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shimizu
9 abonnés
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3,0
Publiée le 29 décembre 2012
Avec un argument tout de même ténu, Ferrara réussit à nous faire un film intéressant et sympa. Les dernières heures du monde sont montrées de façon intime. Ils ont beau se dire au revoir pendant tout le film, s'envoyer des messages d'amour, les personnages sont seuls face à l'anéantissement. Le film met un certain temps à démarrer, au début on a quelques propos oiseux sur l'écologie, mais il faut passer outre.
Un peu étrange comme film. Peut être pas abscon mais le genre de film qui peut rendre hermétique de nombreux spectateurs. Ferrara nous donne donc sa vision de la fin du monde. Ici, ponit question d' apocalypse mais de détérioration de la couche d'ozone ce qui met l' humain en face de ses propres responsabilités et parait du coup plus réaliste. Le film insert d'ailleurs des extraits d'itw d' Al Gore, du Dalai Lama. Face à cette dates précise, différents comportements sont montrés . Des croyants se rassemblent sur les différentes places religieuses (Saint Pierre, La Mecque). Le réalisateur pointe l' absurdité du mode des communications actuels : le perso' de W Dafoe qui communique via Skype mais lorsqu' il recoit la visite du livreur de food , veut échanger avec lui mais se rend compte qu' il ne sait pas son nom alors que le jeune coursier est déja venu livrer "un millier de fois chez lui". Ferrara aborde également l'intensification des sentiments qui se joue dans ces dernières heures avec Skye, la copine de Cisco (Dafoe) qui ne supporte pas que ce dernier échange une dernière fois avec son ex'.Le film pourrait se voir comme une célébration de l'amour et de l'art comme activité de dernier refuge .L'homme ne reste pas inactif et garde jusque bout une certaine volonté de création. La mise en scène est assez élégante, faite de plans séquences sur Cisco marchant dans les rues et de fondus enchainés sur la composition des oeuvres de peintures (lorgnant vers l'influence Pollock) de Skye.
Je commence par en avoir vu ...quelques fins du monde , depuis Melancolia ...pour moi celle ci est une des plus faibles FERRARA que j'ai tant apprécié dans la rediffusion du King of New York a raté son Opéra il reste des fulgurances comme l'évolution du tableau de Skye qui peint intersidéral et hyperbolique Ce qui m'a déplu tourne autour du personnage de Cisco vociférant des évidences voire des truismes et son immaturité pathologique ,( tous coupables sauf lui) .
La fin du monde selon Abel Ferrara. Rien de renversant ni de baroque. Le réalisateur -devenu écolo-bouddhiste ?- la joue sobre, viscérale et, somme toute, fataliste. Un huis clos, ce 4h44, là où tant d'autres cinéastes recherchent le spectaculaire, simplement humain. Le problème est que le scénario est d'une minceur rédhibitoire et que les messages de bonté, semés comme autant de petits cailloux, finissent par devenir soulants ou naïfs, comme on voudra. Que font les hommes quand la fin du monde approche ? Ils font l'amour, boivent un coup avec des potes et skypent avec leurs proches. What else ? Eh bien, rien, justement. Un peu court monsieur Ferrara, malgré l'abattage de Willem Dafoe. On reste vraiment sur sa faim (du monde).
L'un des plus beaux films d'Abel Ferrara, formidable conte philosophique qui ne reprend du film-catastrophe que son postulat de base. Ferrara, poète ravagé du cinéma n'a que faire de 2012 et son spectacle calibré, préférant signer un huis-clos intimiste et pluriel aux images disparates, fauchées, bouillonnantes et incarnées. Il y va de la vanité humaine dans ce film au titre dérisoire et comiquement solennel, d'un personnage qui fait le tour de son existence pour mieux savoir comment profiter une dernière fois plutôt que de savoir. Quoi, d'ailleurs ? A travers une réalisation morcelée, aux couleurs feutrées Abel Ferrara utilise différents supports ( cinéma, télévision et surtout internet...) en adéquation parfaite avec la multiplicité thématique des valeurs existentielles qu'il énumère : religions, politique, famille, marginalité... Au beau milieu de ces conflits d'intérêts absurdes mais prégnants Cisco-Dafoe déambule, comme se laissant porter par la journée ultime du métrage. Les rushes de The Blackout et de New Rose Hotel ont donné place au filmage des nouvelles textures numériques ( les réseaux sociaux sont résolument intégrés au cinéma contemporain ) mais le rock n' roll d'Abel fait gronder son riff comme une plainte mélancolique et primale. Un film qui - en 80 minutes - en dit plus long que n'importe quel autre sur le sujet. Un chef d'oeuvre.
Mitigé. Génie ou ennuie? Vraiment, il est difficile de trancher. Le film ne dure que 82 minutes, mais en parait le double. Mauvais signe. Mais il offre un nouvel angle de vue à l'interprétation de la fin du monde, tellement ressassée. Néanmoins, le huit clos est vite étouffant, la jeune Shanyn Leigh loin d'être convaincante, et puis... c'est le vide. Les acteurs ne semblent pas savoir comment occuper leur dernières heures. Les plans s'enchainent entre "pub Apple" (toute la gamme y passe) et galoche à pleine bouche. Sans oublier les "voix" sortants de la télé ou radio, donneuses de leçons sur le pourquoi du comment le monde s'éteint, comme pour rappeler que dehors, la fin est proche. Mais on a du mal à y croire. Finalement, dommage.
Abel Ferrara n'a que 61 ans mais il a sans doute tant brulé la chandelle par les deux bouts qu'il en fait physiquement plus et que sa créativité semble partie bien loin. Son précédent film était déjà très décevant, celui-ci l'est tout autant. Ferrara filme celui qu'il considère comme son double (Willem Dafoe) et sa petite amie -évidemment bien plus jeune que lui- dans une projection de ce que serait leur fin du monde à eux. Manifestement le sujet du film est une sorte de rétrospective bilan de la vie même de Ferrara, la petite amie étant une jolie chose décorative et réconfortante mais finalement d'assez peu d'importance. Certes les scènes d'apocalypse et d'hystérie urbaine nous sont épargnées mais ça ne rend pas la dernière journée de ce couple passionnante pour autant. Le film est court mais donne l'impression de s'étirer dans des scènes creuses entrecoupées de messages bouddhistes grand public. On l'a compris : Ferrara a remplacé la dope par la méditation et a envie de faire passer le message. Il lui reste à trouver une nouvelle inspiration.
Voilà ce qu'on peut déduire du dernier film d'Abel Ferrara, qui nous raconte la dernière journée avant l'apocalypse de Cisco et Skye, bobos installés dans un joli loft du Lower East Side, à New-York.
Elle va passer sa journée à .... la suite ici : http://0z.fr/12RuT
Un Ferrara mineur embourbé dans un intimisme convenu et un esthétisme d'apocalypse New age. Mais le toujours charismatique Willem Dafoe sauve certaines séquences et donne une grâce partielle au film.
Pendant une heure et vingt minutes, la seule émotion qui découle de la vision de ce film est l'indifférence. L'indifférence complète pour ces deux personnages (Dafoe et Leigh), franchement antipathiques, qui, entre deux coups de peinture (en mode Pollock) et deux crises d'hystérie à vous arracher les tympans, bouffent, baisent (la caméra allant jusqu'à plonger dans la toison pubienne de Dafoe) et chattent via Skype dans leur appartement de New York. Face à ce spectacle affligeant, on s'ennuie ferme. La mise en scène pauvre (plan séquences fixes, mouvements de caméra balanciers) ne met absolument rien en valeur. Une des scènes les plus ridicules du film est celle où Dafoe, flânant sur sa terrasse, se met à parler tout seul (grossier porte-voix de Ferrara) et vocifère sa haine pour le consumérisme et l'oligarchie du monde qui en a précipité la fin, comme si lui, en tant que simple être (dont le parc technologique est entièrement constitué de produits Apple, grand symbole de surconsommation), n'en était pas aussi responsable. Sinon, pendant quatre vingt minutes, Ferrara filme les téléviseurs de l'appartement, qui diffuse des messages du Dalaï-Lama, d'Al Gore et autres personnalités qui parlent à sa place. Les dialogues sont faits de phrases toutes faites ("c'est le bon soir pour s'éclater") et s'articulent autour d'une philosophie de comptoir ("dois je partir stone?" "dois je me défoncer avant la fin du monde?"). Si le message avait été nihiliste, on aurait au moins eu quelque chose à se mettre sous la dent. Ici, il n'y a tout simplement pas de sens, hormis celui du vide, et une pseudo-référence chamanique (on se farcit d'ailleurs quelques moments de trips, inélégants mélanges de vidéos extraites de YouTube et de sons saturés et dégueulasses -comme le faisait en mieux Godard dans "Film Socialisme"). L'ampleur du désastre est à la hauteur de la réussite d'un film comme "Mélancholia", qui dégageait une vraie morale. Cependant, une des curiosités du film (hélas balayées par l'ennui) est de montrer des adieux entre des gens qui ne se reverront plus jamais : que peut-on dire avant que tout ne s'arrête? Pour être tout à fait honnête, la dernière scène du film dégage une puissance formelle, mais qui s'apparente peut-être au soulagement de voir le film enfin terminé. Lorsque ce dernier s'arrête, on a l'impression désagréable de s'être fait donné une leçon par Ferrara (et non d'avoir assisté au déploiement d'un point de vue), une leçon qui démontrerait la futilité de l'existence et de la vie. Soit, puisqu'il en est ainsi, allons gaspiller notre temps de vie ailleurs et passons outre la futilité de ce film.
Source: Plog Magazine, les Critiques des Ours http://lescritiquesdesours.blogspot.fr/2012/12/4h44-dernier-jour-sur-terre.html
Ce film est à mourir d'ennui. Ferrara ne nous fait pas croire une seconde à la fin du monde. Et les sentiments qu'il fait vivre à ses personnages sont d'une platitude affligeante. Ni poésie, ni beauté, ni même un début de commencement de questionnement sur la fin de l'humanité. Tout juste si on ne rit pas de voir Ferrara s'extasier sur l'utilité pratique de Skype.
Se confronter au grand dessein de la fin du monde à l'heure précise de 4h44, aurait justifié un lyrisme quasi surnaturel. Abel Ferrara a préféré distiller quelques tourments personnels par des clichés sur les addictions de ce couple de privilégiés New-yorkais: art, sexualité, communication digitale, écologie et drogue. Tout ces vecteurs de la vie quotidienne banalisée s'enchevêtrent en boucle jusqu'à 4h44 où le générique pléthorique nous renforce dans la sensation de stérilité d'un film qui se résume à l'énoncé de bonnes consciences ou de regrets.Tous concernés par la médiatisation de cette semaine d’apocalypse annoncée , on pouvait imaginer une créativité supérieure dans une vision artistique de l'approche de l'heure de sa disparition. Cet exercice de style ne manque toutefois pas de tentations artistiques et mériterait un montage plus serré pour une projection en performance vidéo dans un musée d'art contemporain. En lieu et place d'un film sur l'apocalypse, on assiste au ronronnement alternativement tendre et anxieux dans une chaleur individualiste d'un couple amoureux sans repère.
La peur de la fin du monde suscitée par l’interprétation du calendrier maya aura eu au moins pour avantage d’inspirer Abel Ferrara dont les divagations mystico-philosophiques n’ont plus été aussi bien mises en images depuis Bad lieutenant, 18 ans plus tôt. A la fois terriblement fataliste (on n’est pas chez Emmerich, personne ne survivra) et politiquement engagé (le projet part tout de même d’une idée d’Al Gore), cette approche minimaliste de l’apocalypse profite d’une superbe mise en scène illustrant à merveille le comportement humain face à l’ultimatum. Entre les travellings langoureux dans cet appartement exigu où se côtoient la technologie high-tech et l’art ésotérique, les étreintes passionnées filmées avec sensualité et réalisme entre les deux protagonistes (dont les noms sont eux-mêmes des évocations des technologies numériques), l’image donnée des médias traitant la triste actualité, un immense panel de comportements sont réunis pour nous faire pleinement réfléchir sur le rapport de l’homme à la mort.