Sorti en 2008, "Bons Baisers de Bruges" avait su séduire le spectateur de par son mélange de genres très réussi et maîtrisé, sans que l'ensemble ne soit qu'un vulgaire délire foutraque et décousu, et révélé les talents du réalisateur Martin McDonagh, à la base homme de théâtre, dans le milieu cinématographique. Suite à l'originalité de son premier film, on était dans l'attente d'une potentielle future réussite. Lorsque le synopsis de sa nouvelle création, "Seven Psychopaths", est sorti, tous les éléments relatifs à "Bons Baisers de Bruges" étaient là, excepté le lieu de l'action. Adios la délicieuse ville Belge et bonjour la Californie. Dans ce contexte, deux voleurs de chiens (Christopher Walken et Sam Rockwell), dérobant nos amis canins pour les rendre quelques jours plus tard auprès des maîtres pour empocher le jackpot de retrouvailles, se retrouvent en proie face à un criminel (Woody Harrelson) qui, furieux de s'être fait volé son clebs, est bien décidé à faire payer la donne aux ravisseurs. A cette petite bande vient s'ajouter un scénariste alcoolique (Colin Farell qui reprend ici du service chez McDonagh) qui sera tout aussi lié, malgré lui, aux mésaventures de ces anti-héros. Il y avait de quoi trépigner d'impatience quant à l'annonce de "Seven Psychopaths" tant Martin McDonagh laissait présager à un "Bons Baisers de Bruges" deuxième partie. Hélas, McDonagh, ayant acquis une certaine confiance en lui depuis le succès de son dernier long-métrage, part complètement en couilles dans la réalisation de "Seven Psychopaths" et nous livre, non plus un style propre à lui-même, mais plutôt du sous-Tarantino avec longs dialogues décalés, violence, malfrats complètement barrés, et j'en passe... De ce fait, on a plutôt l'impression de se retrouver devant un film d'un mec souhaitant copier le réalisateur de "Pulp Fiction", plutôt que devant celui d'un artiste, un vrai avec son propre univers. "Seven Psychopaths" tient surtout ses faiblesses du côté de son scénario, trop foutraque et pas assez cohérent. Ainsi, l'on passe du coq à l'âne d'une scène à une autre, mais sans la subtilité qui faisait la réussite et l'originalité de "Bons Baisers de Bruges". On a l'impression d'assister avec "Seven Psychopaths" à un bon gros délire, sans logique éventuelle, dans lequel tout part dans tous les sens sans forcément prêter attention à la qualité de l'histoire. "Seven Psychopaths" se résume à un copié-collé de tout ce qui attire le public adolescent dans les salles de nos jours, mélangé au style tarantinien. De l'humour bête, du sang, de la violence, et encore une bonne dose de connerie. Dommage que Martin McDonagh soit tombé si bas. Le film ne vaut en aucun cas "Bons Baisers de Bruges" et cantonne son réalisateur à celui de créateur inégal, en terme de qualité. Grosse déception pour ce qui paraissait être une claque dans la comédie policière.