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Un visiteur
1,5
Publiée le 20 février 2014
C'est long... très (trop) long.. voilà ce que je me disais en voyant le film. La cause? Surement le fait qu'il n'y ait pas de but pour les personnages, on passe juste un moment de leur vie quotidienne, dans l'ennui, avec eux. Ce film ressemble beaucoup aux livres d'Anne Rice, que se soit "entretien avec un vampire" ou "Lestat le vampire". Contrairement à eux, ici, l'état tourmenté des personnages n'est pas développé, on en apprend très peu sur eux. C'est un film contemplatif avant tout. Le personnage de la sœur, sorte d'adolescente pour teenage movie, vient mettre un peu d'animation dans l'histoire, mais ce mélange de genre n'est pas des plus réussi. Sinon on a le droit à l'exposition du côté intellectuel des personnages qui peuvent réciter beaucoup de noms de personnes célèbres et des noms de divers objets en latin. Au milieu de toute cette dépression ambiante, l'amour semble la seule raison de vivre.
Jarmusch fout les codes du film de vampire en l'air. Il a bien raison, il n'y a pas que Bram Stocker dans la vie, et puis il est difficile de passer après Coppola. Ainsi l'héroïne n'est ni une vierge effarouchée, ni un monstre sanguinaire, mais une belle dame mature romantique et amoureuse (mais vampire tout de même). Ceci posé, le début du film est une telle épreuve qu'on a envie d'arrêter les frais, et quand c'est long, c'est long ! Après ça va mieux et l'histoire (pas bien compliquée l'histoire) se déroule enfin, fournissant à Jarmusch prétexte à affirmer sa misanthropie aiguë : en gros l'homme n'est qu'un prédateur inconscient (jusque-là, ça peut encore aller) et les belles réussites artistiques ne sont pas de son fait puisque ce sont des vampires qui ont écrit les pièces de Shakespeare et la musique de Schubert (pincez-moi, je rêve). Jarmusch ne semble d'ailleurs pas faire grande différence entre un accord de guitare électrique et une sonate de Schubert !). Sinon, sachez que le vampire a toujours plein d'argent dans ses poches (il vient d'où ?). Ah, les deux protagonistes s'appellent Adam et Eve (on admirera l'originalité) et il y a aussi la sœur d'Eve qui s'appelle Ava et qui est une vampirette mal élevée (quand elle a soif, elle vampirise ses potes, mais on ne sait pas pourquoi elle casse des guitares). Vers la fin Jarmusch nous filme une chanteuse libanaise (assez sexy) pendant 3 minutes sans qu'on ne saisisse bien le rapport avec le film. Bref tout cela est bien décousu, se regarde le nombril et ne marquera pas l'histoire du cinéma.
Jamais le cinéma de Jim Jarmusch n’a semblé autant en osmose avec son sujet. Le rythme lent, hypnotique, qui caractérise sa mise en scène s’accorde ici à la perfection avec l’immortalité lasse de ses personnages principaux. Joués par Tilda Swinton et Tom Hiddleston, extraordinaires, Adam et Eve sont un couple de vampires fatigués de vivre, plongés dans une torpeur dépressive qui fascine et contamine le spectateur. Comment supporter le passage des années alors que l’appel du vide se fait d’autant plus pressant ? Déçu par l’évolution de la société actuelle, ayant perdu toute foi en l’homme et en sa société qui semble se rapprocher de plus en plus de sa perte, les vampires de Jarmusch n’ont plus qu’une seule raison de survivre : la musique, et l’art en général. On se laisse griser par la bande son (composée par le groupe de Jarmusch, SQÜRL) et gagner peu à peu par la mélancolie de ces êtres épuisés et solitaires.
Interminable séance de nombrilisme "jarmuschien", via une variation sur l'amour-passion, version "Eternel Retour", ici entre 2 vampires, Adam et Eve. Ce qui donne un film, qui n'est ni un film sur la passion, ni un film sur les vampires. De "l'auteurisme" classieux, nocturne et terriblement ennuyeux (plus de 2 h), à réserver sans doute aux seuls initiés, zélateurs inconditionnels du cinéaste. Tilda Swinton sauve vaguement les meubles, à certains moments. Des flots de "musique" en agrément, là aussi pour les seuls inconditionnels du genre. Dont je ne suis pas.
4 ans après ce qui demeure son plus mauvais film "The Limits of control" (2009), Jim Jarmush revient avec la ferme intention d'offrir une alternative dans le sous-genre du film de vampire, revenu à la mode depuis quelques années. On suit donc Adam et Eve, un couple de vampire qui s'aiment comme au premier jour, c'est-à-dire il y a quelques siècles. Etant au 21ème siècle le couple assouvit sa soif de sang humain via un marché noir. Plus qu'un film de vampire Jarmush signe un film romantique sur l'amour éternel. La photographie est toujours aussi soignée, le rythme lancinant est typique de Jarmush et il en profite également pour semé son récit d'une multitude de références littéraires (Mary Shelley, Lord Byron, Christopher Marlowe...) et musicales (White Stripes...). En prime un couple magnifique formé de Tilda Swinton et Tom Hiddelston, sorte d'être hors du temps et hors du monde qui ne survivent que pour le plaisir d'être encore ensemble. Par contre si le film est assez envoûtant, mélancolique, la durée de 2h03 est excessive. Dans le style on peut penser au film "Les prédateurs" (1983) de Tony Scott qu'on préférera, l'option vampire étant plus fouillée et avec moins de longueurs. Néanmoins Jim Jarmush signe là un film qui ne laisse pas insensible notamment d'un point de vue esthétique, sorte de poème gothique à travers les âges.
Soporifique, erratique, accumulant les clichés modernes sur les vampires en voulant les éviter, confus particulièrement dans sa méconnaissance des sujets qu'il souhaite traiter : théâtre, transcendance, physique quantique et son utilisation pour justifier l'amour éternel n'en sont que quelques exemples dans un silo à grain ou Jarmusch ne fait que picorer. La prochaine fois il faudra se renseigner plus loin que Wikipedia et éviter l'étalement de science pseudo musicale, surtout quand on suggère à demi mot que les rockeurs seraient les descendants artistiques de Schubert ...
Les dialogues les plus stupides de l'année ! Et une histoire complètement creuse. Nos deux vampires seraient donc Adam et Eve, auraient traversé le temps jusqu'aujourd'hui, auraient écrit la plupart des grands chefs-d’œuvre de l'histoire de la littérature et de la musique...!?!? Leur ami John Hurt, alias Christopher Marlowe, serait en fait Shakespeare (un secret longtemps gardé) ce que ne manque pas de nous rappeler le scénario toutes les dix minutes environ. C'est lourd, lourd, lourd. Hormis les ambiances, ça n'apporte rien. Une sorte de clip creux entrecoupé de passages dialogués ineptes. Tellement nul que, je l'avoue, je suis parti au bout d'1h15 (vous ne me ferez pas croire que la fin est bien !).
Le concept de cette histoire de vampire est intéressant, et Tilda Swinton est assez fascinante dans une composition vampiresque complètement atypique (elle avait 52 ans au moment du tournage). Pourtant le résultat ne satisfait que moyennement. Faute en est à certaines longueurs qui nous font bailler, à des digressions dont on se fiche complément (les descriptions des guitares électriques), à une bande-son assourdissante et au message écolo excessif (l'humanité est pourrie et la planète aussi, d'ailleurs l'eau va bientôt manquer...). Quant à l'humour, il faudra se contenter de deux esquimaux au sang, assez incongrus. (quel boute-en-train ce Jarmusch !)
Une belle ballade nocturne, romantique, nostalgique, et assez envoûtante, avec pour prétexte cette histoire de vampires. Attention cependant, "l'histoire" est secondaire, l'envoûtement met un peu de temps à venir et peut ne pas prendre, ça se joue sur un fil, certaines séquences sont parfois longues. Mais artistiquement c'est parfait, des moindres détails du décor, à l'image, la musique... À voir!
Avec "Only Lovers Left Alive", Jim Jarmusch aborde le vampirisme d'une manière peu commune, moderne et terriblement mélancolique. On se laisse agréablement porter par cette force tranquille qui se dégage de ce couple de vampires et de cette atmosphère apaisante. La mise en scène est somptueuse tout comme la photographie qui obvie à un scénario pas forcément des plus abouti.
Dans Only Lovers Left Alive, tout est une question de temps. Une question de temps et du rapport de l’artiste avec celui-ci. Dès lors Jarmusch alterne : -les moments suspendus, comme cette très belle ouverture où les étoiles se confondent avec le disque vinyle puis avec les corps étendus de nos 2 héros -les nappes de passé, comme les guitares d’Adam et les livres d’Eve représentant autant de témoignages alignés du passé et les nombreuses références à leurs vies passées et aux hommes cotoyés -la pointe de présent toute entière contenue dans l’insouciance et l’inconséquence d’Ava -« et le futur ? » me direz-vous. Le futur c’est là tout le problème de ces être intemporels et désincarnés voués semble-t-il à disparaitre, tout au mieux à survivre difficilement.
Les zombies (comprenez les humains) semblent voués à l’autodestruction. Ils boivent, se droguent, trafiquent, piratent, etc. et polluent même leur propre sang obligeant nos bons vampires à s’approvisionner dans des labo plutôt qu’à la « source ». Ils en retirent une sorte dans dandysme à boire leur sang dans des petits verres à cocktail ou sous forme de bâtonnets glacés mais aussi une forme de fragilité qui pourrait leur être fatale s’ils perdaient leurs fournisseurs. Ces "shooters" de sang O-négatif (est-ce que la négation du 0 est le grand tout ?) sont d’ailleurs perçus comme autant de shoots d’héroïne plongeant nos vampires dans une extase totale.
Alors l’artiste, être intemporel, hors du temps, attaché au passé nécessaire à sa création a-t-il un futur ? A propos de Detroit en ruines (résultat d’une grave crise économique de la ville) Eve dira « When the cities of the south will burn, this place will bloom ». On retrouve alors l’idée de cycle développée dans l’ouverture du film. On la retrouve également à la fin du film lorsqu’Adam et Eve se voient contraint d’agir d’une manière « so fucking XVth century ».
Finalement, si seuls ceux qui aiment restent en vie, Jarmusch substitut la survie du plus apte à la survie du plus aimant. Et comprenez par-là que finalement seul l’artiste obtient sa part d’immortalité par sa capacité à aimer ce que d’autres ont créés et à créer ce que d’autres aimeront.
Si je salue la forme : très belle photographie, mise en scène au cordeau, gestion du rythme parfaite, pointes d’humour, bonne b.o. et surtout interprétations fantastiques de Tom Hiddlestone, Tilda Swinton, John Hurt et Mia Wasikowska, le message me semble délivré de manière légèrement élitiste. Sans aller jusqu’à l’œuvre accessible à tous, Jarmusch aurait peut-être pu éviter cet étalage culturel qui confine parfois à la suffisance (regardez : je lis Goethe en allemand et je connais le nom de jeune fille de Mary Shelley, etc.).
Il en reste néanmoins un beau film à l'atmosphère très travaillée. 3.5/5
Visiblement content de lui, Jim Jarmusch prend ses travers pour des réalités. Sur la base d’une histoire de vampires qui ne le font pas, il réinvente le genre et s’adonne à sa vision rock’n roll d’un cinéma contemplatif. Ca fonctionne assez bien dans l’ensemble, mais à force de complaisance, il appuie son propos, l’étire, et maintenant l’ennui nous guette. Le duo réincarné en Eve et Adam, Tom Hiddleston -Tilda Swinton fonctionne plutôt bien et c’est ce qui nous rassure. Avec ce point de détail qui n’en est pas un Jarmusch filme toujours aussi bien, et Tanger la nuit, sur le port, quelle élégance … Pour en savoir plus