Inbred est un film d’horreur agréable, qui continue de nous faire dire que la campagne anglaise c’est vraiment dangereux.
Coté interprétation je dois dire que le film tient le coup sans problème. Autant du coté des victimes que des villageois. Parmi les victimes je note en particulier le travail des deux accompagnateurs. D’une part car leurs personnages sont plus intéressant que ceux des jeunes qui restent plutôt clichés dans ce genre de film, et d’autres part car leurs prestations qui ne manquent pas d’authenticité, sonnent très juste. Du coté des villageois l’équipe est emmené par Seamus O’Neill qui mène sa troupe avec beaucoup de talent. Il est aussi doué dans le bar pour jouer le barman un peu bouseux mais sympathique quand même, que le fou psychopathe lorsqu’il se grime sur scène. Bravo à lui. Pour les autres en revanche les rôles sont nettement secondaires et il est difficile de vraiment se rendre compte de leurs qualités de jeu, mais il y a quelques trognes toujours réjouissantes à voir.
Le scénario est classique (un peu dans la veine d’un 2001 Maniacs par exemple, ou d’un Dying Breed), mais il est rondement mené. Il offre d’abord une longue mais très prenante partie d’exposition, qui s’avère presque le meilleur moment du film tant il parvient à faire monter progressivement et inexorablement la tension. Ensuite il y a une partie centrale vraiment très commune avec tortures et sévices, et une troisième partie jouissive, car pour une fois les victimes ne se contentent pas de courir en agitant les bras. Ca se bastonne, ca se renvoie les coups, pour notre plus grand plaisir. L’ensemble est mené tambour battant, on ne s’ennuie pas une seconde, il y a une petite dose d’humour noir excellente (qui ne fera rire que les plus cyniques), de l’horreur… bref c’est très divertissant en dépit d’un léger manque d’originalité.
Visuellement Inbred s’en sort bien aussi. La mise en scène tant à être parfois un peu plan-plan, ce qui peut, notamment lors de la partie d’exposition s’avérer un poil contre-productif pour le rythme. Toutefois Chandon ne passe pas à coté non plus, et même s’il n’est pas très talentueux, il assure un spectacle professionnel avec une bonne technicité mais sans génie. La photographie ne se démarque pas franchement de celle des films du genre. Elle présente peu d’effets de style, peu de travail sur les ambiances, si ce n’est une lumière naturelle un peu ternie. Les décors en revanche sont tout à fait convaincants, posant un trou paumé avec une réelle crédibilité, et offrant quelques surprises (comme le cimetière de wagons). Par ailleurs Inbred est un film d’horreur qui n’a pas peur d’assumer ce statut. Il est horrifique et en rajoute au-delà de la crédibilité. Je le déconseille aux âmes sensibles quand même, malgré un humour noir quasi-constant. Parmi les joyeusetés qui ne sont pas cachées : membres coupés à la hache, personnage coupé en deux, crâne éclaté, personnage écrasé sous des roues, corps explosé… La deuxième partie ne lésine pas sur le gore, et dans l’ensemble les effets sont très bien fait (même si la scène d’ouverture peut laissée supposer un travail moyen). La bande son, plutôt pas mal au début devient malheureusement assez vite un élément mineur du film.
Malgré quelques défauts, Inbred reste une valeur sur de l’horreur. Plutôt classique certes, il a le mérite de se positionner du point de vue qualitatif dans le haut du panier, et donc d’être à voir. Il vaut le coup pour ceux néanmoins qui accepteront de se confronter à un film d’horreur plutôt crade.