Derniers Avis : Only Lovers Left Alive - Page 5

Jim Jarmusch, réalisateur qu’on peut difficilement qualifier de mainstream, utilise dans son nouveau film un mythe classique au cinéma et maintes fois usé cette dernière décennie : le vampire. Mais, s’il semble sacrifier à une certaine mode, il ne nous pond évidemment pas un film d’horreur ou blockbuster fantastique sur ces créatures plus vieilles au cinéma que le son ou la couleur. Il nous offre, ici, un drame romantique et contemplatif plein de mélancolie et d’esthétisme sur un couple de ces créatures qui vivant depuis plusieurs siècles (sans que leur âge ne soit jamais évoqué), semblent être dépassés par la vitesse de plus en plus accrue avec laquelle le monde des mortels (qu’ils appellent les “zombies”) évolue autour d’eux. Êtres très sensibles, lui est un musicien reclus, elle une fanatique de littérature, ils contemplent avec tristesse les sociétés des hommes de plus en plus privées de beauté et polluées jusqu’au sang même des humains. Une des petites inventions de cette énième version du vampire, le sang qui sert de viatique à ces derniers, peut les empoisonner, voire les tuer, si ce dernier n’est pas pur ; las un sang libre de toute impureté est de plus en plus difficile à trouver. L’histoire, sans scène d’action, avec aussi pas plus de dialogue que les films plus classiques, se déroule dans une ambiance musicale très présente et des plans contemplatifs très beaux à regarder. S’il pose un paradigme esthétique très présent, le film n’est pas pour autant déconnecté de la réalité, notamment quand il fait visiter de nuit Detroit, ville touchée de plein fouet par la crise des subprimes et qui a vu des quartiers entiers se vider de ses habitants laissant des centaines de maisons vides et à l’abandon. L’interprétation de Tom Hiddelston et de la toujours magnifique Tilda Swinton donne une crédibilité incroyable à ces deux vampires esthètes et amoureux, y compris dans leurs présences purement physique. Un des films sur les vampires les plus originaux de ces dix dernières années et qui offre au mythe des “saigneurs” de la nuit une belle romance mélancolique et tragique. Un pur chef-d’oeuvre qui mérite absolument d’être vu.

Sacré Jim ! Dans un monde qui brocarde de plus en plus la culture, l'intelligence, la sophistication, dans un monde qui est nettement moins rock'n'roll à chaque jour qui passe, on peut toujours compter sur lui pour porter bien haut l'étendard de NOS valeurs (les miennes en tout cas !) face à la bêtise et à l'abrutissement général. Il l'a déjà fait, et brillamment, avec "Ghost Dog" et plusieurs autres pépites de sa filmographie nonchalante, mais c'est sans doute la première fois que l'un de ses films est une déclaration d'intention aussi belliqueuse, même si - inévitablement - pessimiste et dépressive. L'univers des humains, ici qualifiés de "zombies", est une horreur, et les gens intelligents ne peuvent que se désespérer de cet abandon des valeurs intellectuelles et morales qui nous ont permis, il y a déjà bien longtemps, de briller. Marrant aussi que cette prise de position coïncide avec bien des discours sinistres de nos minables fascistes de 2015, alors que fondamentalement, elle en est aussi l'exact opposé : Jarmusch prône bien sûr comme voie de sortie la mixité des cultures (plutôt Tanger que Detroit, quand même, c'est le sens des dernières scènes), l'abandon des barrières (plutôt Eve qu'Adam, dont la supériorité arrogante ne peut conduire qu'au suicide), et au final le retour à la réalité, quels qu'en soient les risques (le vampire, pour survivre, doit accepter ses instincts et le risque de la "contamination"). Le discours de Jarmusch est puissant, et il est porté par deux interprètes parfaits et une image magnifique (quelles photos sublimes de notre monde en pleine décomposition !). Bien sûr, certains se chagrineront de la divine lenteur extatique du film, et de l'absence de réel scénario, comme si les machines hollywoodiennes avaient définitivement gagné la partie dans nos cerveaux : tant pis pour eux. Cerise délicieuse sur le gâteau : "Only Lovers Left Alive" est formidablement drôle, même si, pour en apprécier l'humour, il faut quand même un minimum de culture ! (et la boucle est bouclée).

Top du top niveau réalisation et musiques
Le rythme est lent mais pas dérangeant pour peu qu'on s'intéresse à l'histoire et, malheureusement, celle-ci n'est pas à mon goût.
Ça partait plutôt bien, je pensais que le film allait mettre en avant certaines grandes questions existentielles mais au lieu de ça on se retrouve avec un film où on nous rabâche sans arrêt à quel point les personnages sont cool, qu'ils sont extrêmement vieux et dotés d'un savoir qui les distingue de très loin des hommes.
Très fade mais sympathique à regarder (au moins une fois)

Ma fille ado de 13 ans et moi avons adoré ce film absolument magnifique et aux multiples facettes. Il faut aimer le rock et les histoires de vampires mais là tout est transcendé. C'est un voyage langoureux et fascinant sur fond d'histoire d'amour. Un film qui peut difficilement laisser indifférent. Un vrai film d'auteur !

Langoureux, esthétique, poétique, baroque, avec une pointe d’humour et de très belles plages musicales, c’est l’atmosphère si particulière de Only Lovers Left Alive qui captive et transporte le spectateur dans un autre monde. L’intrigue reste très secondaire. Un peu comme si Jim Jarmusch avait écouté du Velvet Underground en boucle au moment d’imaginer son film, on sent une élégance héroïne-chic transparaître tout au long du film, avec un Detroit fantomatique, des scènes dansées au ralenti, une bande-son magnifique, un temps en apesanteur et des échanges suspendus entre des êtres immortels, seuls au monde et en même temps unis à jamais par un amour éternel. C’est étrangement décalé et romantique.

Film moyen. Parfois ballade poétique , nocturne, romantique, sensuelle. Parfois vide de sens, peu d intérêt, auto nombriliste. Regardez comme mon film est beau et artistique, semble souvent dire jarmush, artiste cinephile auto proclamé . Utilité du discours, que veut il démontrer ? Beaucoup de poses surfaites et non justifiées, sur un fond sonore strident à la limite de l agacement ...et de temps en temps de jolis passages, sentiments, images...donc une note moyenne. Films de vampires fatigues et (étonnamment de la part du trublion rocker jarmush) politiquement corrects.

Jim Jarmusch réinvente le mythe des vampires à travers ce film. Tom Hiddleston , l'acteur de Loki interprète très bien un guitariste vampire. Tilda Swinton joue très bien sa femme. Un film envoûtant sélectionné au festival de Cannes en 2014.

Excellent film et original sur les vampires, il n y avait que Jarmusch pour nous pondre un truc comme ça! Une ambiance et une musique des plus envoûtantes et des acteurs hyper convaincants, Tilda Swilton en tête comme d habitude (Cette actrice est vraiment exceptionnelle! ) le scénario m a également passionné car de nombreuses réflexions sur les zombies(les humains!) mais aussi des passages moins philo avec cette apparition de Mia Wasichowska qui débarque faire la chieuse et perturber la quiétude de ses hôtes en plein doute sur leur avenir.. Cette rencontre amène quelques moments d humour bienvenus qui relancent le film ( globalement lent) et empêchent de tomber dans un style trop sombre et trop bavard qui aurait pu ennuyer au bout de deux heures. Mais, justement pas une minute d ennui ici, c est un très très bon Jarmusch qui gagne à être revu ne serait ce que pour cette fantastique musique !

Malgré le rythme lent, je n'ai pas vu le temps passer en regardant ce film.
Il est différent de tous les films de vampires que l'on voit d'habitude, et il transporte tellement qu'à la fin, j'ai eu du mal à en décrocher. Excellent !

"Only lovers left Alive" n'a rien à voir avec un film de vampire. Le rythme est très lent, l'action est quasi inexistante. Pour apprécier pleinement ce film, il faut être mélomane ou gothique. Le réalisateur a su exprimer la mélancolie, le spleen baudelairien. Cependant, l'ennui vient vite et la mollesse du jeu des acteurs finit par gêner.

Un film très très cool, vraiment j'ai adoré ! De la musique, de l'art, de l'humour, les vampires sont comme çà :)

A l'instar de la musique ou de la mode, le cinéma est soumis à des modes. Il y a eu la mode des zombies, puis celles de la fin du monde et enfin plus recemment celle des vampires. Du gros blockbuster au film d'auteur sundancien en passant par la romance pour midinettes, tous ces thèmes ont été traité jusqu'à l'indigestion. Du coté des films d'auteurs, Ferrara avait donné sa version du film apocalyptique avec 4h44 dernier jour sur terre. C'est désormais au tour de Jarmush de surfer sur la vague twilight.

J'aime beaucoup Jarmush. J'ai été d'abord époustouflé par la beauté des images. La richesse des décors, l'atmosphère de Tanger by night... Tout cela est merveilleux. Jusqu'à faire la connaissance avec le personnage d'Adam... Si vous êtes comme moi, vous avez surement déjà rencontré ce genre d'individus particulièrement agaçants. Ces mecs qui ont un métier trop cool, genre photographe ou musicien dans un groupe de pop-indé qui fait fureur chez la gente des hipsters parisiens. Ces mecs qui savent tout sur tout et qui prennent un malin plaisir à vous étaler leur savoir entre deux bouffée de cigarettes tout en prenant cet air mi-supérieur mi-blasé. Ce genre de mec qui vous renvoie constamment à votre propre médiocrité et dont la suffisance provoque chez vous des pensées violentes à peine digne de vos plus bas-instincts primitifs. Bref, si vous êtes comme vous moi vous detestez surement ces gens là et vous aller surement détester le personnage d'Adam.
Pendant tout le film Adam se contente de mépriser l'infériorité de la race humaine (les zombies comme il les appelle) en se cachant derrière sa vieille mèche de cheveux, dans des discours à peine digne d'un adolescent gothique mal dans sa peau. Ils se complaît à admirer de vieilles guitares de collection avec le même jargon technique incompréhensible que le vendeur à queue de cheval de votre magasin de musique. Il nous fait part des ses discours réactionnaires de puristes de la musique genre "c'était mieux avant", tout en pianotant nonchalamment sur son Iphone dernier cri. Il se réuni avec ses potes vampires pour se vanter d'avoir écrit Mac Beth, quelques symphonies par-çi par-là et d'avoir participé à tous les grands mouvements culturels du monde avec une suffisance qui ferait passer Bernard Henri-Levy pour un symbole de modestie. Bref, essayez d'imaginer une conversation de hipsters de 2h.

Ce serait malhonnête de réduire le film à cela. Il y a plein de bonne chose dans "only lovers left alive" a commencer par la réalisation et la BO. Je suis légèrement sortit de l'agacement constant dans lequel j'étais avec l'arrivée de la soeur de Eve qui vient un peut bousculer la vie chiante de ce couple de génie blasée par la médiocrité humaine. Son arrivé va les pousser à sortir et à se mettre en danger ce qui ajoute un peu de pep's à un scénario qui commençait à tourner en rond.

Je ne sais pas si Jarmush s'exprime vraiment à travers ses personnages de vampires. A-t-il lui aussi un regard si sectaire sur la culture et la condition humaine ? Si c'est le cas, il faudrait peut-être redescendre sur terre.

Beau film, image magnifique, intelligent raffiné, mais un peu long. Il reste quand même dans la tête et on est assez content de l'avoir vu. A noté, musique extraordinaire, faite avec beaucoup de goût.
édit : Seconde vision presque 10ans après. Toujours aussi beau, l'ambiance est sublime, les acteurs top, les plans caméras superbe. Un film artistique. Un mot, wahou.

L'ambiance est là, et ne nous quitte pas jusqu'à la dernière seconde, une sorte de caresse lancinante et captivante. Autant musicale que photographique, ce récit vampirique a le mérite de donner un nouvel aspect au genre en proposant une œuvre décalée et psychédélique, très empreint d'un romantisme absolu. Entre l'abandonné Detroit et la mystique Tanger, un couple de vampire (Adam et Eve tiens donc) profite inlassablement de leur éternelle existence, en passant de l'émerveillement au dégoût que leur procure notre société actuelle. Dommage que l'idée n'ai pas été un peu plus approfondie, ça aurait pu être excellent mais du coup légèrement paresseux. Le passage avec la soeur d'Eve est pas terrible. En tout cas Tilda Swinton transcende tout, on ne voit qu'elle. "Only Lovers Left Alive" avec un titre pareil vraiment... À voir.

Je dois avouer que les films de vampires, ce n'est habituellement pas ma tasse d'hémoglobine, à quelques exceptions près, assez rares pour être citées, comme le "Dracula" de Coppola, "Entretien avec un vampire", pour leur cadre historique et leur sombre beauté, ou la délicieuse parodie du "Bal des vampires" de Roman Polanski. Malgré cela, à cause du réalisateur Jim Jarmusch et aussi des deux acteurs principaux, que j'adore (Tom Hiddleston, le sulfureux Loki de "Thor" et Tilda Swinton), j'étais curieuse de voir ce film. Dire que je n'ai pas été déçue est un euphémisme... Les mots qui me viennent à l'esprit pour le définir : Charme, envoûtement. Il y a des scènes d'anthologie, comme celle où Adam manipule des guitares électriques mythiques. Certains pourraient parler d'"esthétisme décadent" et n'ont sûrement pas manqué de le faire (je n'ai pas lu les critiques de presse et je ne m'en porte pas plus mal, elles sont trop souvent crispées sur des préjugés), mais pourquoi bouder son plaisir, surtout lorsque c'est fait avec autant de virtuosité et d'intelligence ? Les décors des deux villes, Tanger et Détroit la nuit, et même les personnages secondaires, comme Christopher Marlowe, "l'autre" Shakespeare (John Hurt), sont absolument magnifiques. Vous l'aurez compris, pour moi e film est un chef-d'oeuvre... immortel.