qu’il est très malin. Tuco, lui on sait qu’il a un frère moine, c’est une vraie crapule qui aime l’or mais sinon rien de plus. Quand à Sentenza, c’est un homme violent, qui arrive toujours à son objectif principal et qui n’a pas de pitié. Ce sont des personnages complexes qui sont extrêmement bien écrit et joué pendant toute la durée du film pour que le spectateur les comprennent bien et s’attachent à certains. Le film possède une histoire prenante, qui s’étale sur presque trois heures où dans un premier temps nous suivons la relation entre Blondin et Tuco et ensuite, dans la deuxième partie, nous partons à la recherche du fameux cimetière qui contiendrait 200 000 dollars en pièces d’or. Nous sommes captivé par l’histoire car la réalisation stylisée de Sergio Leone nous emporte. Des plans sur les visages, les colts de revolver prêt à être dégainé, des scènes de lenteur, des moments fort comme la bataille entre nordistes et sudistes, l’explosion d’un pont, la traversée du désert avec Tuco et Blondin et bien sûr le duel final dans le cimetière sans doute le plus intense jamais réalisé ! Sergio Leone est un vrai metteur en scène de western, il réalisait avec Le Bon, la Brute et le Truand, le troisième opus de la célèbre Trilogie du Dollar qui comprend Pour une Poignée de Dollars et Et pour quelques dollars de plus. Grâce à sa mise en scène, le réalisateur italien atteint les sommets du western. Et le film ne serait rien sans sa bande-originale d’anthologie composée par le grand compositeur Ennio Morricone. Le thème principal vous reste en tête après le film, et la musique quand Tuco arrive dans le cimetière et se met à courir pour trouver la fameuse tombe est juste superbe. Les cris et les voix que l’on entend souvent dans la BO du film sont juste géniaux et permettent au film d’avoir une vraie ambiance. Les musiques d’Ennio Morricone sont tantôt entraînante comme celle-ci mais aussi parfois plus lyrique, nostalgique ou émouvante, je pense à celle avec les voix des soldats quand Tuco se fait torturer par exemple. Ennio Morricone signait là une des plus grandes bandes-originales du cinéma. Elle est aussi célèbre que le film. Ensuite on ne peut passer à côté du trio d’acteur. Clint Eastwood jouait ici dans son dernier western sous la direction de Sergio Leone après les deux autres volets de la Trilogie du Dollar. Peu causant, mal rasé, fumant le cigare, tirant plus vite que son ombre et portant son poncho légendaire, Eastwood excelle une fois de plus dans le rôle de l’homme sans nom qui est bien évidemment dans ce film le Bon. Il donne par ailleurs au film une de ses répliques cultes : « Tu vois le monde se divise en deux catégories : ceux qui ont un pistolet chargé et ceux qui creuse… Toi tu creuses… ». Eli Wallach, décédé le 24 juin 2014 à l’âge de 98 ans, interprétait dans ce film son rôle le plus mémorable et qui lui a valut la popularité du grand public. Il faut dire que l’acteur est excellent dans le rôle de Tuco alias le Truand, personnage à la fois détestable et attachant, ce qu’a réussit l’acteur est prodigieux, rendre cet homme à la fois haïssant et sympathique aux yeux du public. Voilà une belle manière de rendre hommage à Eli Wallach en revoyant Le Bon, la Brute et le Truand. Et enfin il y a le puissant Lee Van Cleef dans le rôle de Sentenza alias la Brute, homme violent et sadique, brillamment interprété par Van Cleef dans un de ses meilleurs rôles. L’acteur venait de tourner avec Sergio Leone dans Et pour quelques dollars de plus, le réalisateur italien à donc offert à l’acteur deux de ses meilleurs rôles. Voilà, Le Bon, la Brute et le Truand est l’un des plus grands westerns du cinéma et qui fait partie du meilleur du genre du western spaghetti. Brillamment réalisé par Sergio Leone qui était à l’apogée de sa carrière à l ’époque, porté par trois grands acteurs et le tout sublimé par l’inoubliable bande sonore d’Ennio Morricone, Le Bon, la Brute et le Truand est un grand chef-d’œuvre inoubliable et qui n’a pas prit une seule ride après toute ces années.