Cry Macho : les secrets du tournage

Cry Macho est adapté du roman du même nom écrit par le scénariste et dramaturge américain N. Richard Nash (1913 - 2000), publié pour la première fois en 1975. L’histoire se déroule à la fin des années 1970, époque à laquelle Clint Eastwood alternait entre des westerns et des polars, tout en passant de plus en plus fréquemment derrière la caméra. Il se rappelle :

"On m’a proposé ce projet il y a une quarantaine d’années. Al Ruddy m’avait demandé si j’étais intéressé, et je lui avais répondu ‘je suis trop jeune pour le rôle, je ferais mieux de le mettre en scène et de proposer le rôle à Robert Mitchum’. Mais le projet est tombé à l’eau et a ressurgi il y a deux ans. On l’a repris et je me suis dit que c’était le bon moment pour s’y atteler et qu’on y prendrait du plaisir."

Dans les années 1980 et 1990, Roy Scheider, Burt Lancaster et Pierce Brosnan ont été envisagés. Arnold Schwarzenegger a ensuite été pressenti au début des années 2000. Mais, en raison de ses obligations politiques, il n'a pas pu se libérer. Lorsque le projet a refait surface en 2011, Brad Furman (La Défense Lincoln) a été sollicité à la mise en scène. Là encore, les choses ne se sont pas concrétisées.

Le scénario de Cry Macho a été écrit par N. Richard Nash et Nick Schenk (scénariste de Gran Torino et La Mule pour Clint Eastwood).

Le tournage de Cry Macho s’est déroulé au Nouveau-Mexique fin 2020. Le film a été tourné à Socorro, près du campus de New Mexico Tech, dans plusieurs intérieurs et extérieurs d’Albuquerque, Lemitar, Belen, Benalillo et dans divers sites de Polvadera. Malgré la saison, l’équipe a pu bénéficier de conditions favorables. "On a tourné en hiver, si bien qu’il faisait froid, et Albuquerque est à 1 500 mètres d’altitude, mais on a eu beau temps pour l’essentiel", se rappelle Clint Eastwood.

"C’est un cowboy qui a pas mal pratiqué le rodéo et qui a travaillé dans un ranch pendant de nombreuses années, mais il a mis un terme à ces activités. Son ancien patron est un riche propriétaire de ranchs, et souhaite l’envoyer au Mexique pour retrouver son fils. Mike est conscient que beaucoup d’autres gars que lui pourraient s’en acquitter, et, au départ, il refuse."

"Mais la chance ne lui a pas beaucoup souri ces dernières années, et il comprend qu’il n’a pas le choix. Du coup, il part au Mexique et le film raconte son périple pour ramener le garçon aux États-Unis et, chemin faisant, on voit ce type totalement au fond du trou remonter lentement la pente."

Pour jouer le garçon, la production a engagé Eduardo Minett, qui pour l'occasion trouve son premier rôle au cinéma. Son personnage, sur la défensive, n'est pas du tout à l’aise quand il fait la connaissance de Mike. Le jeune acteur confie :

"Quand j’ai lu le scénario, je me suis d’abord dit qu’il avait une personnalité assez sombre. Sa vie est difficile. C’est encore un adolescent et tout ce qu’il a dû subir, entre sa mère et Aurelio, est très dur. Rafo n’a pas perdu son innocence – d’ailleurs, c’est à se demander s’il a jamais été insouciant. Quand on fait sa connaissance, il est méfiant. Il ne fait confiance à personne. Il ne compte que sur lui-même. Il s’occupe d’un coq, auquel il est attaché, mais il lui faut retrouver confiance en l’être humain."

Cry Macho est la 39ème réalisation de Clint Eastwood pour le grand écran et le 24ème long-métrage dans lequel il officie à la fois devant et derrière la caméra.

Toutes les mesures de sécurité sanitaire ont été adoptées pour protéger les acteurs et l’équipe technique lors du tournage. Le chef décorateur Ronald R. Reiss se souvient : "Le COVID était, de toute évidence, un nouvel obstacle auquel nous étions tous confrontés, comme tant de productions. Du coup, nous devions prendre en compte la superficie des lieux et veiller au nombre de gens présents sur le plateau. La sécurité de toute l’équipe était primordiale à nos yeux et on a donc fait en sorte de laisser suffisamment d’espace entre chacun, particulièrement nos acteurs."

Le chanteur de country et comédien Dwight Yoakam a été choisi par Clint Eastwood pour jouer Howard Polk, ancien patron de Mike particulièrement persuasif. On l'avait déjà vu au cinéma dans plusieurs films, dont le thriller Panic Room de David Fincher, dans lequel il jouait un terrifiant voleur.

Pour habiller Clint Eastwood, la chef-costumière Deborah Hopper a privilégié le gris, le marron, le brun clair et le brun (une palette qui évoque la terre). Elle précise : "Son chapeau a été conçu sur mesure. On s’est documenté sur tous les chapeaux qu’il a portés au cinéma, de Honkytonk Man à Bronco Billy, et on a rigoureusement étudié toutes les formes de chapeau."

"Les bords des chapeaux de rodéo sont plus relevés, et on s’est aperçu qu’ils étaient moins pratiques que les chapeaux à bord plat, surtout pour les moments où il dort, le chapeau sur le visage, ou jette un coup d’œil à travers les bords. On en a fabriqué plusieurs, à titre d’échantillons, et puis on en éliminé certains car Clint était précis sur le genre de chapeau qu’arbore son personnage dans le film."