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    Mektoub My Love : Canto Uno
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    287 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 1 avril 2018
    Fan de Kechiche depuis l'Esquive, et la Faute à Voltaire, j'ai été déçu par ce film.
    L'impression que Kechiche est dans sa zone de confort et n'en sort pas. On retrouve tous les ingrédients qui ont fait le succès des ses précédents films : de jeunes acteurs inconnus, des scènes de la vie quotidienne, des gros plans, une caméra chancelante, des tranches de vie, voire des non événements.
    Mais bizarrement cette fois-ci je me suis moins plu à le regarder, le film est trop long, il aurait gagné à être un peu plus court d'au moins une demie-heure. spoiler: Filmer la naissance d'une brebis dans une ferme pendant 5 longues minutes n'apportent rien au film
    .
    Il y'a même une certaine répétition au cours du film qui le rende un peu trop monotone.
    Il arrive malgré tout à restituer certaines scènes de vie de manière plaisante, en particulier celles à la plage, le pique nique, les jeux dans l'eau, les discussions sur la situations familiale de chacun, les nouvelles de la famille, ce côté là est très réussi et en fait un film réaliste, naturaliste, voire même sociale avec l'esthétique propres des gens modestes mais heureux malgré tout de leur propre existence.
    Mais globalement ça reste un film en dessous des autres quant au scénario, sa dramaturgie, et dans sa globalité. Par contre le jeu d'acteur et leur fraîcheur font partie des choses réussies dans ce film.
    Humphrey D.
    Humphrey D.

    20 abonnés 17 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 1 décembre 2019
    Sorti du film Mektoub, je me fais l'effet d'un poisson rouge échappé d'un bocal. Je cherche ,mon oxygène,  essaye de regrouper mes esprits (tant le film en manque) et de renouer avec mon intelligence anesthésiée pendant près de 3h. Mais qu'est donc allé faire Kechiche chez les pois chiche. Car c'est bien  un reportage chez les godiches que nous livre ce pensum. Ça  commence mal avec une pensée en exergue qui parle vaguement de Dieu et de Lumière. La lumière, nous la prenons tout de suite dans les yeux avec cette mode du soleil en plein objectif dont se nourrit le cinéma  actuel, quant à Dieu, il doit se nicher dans les innombrables strings qui émaillent les entrefesses des actrices. Le propos est aussi mince que les ficelles des strings en question : des gars et des filles en vacances au bord de la mer. Sauf qu'ici l'esprit des vacances rime avec la vacance  des esprits.  Des adolescentes gourdes et pourtant pernicieusement allumeuses échangent des commentaires qui se  bornent à l'horizon de leurs fesses, fesses autour desquelles virevoltent quelques mâles alpha et un probable puceau sursignifiant le désir insurmonté.  

    Avec ce petit microcosme décérébré et en rut permanent,  nous sommes chez les bonobos qui passent leurs journées à  s'épouiller,  se papouiller et se gougnouter la pastille. "Il faut s'amuser" est le leitmotiv que l'on retrouve dans la bouche des protagonistes tout le long du film. La belle affaire que cet hédonisme puéril et juvénile  (puéril  parce que juvénile ? ) à tout crin d'où est exclue toute dimension sociale ou politique. 

    Car le film nage dans ce néant où  l"on cherche vainement un enracinement historique ou un raccord avec une quelconque sociologie des moeurs. Non, ça parle cul,  point. Et de vulgaire façon. Ne cherchez pas la dentelle ou une quelconque délicatesse de sentiments dans cette trivialité qui s'exprime par des dragues lourdingues, des popotins qui frétillent, des seins qui s'exhibent,  des conversations qui ont l'envergure et la profondeur des textos de pré-pubères dans les cours de récréations. 

    A une époque  où la parole des femmes se libère, entendre de telles niaiseries donne plutôt envie de la bâillonner.

    Ici, les filles n'existent que dans le regard des hommes qui les réifient en objet de pure consommation sexuelle , et les filles deviennent complices de cette chosification en consumant leurs corps dans des danses lascives et provocantes. "Importunez-moi", ainsi pourraient - elles souscrire au manifeste des 100. Kechiche est-il vraiment de son temps, à  l'heure du hashtag me too, lorsqu'il se lance dans de tels exhibitionnismes et adopte une telle position réactionnaire ?

    Je n'en veux pour preuve que la scène de sexe inaugurale, qui frise le voyeurisme dans sa longueur et ses cadrages. De quel point de vue regarde Kechiche? De celui d'Amin qui surprend les ébats du couple à travers la fenêtre? Mais alors, il eut fallu adopter sa visée et ne filmer que ce qu'il peut voir ( certainement pas des corps à  hauteur de lit). De celui de Kechiche,  dont la caméra tourne autour des corps en adoptant des angles destinés au spectateur? Dans ce cas, l'option pornographique n'est pas loin. On pourrait multiplier les exemples, jeunes filles vues en contre-plongée, corps masculins exilés dans l'ombre, coupés à  hauteur d'épaule pendant que l'on s'attarde sur les plastiques féminines. Tout cela débouche sur un vague écoeurement, trop plein de vide qui dégorge ses chairs d'où est expulsée toute idée  de plaisir, et encore moins de désir. 

    Mektoub canton uno ? En tout cas, pour moi ce sera sans secundo.
    Fabien D
    Fabien D

    183 abonnés 1 140 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 avril 2018
    Avec Mektoub my love, Kechiche radicalise un peu plus sa démarche de cinéaste. Délesté des enjeux dramatiques propres à son cinéma, il propose ici un pur exercice de style aux accents rohmeriens qui fascine tant il s'amuse à déjouer les attentes du spectateur. Si le jeu approximatif des acteurs et certains partis pris pour le moins contestables peuvent ennuyer, le cinéaste livre une œuvre d'une liberté sidérante. Un film de trois heures avec des plans séquences sublimes qui valent à eux seuls le détour. Filmant au plus près le corps de ses actrices qu'il désire tant, Kechiche se moque des attaques que l'on pourra lui faire. C'est dans cette liberté que le film trouve tout son sens. Il est une célébration des corps, du sexe, de la fête et cette superficialité, qui n'empêche d'ailleurs pas un certaine sensibilité d'afleurer à l'écran,devient le moteur de la création cinématographique. Sans être le meilleur film de Kechiche, Mektoub apparaît comme la quintessence de son cinéma.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 31 mars 2018
    Pour profiter au maximum du film, il faut en connaître plus sur le réalisateur et sa façon de travailler (qui a évoluée, donc aucune comparaison possible avec ses derniers films). Cela va permettre de mieux comprendre sa manière de voir, de tourner, et de travailler avec les acteurs. Pour ce qui est de ces derniers, ils ont magnifiquement réussi à créer des personnages très attachants et dont on a envie d’en savoir plus.

    Plus qu’à attendre le canto 2 !
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 31 mars 2018
    J'avais un gros a priori négatif, car la bande-annonce m'avait semblé n'être qu'un minable clip publicitaire, pauvrement émoustillant et vulgairement racoleur. J'ai bien fait de m'en détacher et d'aller voir le film : j'avoue avoir été bluffé ! Baignée d'une lumière divine qui en traverse l'immanence, et saisie dans sa fraicheur si émouvante de floraison évanescente, éternellement éphémère, l'existence terrestre la plus prosaïque, la plus charnelle, est comme révélée dans sa nature de songe paradoxal, de rêve futile et dérisoire où néanmoins la vie, sans cesse renaissante, à jamais se consomme et se consume avec une persévérance et une intensité proprement mystérieuses. D'ailleurs, Amin, le personnage principal, observateur esthète, est avant tout fasciné par la vie, par son innocence, par sa beauté, par sa fragilité et par sa finitude. On sent que le regard qu'il porte sur les êtres n'est jamais celui du voyeur ou du juge. Ainsi, lorsqu'il surprend et épie Ophélie en train de faire l'amour avec Tony, il semble avant tout subjugué par l'intensité de l'étreinte, par la pulsion de vie (Eros) qui travaille l'entrelacement des corps. Certes, il est magnétisé par la beauté torride d'Ophélie, par la débordante puissance de vie qui se matérialise dans ses formes plantureuses, mais il ne veut pas la posséder : il voudrait plutôt l'immortaliser par la photographie, saisir l'apothéose de sa floraison. Pour pouvoir apprécier le film et ne pas tomber dans la critique moralisatrice ("féministe" principalement), il faut savoir faire siens les yeux d'Amin, qui sont aussi ceux de Kechiche : lorsqu'on la regarde avec ces yeux, aucune scène du film n'a la vulgarité qu'y trouvera pourtant l'immense légion des esprits prompts à l'étiquetage, à la catégorisation, à la dissection morale. Par exemple, en tant que telle, la scène où Ophélie fait la gogo danseuse en boîte de nuit peut bien être considérée comme "vulgaire", mais ce jugement moral, s'il n'est pas dépassé ici, révèlera surtout la regrettable incapacité du spectateur à être dans la pure contemplation. D'une manière similaire, les comportements de Tony (figure du baratineur-prédateur) ou de l'oncle Kamel (figure du paillard débonnaire) pourront être perçus comme libidineux et graveleux, mais par delà le bien et le mal ils sont aussi la manifestation irrépressible et innocente d'une pulsion de vie qui n'a en elle-même aucun frein, et qui vaut quand même mieux, ontologiquement parlant, que la pulsion morbide et ténébreuse que l'on devine dans la fascination d'Amin pour la destruction et la mort (cf. la séquence où il visionne, enfermé dans sa chambre, un film de guerre soviétique en noir et blanc). Sous le soleil de Sète, dans le petit monde vibrant de sensualité où évoluent les personnages du film, les institutions (ex. : le mariage, décrit d'ailleurs comme un "contrat") sont bel et bien mises à mal, et les valeurs (ex. : l'amour) sont malmenées ou rendues dérisoires par la manière-même dont il y est fait référence : par exemple, les filles conversent légèrement sur la manière dont on dit "je t'aime" en arabe, alors même que Charlotte, victime des mensonges de Tony, pleure d'avoir naïvement avalé les mots d'amour de ce baratineur invétéré.... Les larmes de Charlotte ne peuvent d'ailleurs que nous toucher, et elles nous braquent contre l'égoïsme irresponsable de Tony, puis nous sommes de nouveau très vite invités à épouser le regard supérieur d'Amin, ce regard détaché mais tendre qui semble être celui du grand acquiescement, celui du "oui" au tragique de la vie, cet "amor fati" qui a pu d'ailleurs inspirer le titre du film : "Mektoub My Love".
    rickfromcasa
    rickfromcasa

    11 abonnés 41 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 31 mars 2018
    j'avais adoré les premiers films de Kechiche . La faute à Voltaire , l'esquive.
    Moins la graine et le mulet et la vie d'Adèle , mais là, je suis sorti à la moitié du film tant je le trouvais ennuyeux .
    Un conseil allez plutôt voir Razzia !!
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 31 mars 2018
    ce n'est pas le meilleur kechiche, mais ca vaut la peine d'y aller car comme toujours, le cineaste reste tres fidele a son amour par excellence: filmer le corps des hommes, surtout des belles filles!
    temtem75
    temtem75

    1 abonné 39 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 31 mars 2018
    Une tranche de vie poétique, un été dans le sud avec des protagonsites extrêmement attachants. 3h de bonheur où l'on m'a transporté en vacances ! Vivement la suite, Bravo !!!
    Carlos Stins
    Carlos Stins

    78 abonnés 657 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 mars 2018
    "Mektoub my love" divise les spectateurs et, si j'ai pour ma part adoré ce film, je comprends qu'il fasse l'objets de réactions si passionnées et si contradictoires. En effet, comment ne peut pas être choqué face à l'abondance de gros-plans sur les fessiers féminins, sur cette hyper-sexualisation du corps de la femme, surtout dans la période actuelle que nous vivons où la parole de la femme se libère enfin face au harcèlement sexuel. Je mentirai en disant que je n'étais pas gêné voir en colère à certains moments mais, en m'interrogeant sur les intentions du cinéaste, j'en suis venu à penser que le film est loin d'être l'oeuvre sexiste que beaucoup décrivent. A travers ce long-métrage, et plus particulièrement le personnage d'Amin, Abdellatif Kechiche tente d'interroger son propre rapport à la création et au désir. Sans trop en dire, le cinéaste franco-tunisien semble mettre beaucoup de lui dans le personnage principal à travers lequel il développe une mise en abîme de près de 2h50 sur le processus de création artistique (la scène de la naissance de l'agneau est à ce titre une pure merveille). "Mektoub my love" est un film plus riche et profond qu'il n'y paraît même si les intentions de Kechiche peuvent être remises en cause. Mais il serait injuste selon moi de résumer le film à ces scènes tendancieuses, d'une part car comme je l'ai dis elles sont pour la plupart justifiées et d'autre part car il ne faudrait pas oublier l'essentiel, Abdellatif Kechiche est un très grand cinéaste. Je ne dis vraiment pas ça à la légère, Kechiche est un metteur en scène de grand talent qui sait filmer l'être humain avec poésie comme très peu en sont capables. Par la manière dont il travaille son cadre, dont il joue avec la lumière et par ses choix de montage, Kechiche parvient à créer une oeuvre sensorielle qui respire le cinéma. Pas besoin de narration linéaire, de dialogues ou de voix off, Kechiche maîtrise le langage de l'image, parvenant à nous raconter une histoire et à nous émouvoir par la simple magie des images. Que l'on aime ou pas Kechiche, il fait indiscutablement partie des meilleurs cinéastes et "Mektoub my love" représente la quintessence de son cinéma. Certains seront rebutés voir scandalisés par ce film, et je ne pourrai pas leur donner tort, mais d'autres, comme moi, seront transporté par une oeuvre sensuelle et poétique dont la beauté a aimanté puis conquis de manière assez inexplicable mon cœur de cinéphile.
    shindu77
    shindu77

    95 abonnés 1 611 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 31 janvier 2019
    Un film très intéressant sur l’adolescence et on peut même dire de jeunes adultes au cœur de l’été. Différents sentiments centre mails : amour, amitié, famille mais aussi de jalousie, tromperie. Le film est simple mais Larizza Sion et de qualité ce qui le rend intense au final et le spectateur peut aussi se retrouver dans sa propre vie. Seul petit reproche un ou deux moments un peu trop long est ce qui est moyennement surprenant pour un film d’environ trois heures mais cela reste un petit détail au final.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 30 mars 2018
    Définitivement je n’adhère pas à ses films. Photo magnifique,intimité préservée..... ok

    Cependant on ne comprend pas où on va, pourquoi on subit nos souvenirs de vacances, et comment on peut prendre du plaisir devant ces histoires dramatiquement tristes

    DOMMAGE ‘
    MIRALB
    MIRALB

    2 abonnés 80 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 30 mars 2018
    Mektoub my love est un très très gros gâteau au chocolat recouvert de chantilly. Au début, on admire, on déguste, on savoure, puis au fur et à mesure on trouve qu'il y a trop de chocolat et trop de chantilly, mais il en reste encore, la chantilly déborde, coule et le chocolat finit par écoeurer.
    Bref, trop de fesses dodues et rebondies (en gros plan s'il vous plait), trop de dialogues plats et de filles offertes.
    A part Amine dans le rôle de l'observateur, tous ne semblent avoir que trois petits pois dans la tête : séduire, baiser, s'amuser. C'est un programme alléchant, mais limité...
    Le regard de Kéchiche sur les femmes est "légèrement" obsessionnel, elle semblent toutes interchangeables.
    Un hymne aux corps, à la liberté et à la sensualité ? Voire ! En tout cas, le bonheur à la longue semble artificiel, les rires convenus et les deux sexes un brin vulgaires.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 30 mars 2018
    Lumineux et ténébreux, Amin est beau à tomber. Il est apprenti scénariste et photographe freelance à Paris. En cet été 1994, il descend à Sète, pour revoir famille et amis autour d’un café-restaurant lui aussi familial. Le lieu est fréquenté par les jolies filles que son cousin Tony, drague lourdement sur la plage... Et qu’il retrouve le soir dans la boite de nuit voisine, pour des plaisirs non-stop. Amin revoit aussi Ophélie, sa copine d’enfance plutôt gironde, qui ne qui ne laisse pas les garçons indifférents…
    Amin pourrait se lâcher, mais non. Parfois, il s’échappe même de l’exubérance pour photographier un agnelage dans la bergerie d’Ophélie. Et pour les filles, il laisse Dieu guider son destin (mektoub)… Le dernier film de Kechiche est une nouvelle ode à la jeunesse, dont il peint les élans et les émois mieux que personne. Mektoub est un conte d’été hédoniste, un hymne au désir et à la séduction. Un film sensuel et impétueux, cru et ardent. Beau mais long, avec des scènes étirées jusqu’au dernier grain du sablier.
    Cette dilatation extrême du temps pèse d’autant plus, que l’oisiveté des personnages s’accompagne de dialogues d’une platitude confondante. Parfois au bord du néant. Seul Amin en réchappe, car Kechiche en fait un héros nonchalant, spectateur étonné du vide existentiel du monde des apparences. Comme tous les acteurs, Shaïn Boumedine est excellent, comme si il jouait sa vie. Mektoub my love est le premier film d’une trilogie à venir. On espère que dans les deux opus restants, le cinéaste aura un peu plus à nous dire....
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 30 mars 2018
    superbe film, le casting est parfait, je trouve ça personnellement génial de découvrir de jeunes acteurs.
    L'ambiance, les paysages, la lumière.. tout est magnifique. Un film contemplatif à aller voir pour passer un bon moment.
    On a l'impression d'avoir passé l'été avec eux !
    cylon86
    cylon86

    2 548 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 mars 2018
    Le cinéma d'Abdellatif Kechiche n'a jamais laissé personne indifférent. Et ce n'est pas maintenant que ça changera. Avec "Mektoub My Love : Canto Uno", le cinéaste adapte librement un roman de François Bégaudeau pour le transposer à Sète dans une autre époque de façon à le rendre plus personnel. Et le voilà qui, en près de trois heures, raconte l'été d'Amin, descendu de Paris où il écrit des scénarios pour revenir à Sète. Un été comme les autres donc avec des après-midi passées à la plage et des soirées dans les bars et les boîtes de nuit à se séduire les uns les autres, à se désirer. Le problème d'Amin dans tout ça, c'est qu'il est à fond sur Ophélie qui est en couple avec Clément mais qui couche avec Tony (ce qui donne lieu à une scène d'ouverture sacrément torride) et qui ne fait que de parler de lui. Amin, lui, passe à côté de ses conquêtes, n'en a que pour Ophélie ou éventuellement pour Céline qu'il se fait piquer aussi. Son cousin Tony, chaud lapin, brise le cœur de Charlotte tandis que la famille d'Amin l'encourage à sortir plus souvent et n'est pas dupe quant à certaines relations liant les jeunes entre eux. On a déjà vu ça plein de fois, me direz-vous ? Certes mais la force du film s'installe dans sa durée. En étirant chacune de ses séquences (il doit honnêtement avoir une trentaine de séquences seulement pour un film de trois heures), Kechiche installe un rythme lancinant qui finit par totalement nous entraîner dans la bande d'Amin dont on partage tous les secrets et les désirs. A ce jeu, le cinéaste est d'ailleurs très fort, n'hésitant pas à ouvertement caler sa caméra à la hauteur des fesses des actrices pour mieux se faire plaisir. Mais ce qui pourrait n'être qu'un procédé de mise en scène racoleur se révèle particulièrement cinématographique ici, en disant long sur ce qui anime les protagonistes. De scènes en scènes (dont la vérité s'extirpe au fur et à mesure qu'elles s'étirent), "Mektoub My Love : Canto Uno" nous plonge dans la langueur de l'été et nous fait virevolter de désir (ce qui est poussé à son paroxysme dans une scène de boîte de nuit hallucinante). Le jeu particulièrement naturel et intense des acteurs (dont on retiendra surtout Ophélie Bau) vient renforcer l'impression d'avoir vécu avec les personnages leurs émotions et nous fait basculer dans une torpeur tout à fait bienvenue.
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