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Le cinéphile
701 abonnés
2 747 critiques
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4,5
Publiée le 1 février 2016
Jarmush offre un film brillant. Une vision du monde désemparée au travers des yeux d'un vampire subtilement interprété par Hiddleston deja parfait dans le rôle de Loki chez Marvel. Un long métrage calme, sobre, sombre, gothique, et passionnant! Parfois prétentieux et adepte du c'était mieux avant "Only lovers left alive" est un véritable film de cinéphile passionnant et séduisant a la mise en scène magnifique et hypnotique!
C'est vraiment très bien. C'est un film de vampires à contresens de ce que l'on a l'habitude de voir. Tilda Swintown et Tom Hiddleston sont excellents. On découvre notre monde actuel et l'évolution que l'on en a fait à travers les yeux de deux vampires qui ont tout vu, tout écouté, tout lu. L'un est blasé par les vivants et l'autre reste fasciné croyant à une sorte de salut. C'est beau, c'est poétique, c'est sensible. La BO est excellente et la mise en scène très belle.
Adam et Eve sont différents, mal adaptés, isolés et dépassés par un monde et des hommes (les "zombies") qu'ils ont vu changer, péricliter, et qu'ils ne comprennent plus. Qui sont finalement les vivants et les conscients sur cette terre ? ... Ils sont des vampires. Mais le plus important, c'est qu'ils sont liés par un amour indéfectible et qu'ils aiment tout autant la vie, tels des êtres à la sensibilité exacerbée, capables de capter et sentir comme personne la beauté d'une musique, d'une poésie, d'une nuit étoilée. Et bien qu'ils aient déjà traversé des siècles, Adam se demande s'il y a encore un avenir et un lendemain pour eux et leur condition. Ce film est un véritable exercice de style, d'une esthétique indéniable. Il se savoure plan par plan tant pour les lumières, les couleurs, les mises en image et les scènes, à la manière dont on contemplerait un tableau. L'histoire est empreinte de mélancolie, de romantisme et de spleen. Ces vampires magnifiques sont très attirants car on devine qu'ils ont capté le sens de la vie, sinon qu'ils éprouvent des émotions qui nous échappent, et c'est ce qui les rend beaux. Et surtout, leur amour se suffit à lui même... Et c'est pour cette raison qu'ils restent en vie, plus que jamais et plus que les "zombies". A VOIR ABSOLUMENT !!!
Ni Terence Fisher ni Roman Polanski pour le classicisme du film de vampires….La touche gothique reste présente mais d’un esthétisme « dandy » punk rock, très papier glacé…les vampires sont beaux bien qu’un peu pâles…on le comprend, ils vivent la nuit et ne prennent que les vols de nuit… mais concession à la modernité ils se fournissent en sang à l’hôpital…du 0 négatif il va de soit… mais ce monde est tellement décadent que même le sang peut être contaminé !!! … Jarmusch propose là une relecture originale du mythe du vampire, à l’épreuve de l’éternité, plutôt magnifique sur la forme, mais un peu juste quant au fond… Il aurait pu plus tirer de matière des nombreuses rencontres intellectuelles évoquées par nos vampires…Si l'humour est parfois là, l’ensemble est légèrement pompeux et parfois prétentieux, superficiel. Le rythme peut se montrer un peu lent sinon languissant (même si la bande son réveille l’attention), à l’exception du passage tonitruant de la petite sœur transgressive et la fin suggérée, très drôle, un peu inattendue où l’on retrouve le vrai vampire et avec toute la fantaisie du genre. .. C’est un film plaisant, mais loin d’être un chef d’œuvre...
J'adore l'intro smoothy-psychédelico-rock'n roll autour du mouvement sensuel d'un 45 tours. J'adore le dernier plan et les instants qui le précèdent à Tanger. J'adore tout autant la première dégustation d'un sang d'une cuvée exceptionnelle et l'extase qu'elle provoque chez 3 des personnages principaux. Moments sublimes. Pour le reste, c'est emprunté, bavard, et terriblement "paraphrasant" spoiler: (les références aux illustres prédécesseurs du 15e siècle pour bien faire comprendre que ces dandys se connaissent depuis la nuit des temps - un euphémisme - puis c'est la recherche de sang par des voies civilisées mais néanmoins mercantiles pour bien faire comprendre qu'on est arrivé au temps maudit du Capitalisme où tout s'achète et tout se vend, même les enfants, même le sang... ). Et puis ces 2 personnages ont tout de vulgaires silhouettes, sortes de clichés d'ingrats vampires, bobo snobinards suceurs de sang et qui pètent dans la soie de leurs souvenirs poussiéreux. Guère en prise avec la réalité qui les entoure. Ce qui nous les rend franchement très très peu attachants derrière leurs lunettes fumées. Et je ne parle même pas d'un scénario d'une trivialité et d'un caractère prévisible spoiler: (la soeur rebelle qui se lâche comme sur une sucrerie et oblige le couple d'amoureux à se carapater dans leur planque de Tanger où l'on apprend le pot-aux-roses de la bouche du vampire incarné par le toujours génial John Hurt : "dans ces pays-là, évitez les hôpitaux (sic), je suis tombé sur du sang contaminé et je arrrrgh vais passer l'arme à gauche gloups" . Ce qui peut légitimement agacer.
Jim Jarmusch ne passionne plus les foules, et vu le propos du film cela ne lui déplait pas forcément. Les autres pourront se féliciter de ne pas être passés à côté de ce bijou esthétique. Tant pis ou plutôt tant mieux si la lenteur - relative - et un dandysme vaporeux revendiqué agissent comme des repoussoirs sur les obsédés "élitophobes" qui ne savent plus prendre le temps de regarder un film ou de lire un bon livre. On a parfaitement le droit après tout, d'être nostalgiques, aristocratiques et de se sentir mal à l'aise dans notre monde où la culture classique perd chaque jour un peu plus de terrain pendant que la bêtise crasse en gagne. Le choix de villes déclassées et décrépies mais attachantes comme Détroit et Tanger est d'une simplicité géniale. Les décors sont inouïs, en particulier celui des appartements qui ressuscitent l'esprit de dandysme culturel désordonné qu'Oscar Wilde a insufflé dans le Portrait de Dorian Gray (d'ailleurs lointain ancêtre de ce film). Certaines scènes sont belles à se damner : la visite à deux dans Détroit, la chanson en arabe dans un bar musical...et cette musique hypnotique, quelque part entre le Velvet et Brian Jonestown Massacre... et quelle photo splendide ! et des cadrages / mouvements de caméras particulièrement inspirés...Ces Derniers Amants sont un vrai régal pour les yeux et les oreilles, n'est-ce pas en définitive ce qu'on attend surtout du cinéma ? Un des grands films de l'année 2013.
Qu'est-ce que c'est que ce délire? Un rocker vampire sans aucun but dans la vie et sa copine vampire qui habite à des milliers de km et qui est toute aussi mollassonne. Une fois que chacun a fini de tourner en rond dans son appartement avec pour seule sortie l'approvisionnement en sang humain, on a quasiment plus rien d'autre à voir. Il faut sans doute être sous l'emprise de je ne sais quelle substance pour apprécier...
Je ne comprends pas comment ce film peut être aussi bien noté. D'une lenteur infinie, il ne se passe presque rien pendant le film. Le casting est très bon sur le papier mais ils ne peuvent sauver ce film.
Jim Jarmush nous ouvre les portes de son intimité par le biais de cette histoire dantesque. Mais, même si la mise en scène est somptueuse et que les images délivrées rabâchent de nouveau la folie des hommes à détruire et gâcher tout ce qu'ils touchent, le réalisateur nous emmène à plusieurs endroits (Tanger, Détroit), sans vraiment savoir où aller.
Destiné aux désireux de supprimer deux heures et trois minutes de leurs existences. Telle pourrait être la formule qui résume ce film. Le projet initial est ambitieux : deux amants immortels échoués dans ce vaste univers, celui-ci étant réduit à l'état de mouchoir jetable par l'homme.
Entre les prétendues tirades sur la cupidité de l'homme, le regard pseudo cynique des deux acteurs sur le monde ô combien cruel et les dialogues aussi creux que prévisibles, on se sent comme un lecteur néophyte devant un forum de philosophie...sans philosophes.
Tout ceci rend le film très stérile et n'investit le spectateur d'aucune sensation à l'arrivée si ce n'est l'ennui profond et une collision magistrale entre la paume et le front pour ne pas avoir songé à occuper son temps autrement.
Bon. Ca va être compliqué. Only lovers left alive est un petit peu le film d'auteur sur les vampires. Par conséquent, l'idée est déjà très originale. Pour être honnête, le long-métrage regorge d'idées originales, rien que le fait d'insérer des vampires millénaires qui sont touchés par les moeurs d'aujourd'hui est un parti audacieux autant qu'utile. Les personnages développés sont extrêmement intéressants, magistralement interprétés, et parfaitement dans le ton. Ajoutons à cela une mise en scène très présente, au niveau des couleurs, au niveau du cadrage et des mouvements de caméra, avec cette rotation paramétrée pour suivre les CD de Rock d'Adam et cela pourrait être le film parfait. C'est tellement dommage, et je parle d'un point de vue personnel, que le lancement du film soit si long. Only lovers left alive est un film d'auteur que je qualifierait d'errant, sans objectif, sans but, on suit donc la vie de nos personnages dans leurs problèmes quotidiens, et je dirais donc que tout cela devient vraiment prenant quand arrive Ava, la jeune soeur d'Eve qui est également interprétée à la perfection par une Mia Wasikowska déjantée, pleine de vie et très vicieuse. Je n'irais pas très loin. Le long-métrage regorge de qualités, mais je me suis ennuyé pendant la première heure, c'est un peu dommage. A découvrir tout de même pour la curiosité et pour le travail fourni par Jim Jarmusch sur ses personnages, son ambiance, ses décors, sa musique...
Clairement un cinéma qui me plait, un film dégageant une ambiance morose, sombre et mélancolique autour d’un couple de vampires bourgeois repus de la vie et assoiffé de sang et de plaisirs simples, l’absence de fond ne m’a foutrement pas dérangé une seconde, une fois l’introduction posée j’ai compris où Jarmusch voulait en venir et il m’a conquis directement, et plus son long métrage avançait dans ses lancinements hallucinés et ses mélodies envoutantes plus je prenais mon pied. Le duo Hiddleston-Swinton fonctionne à merveille, entre amour pur, romantisme et sensations à fleur de peau, flânant éperdument dans le monde de la nuit dans une quête sans fin, la séquence nocturne à Tanger est juste fantastique, j’ai presque ressenti l’aridité de la ville, comme si j'y étais, le final est un peu abrupte mais plutôt symbolique d'un certain sens. Bref j'ai adoré.