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Un visiteur
5,0
Publiée le 6 avril 2018
Ne connaissant pas les oeuvres d'Abdellatif Kechiche et n'étant pas particulièrement porté sur le cinéma d'auteur non plus, je suis allé voir ce film avec pas mal de réserves... et j'ai vécu une expérience de cinéma unique. Ce n'est pas un film dans le sens traditionnel du terme car il n'y a pas d'histoire. C'est plutôt une tranche de vie, une chronique estivale qu'on est invité à partager. C'est un film qui se perçoit et se ressent beaucoup plus qu'il ne se raconte. Pour l'apprécier, il faut garder l'esprit ouvert et accepter de se laisser transporter par cette oeuvre envoûtante, enivrante... Les acteurs, pourtant débutants pour la plupart, sont d'un naturel sidérant ; on n'a jamais l'impression qu'ils suivent les dialogues d'un scénario. Mention particulière pour Shaïn Boumédine et Ophélie Bau dont la présence irradie l'écran. On a le sentiment de vivre le film, d'être intégré à cette bande de copains, de les connaître depuis toujours, de vivre avec eux cet été à Sète entre la plage, le bar, la boîte de nuit, moment charnière entre l'adolescence et le passage à l'âge adulte. Hymne à la vie et à la beauté de ses petits bonheurs simples, les trois heures de projection passent bien vite et on en redemande.
Mektoub, c’est le destin, celui d’un jeune homme, celui qui écoute les autres, les regarde et vit un peu sa vie par procuration. C’est aussi le regard du spectateur, notre regard de voyeur de ces images, allégorie de la jeunesse, de l’insouciance et de la séduction, des rêves et des espoirs qui restent à concrétiser. De la vie et de l’amour qui est devant soi. Le spectateur est happé par le vertigineux réalisme de ces acteurs, de leurs mots, de l’osmose vitale qui les unit. Tout hypnotise : la lumière sur les corps, les intrigues et les liens qui se tissent progressivement entre les protagonistes, le désir dans leurs regards, leurs projections, leurs espoirs déçus, la virtuosité ahurissante du jeu des acteurs, la mélancolie des soleils couchants, des fins d’été, du dur retour à la vie en attendant le « satori », l’accomplissement, le « canto due » du génie Kechiche.
Kechich voulait piquer un truc à Fellini; il avait le choix entre ses phantasmes et son talent. Devinez ce qu’il a pris ? Oui ses phantasmes. Par contre ,j’ai bien aimé le documentaire animalier sur l’elevage des ovins; c’était très concis: rassemblement du troupeau, traite , mise bas; pas de superflu. Canto uno hélas, canto due, ho là.
trop long , sur le fond ininteressant , frisant l'obscénité , comme le précédent histoire d'adele , seule la magnifique photographie mérite des éloges , un lamentable navet qui a du couter tres cher et rapporter zero ! pouah !
Un film envoûtant.. Du début à la fin j'ai été plongée dans l'univers d'une jeunesse insouciante, qui vit comme elle l'entend et qui profite de son été. J'ai été marquée par le réalisme et le naturel des dialogues j'avais l'impression d'être dans le film! Un film qui m'a vraiment transporte, j'ai qu'une hate c'est de voir le 2!
Abtelatif Kechiche, c'est un peu ma mère qui joue au tarot. Elle balance ses rois en première main, en disant toujours : "ça passe ou ça casse". Bon bah là, pour moi, la méthode Kechiche atteint ses limites. On est typiquement en face d'un réalisateur reconnu qui est en roue libre, qui n'a plus de garde fou pour lui dire qu'il faudrait quand même penser à nous raconter une histoire et à mettre un peu de dramaturgie dans tout ça. Alors oui, certaines séquences sont pleines de vie comme peu de réalisateur savent faire, mais honnêtement, 3h de dialogues creux, de personnages qui n'évoluent pas, de répétition sans fin restaurant/plage/restaurant/plage/restaurant, d'épuisement systématique de TOUTES les scènes... Je crois qu'on aurait montré le film en cachant le nom du réalisateur, le film aurait été bien plus dégommé que ça. Et c'est pourtant un admirateur de La graine et le mulet & La vie d'Adèle qui vous le dit ! ;)
Un fascinant et énorme "merde" de Kechiche aux islamistes ! "liberté et amour" s'écrie Camélia, (Hafsia Herzi, déjà l'extraordinaire danseuse de La Graine et le mulet) , en s'éclatant en boîte. Il ne se passe pas grand chose, c'est long et c'est pourtant captivant, émouvant et tellement beau. Des garçons et des filles en liberté au début des années 90 . On regarde ces femmes et ces filles libérées et qui explosent de vie et on pense aux corbeaux noirs et voilées que l'on croise parfois dans les rues.
On se laisse porter par ce beau film, d’apparence simple mais finalement profond et complet. Les 3h passent facilement ! Il ne se passe rien ... et à la fois beaucoup de choses. Une très belle surprise !
De la lumière, des vagues et de la tchatche. Kechiche contemple le ballet des corps et des désirs au sein d'un groupe de jeunes Sètois qui cherchent l'amour. Un film réaliste, solaire et hédoniste. Une réussite.
Il y a du Rhomer dans ce Kechiche, qui sait si bien capter la lumière du Sud méditerranéen. Beaucoup d'insouciance et de légèreté humaine, de bonté et de croyance dans la beauté de la nature humaine et à défaut d'indulgence (dire bienveillance aujourd'hui...). Les acteurs sont remarquables et pour lier le tout, il faut assurément une direction d'acteurs de grande qualité. Malheureusement, comme toujours chez le réalisateur, il y a toujours des longueurs et, notamment, une scène qui se rallonge sans fin, et sans que le gros quart d'heure de trop ne rajoute grand chose (cf. l'attente insupportable pour l'intérêt de l'intrigue de la livraison du couscous dans "la graine et le mulet"). Dommage, car c'était sinon un des films de l'année, mais cela reste quand même une oeuvre incontournable.
Soleil. Amin rentre chez lui dans le sud. Il retrouve sa bande, des jeunes filles de passage, sa famille. Ça drague, ça cherche, ça vit. Voilà assez brièvement mais pas tant que ça le synopsis du nouveau Kechiche. Alors dit comme ça, ça a l’air de rien mais ce film est tout. Une bouffée d’oxygène. Un rayon de soleil. Un concentré d’énergie. On est littéralement irradié par tant de lumière. On est frappé par la spontanéité de l’interprétation et le naturel des situations, comme happé par un quotidien que l’on a forcément connu par bribes. On rentre dans l’intimité d’histoires comme il en existe des milliards. On devine alors qu’il y a chez Amin un peu du regard de Kechiche lui-même. Le regard, c’est ici ce qui compte. Celui du photographe à la recherche de la lumière et de la beauté de la vie comme dans cette scène, une des plus sublimes du film dans laquelle on assiste, presque en temps réel à un agnelage, précédé du portrait face caméra d’une brebis qui semble dire tout de la vie elle-même. Le regard est aussi celui que posent ces hommes sur ces femmes. Un bon tiers du film est cadré sur des croupes. Si bien que l’on reconnaît les actrices à la forme de leurs fesses au bout d’un moment. Et les scènes s’étirent comme des longues journées d’été. Exit la grammaire habituelle du film sexy car ici, le climax se déroule dès les premières minutes du film, nous incitant à chercher autre chose, à regarder au-delà. Alors on cherche la beauté et la vie dans les gros plans sur les visages et sur les fessiers rebondis au gré des mouvements d’une caméra mouvante comme une anguille. Une expérience sensorielle intense, inattendue, difficilement identifiable de prime abord. Un vrai moment de grâce duquel on met un moment à sortir.
Librement adapté de l'excellent livre La Blessure, La Vraie de Francois Bégaudeau, Addelatif Kechiche a filmé un été au coeur des années 90 du coté de Sêtes et son film se vit plus qu'il ne se raconte... Rien d'autre en effet ici que la vie dans ce qu'elle peut avoir d'insouciant et de cruel, une aparté dans un été torride dans la vie de Amin jeune homme introverti secrètement amoureux d'Ophélie. Autour d'eux, de jeunes gens prêts à croquer la vie à travers des marivaudages et des sentiments parfois contradictoires. Kechiche est maitre pour faire apparaitre le naturalisme dans ses films et la comparaison avec Maurice Pialat s'imposera de nouveau. Tout semble naturel dans ce film plein de lumière et de désir que le réalisateur a décrit comme une allégresse et qui consacre la vie dans sa plénitude. Les fesses sont à l'honneur, ce qui pourra preter à discussion, elles semblent diriger le monde mais la plus belle scène est certainement cette scène de la naissance de deux brebis, d'une beauté inoubliable.
Cinq ans après avoir atteint les sommets avec "La Vie d'Adèle", Abdellatif Kechiche revient avec le premier volet d'une saga qui appelle de nombreuses suites. Lumière et désir sont les maîtres-mots de "Mektoub my love : canto uno", qui suit le quotidien d'Amin, apprenti scénariste et passionné de photographie, qui revient en vacances dans sa ville natale de Sète, entouré de sa famille et d'un groupe d'amis. Le film est tout entier voué au désir – concrétisé ou non – qui traverse ses personnages, aux liens qu'ils tissent, à l’insouciance d'un été partagé entre les bars, la plage et les boîtes de nuit. Kechiche se débarrasse presque du conflit qui imprégnait ses précédents films – l'histoire bouleversante entre Charlotte et Tony est d'ailleurs le seul moment de tension – pour créer un élan vitaliste non pas en creusant psychologiquement ses personnages mais en s'attachant à saisir des impressions, des regards et des gestes qui en disent long sur un caractère et qui font émerger des tonalités variées qui s'entrechoquent, captées par une caméra gourmande à laquelle rien n'échappe. Proposition radicale dans sa manière de faire succéder des scènes quasiment dépourvues d'enjeux sur près de trois heures, le film touche en même temps par sa proximité avec le spectateur, ému par des personnages qu'il vient de rencontrer alors qu'il a le sentiment de les connaître depuis toujours. C'est en alignant la générosité de la mise en scène sur la chaleur des rapports humains, en mêlant la puissance des moments simples à la beauté de la création, que Kechiche peut créer une forme de plénitude absolue. Ainsi, l'ivresse et l'émerveillement sont au cœur de "Mektoub my love : canto uno", immense film romanesque qui, à l'instar de sa chanson finale, milite en faveur de la communion, de la "vibration".