J'avais bien aimé In Bruges, c'est très particulier le ton du film, on a ce mélange de connerie crasse américaine avec un aspect cinéma d'auteur qui donne un cocktail tout à fait singulier. 7 Psychopathes s'inscrit dans la droite lignée de son prédécesseur. Au début je pensais que j'allais hautement plus apprécié parce que j'adore les confréries et là un confrérie de fêlés ça aurait pu le faire sans que ça sonne tarantinesque. En fait l'histoire n'a rien à voir, j'ai bien aimé certaines choses, d'autres m'ont laissé plus ou moins indifférent, je me suis pris comme devant In Bruges quelques fous rires et j'ai globalement bien aimé le ton du film. Après il reste assez dur de se prononcer devant un film si singulier mais ça fait tout de même plaisir à voir. L'enjeu de base est totalement merdique et ça crée tout de suite un décalage avec les scènes qui ont une réelle codification de film de gangster, je comparerais le travail de McDonagh avec celui de Wright, bien que très différent l'un de l'autre ils travaillent pour désamorcer les clichés d'un film, après il me semble qu'ils le font de manière différente et je préfère largement Wright mais je reste fort enclin à cette démarche puisqu'elle est intelligente, réfléchie et ne se contente pas d'une vulgaire parodie ou de clins d’œils trop poussifs. La photographie est magnifique au demeurant et la réalisation fait son boulot, n'est pas grandiose mais arrive à trouver son style tout de même. Après comme pour In Bruges je reste assez déçu de certains parti pris, comme l'idée de toujours vouloir faire de l'humour même lorsqu'on aimerait un truc sérieux et bien qu'on alterne régulièrement entre le comique et le tragique on n'arrive jamais à un mélange total des registres ce qui m'aurait vraiment beaucoup plu, même si c'est très bien comme ça. Typiquement je peux prendre l'exemple de la scène de fin avec le vietcong, cette scène aurait très bien pu me faire chialer mais elle n'arrive pas vraiment à trouver son rythme, je l'aurais voulu beaucoup plus intense, sans que la voix off soit trop narrative, en étant au plus près du personnage alors que là il est filmé de beaucoup trop loin, sans montage parallèle et là elle aurait été géniale, parce qu'effectivement c'était la meilleure scène pour ce personnage et on ne s'y attend pas vraiment, c'est intense et beau en même temps mais la mise-en-scène ne va pas au bout du truc. Après pour la scène post-générique on s'y attendait un peu, beaucoup même. Et puis je n'aime pas trop cette volonté qu'a McDonagh a toujours vouloi fire crever tout le monde à la fin, ou même dès le départ en fait, on a toujours l'impression qu'il fait de l'excès, qu'il ne sait pas trop comment gérer les évènements de son film et ça se sent avec cette mise-en-abîme qui bien qu’intelligemment traitée n'échappe pas à l'aveu du manque d'idée. Bref, c'est bien sans être génial, j'aimerais bien que ce mec continue de réaliser des films et qu'il s'améliore, qu'il développe son style et qu'il aboutisse un de ces quatre à un truc qui dépote sévère parce qu'indéniablement il est sur la bonne voie.