Après le succès critique et public de l’Arnacoeur, Pascal Chaumeil se devait de ne pas décevoir. Oui, auréolé meilleur réalisateur de comédie romantique à la française dans le cœur du public, titre mérité, le cinéaste amorce un travail relativement similaire avec Un plan parfait, soit une romance impossible dans un contexte changeant. Superstition, humour et voyages exotiques au menu de cette nouvelle vision d’un amour vache aussi improbable qu’illégitime. Oui, la belle rencontre le clochard, en sommes, même si le terme de clochard n’est de loin pas le plus éloquent dans le cas qui nous occupe. Chaumeil ose pour la cause réunir la plus française des actrices allemandes, qui plus est de stature internationale, Diane Kruger, et le comique du peuple, à la carrure bonifiée par deux réalisations à succès, Dany Boon, l’homme aux grimaces, et Jim Carrey frenchie en somme.
La réunion des deux personnalités est par ailleurs l’un des points cruciaux du film. La belle sotte et l’inélégant voyageur à tics et tocs multiples. Oui, la belle, amoureuse mais craintive d’une malédiction familiale prédisant que le premier mariage n’est pas le bon, se joue de la naïveté d’un gus rencontrer en avion pour se marier une première fois et divorcer dans la foulée. Bien sûr, les choses ne vont pas être si simples. Si le film est attachant, amusant et qu’il passe comme une lettre à la poste, le manque de crédibilité du récit tue dans l’œuf tout véritable attachement. Oui, le Danemark, le Kenya puis la Russie, l’on n’y croit pas beaucoup, voire même pas du tout à cette romance, qu’elle soit drôle, bien interprétée n’y change rien.
Passé là-dessus, reste une comédie française franche du collier, amusante, souvent assez drôle, même si le niveau comique n’atteindra jamais celui de l’Arnacoeur. Quelques seconds rôles viennent égayer le récit, habilement raconter, mais là encore, aucun n’aura la présence à l’écran de notamment François Damiens sur encore et toujours l’Arnacoeur, l’une des plus belles surprises françaises des années 2000 et suivantes. Pour parler franchement, si ici il ne fait pas mauvaise figure, il paraît évident que Pascal Chaumeil semble ne plus pouvoir transcender son art, comme précédemment, et poursuivant sur cette route, ira sans doute se perdre dans les méandres d’un cinéma qui se répète.
Un film toutefois conseillé si ce n’est au moins que pour Diane Kruger, absolument attendrissante, absolument craquante. Oui, si l’on se met à la place de Dany Boon, il va s’en dire que tout un chacun n’y verrait que du bon. Allez, je vous laisse juger sur pièce, pour ma part, un bon moment de détente à la française, ce qui constitue un moment particulier du fait d’une certaine rareté. 12/20