Mike, star déchue du rodéo, se voit confier une mission a priori impossible : se rendre au Mexique pour y trouver un adolescent turbulent et l’amener jusqu’au Texas. Il lui faudra pour cela affronter la pègre mexicaine, la police et son propre passé.
Pour sa 39ème réalisation, et la 24ème où il est devant et derrière la caméra, Clint Eastwood va adapter le roman de N. Richard Nash publié en 1975. L’auteur avait écrit la base du scénario de Cry Macho avant sa mort en 2000. Il y a eu l’apport de Nick Schenk, scénariste de Gran Torino et La Mule pour Clint Eastwood.
Je suis un grand fan des réalisations de Clint Eastwood mais j’ai trouvé celle-ci tellement mauvaise.
En réalité, je ne comprends pas pourquoi ce film maintenant. Il faut savoir qu’il avait été pensé pour un Clint Eastwood des années 70, époque à laquelle l’acteur alternait entre des westerns et des polars. Une image qui a évolué depuis. Son passage de plus en plus régulier derrière la caméra nous a permis de découvrir une autre nature artistique. Revenir à cela est un peu comme casser une dynamique. Résultat, cela se ressent quand on voit le film.
Surtout que se donner le rôle principal alors qu’il a 91 ans est un peu hallucinant. Attention, je ne suis pas contre le fait que Clint Eastwood fasse de l’acting. Au contraire, il a un talent indéniable. Par contre, ce personnage n’est absolument pas fait pour un homme de son âge. Vous pouvez être un grand acteur mais pas adapter à tous les rôles. Au bout d’un moment il faut être réaliste. Les passages où il va se battre sont au bord du ridicule car sa fragilité physique saute aux yeux. Avec 20 ans de moins cela aurait pu être crédible mais là pas du tout. Surtout, qui va demander à un homme de 91 ans d’aller chercher son fils chez une famille dangereuse du Mexique. Rien que ce point était un gros blocage C’est sans parler de la justification qui est vide.
Même sans parler de cela, le scénario est vraiment bâclé. Il y a trop de points qui ne le font pas. On peut bien entendu parler du fait qu'entre mexico City et un poste frontalité du Texas, il y a 17 heures de route. Alors pourquoi ne pas se dépêcher de les faire sachant l’urgence au lieu de s’arrêter pour pique-niquer toutes les 10 minutes. Ce genre d’éléments se reproduit régulièrement. En soi, individuellement ce n’est pas choquant, mais mis bout à bout, cela fait un sacré paquet. Encore, cela aurait permis d’alimenter une histoire prenante, je ne dis pas. Mais là, c’est juste pour justifier encore plus de ralentissement. Concrètement, je me suis ennuyé devant une grande partie. C’est parti pour être une mission sauvetage agité, mais comme physiquement Clint ne peut pas offrir cela, ça se transforme en un parcours de santé pour séniors.
Le problème est que je misais sur les personnages mais pour eux non plus ça ne va pas le faire. Celui Mike est le plus réussi. Je n’ai rien à lui reprocher. Il empêche ce film de passé de “ratage” à “catastrophe”. Par contre, celui du gamin ce n’est pas la même sauce. Dans le début, on le retrouve dans un cercle de combat de coqs mais finalement, c’est un marmot inoffensif. En plus, il parle même anglais et on dirait que c’est un des seuls dans tout le pays. Le Mexicain Eduardo Minett est assez insignifiant. La relation qu’il a avec Mike est tout aussi énigmatique. Ils ne se calculent presque pas, et d’un coup un rapprochement. C’est formidable car ça va se faire dans un laps de temps totalement écarté de l’action. Le fameux “temps en accéléré”, une technique utilisée dans les films ne sachant pas justifier une évolution relationnelle. Je pense que rajouter du temps pour travailler ses personnages et ces rapports humains auraient pu permettre d’être un minimum satisfait de “Cry Macho”.