Dans la maison, c’est l’histoire d’un lycéen qui raconte dans des rédactions à son professeur de français la vie d’une famille qu’il fréquente régulièrement. Déjà, c’est quoi ce pitch ? (cette question n’est pas négative) C’est intriguant car on ne voit pas trop où Ozon veut en venir, et surtout comment il va raconter tout cela. Bref, c’est bizarre vu comme ça, mais pourquoi pas.
Alors dès le début du film je suis plutôt rentré dedans, ça démarrait vraiment pas mal, ça m’intéressait, et ça me parlait presque. Puis c’est toujours agréable de voir un film qui se déroule dans le milieu scolaire. Bon départ donc.
Et puis plus ça avance et plus je trouve ça convenu. On voit les « péripéties » arriver à trois kilomètres, et en plus ça ne décolle pas vraiment. Ozon essaye de nous confondre réalité et fiction mais on se dépatouille rapidement du merdier car on nous donne aussitôt des éléments nous permettant de juger si ce qu’on vient de voir demeure du rêve ou de la réalité. Trop explicite.
Cela dit je n’ai pas trouvé le film chiant pour autant, j’y ai même pris du plaisir par moments. Mais c’est pas fou non plus. Disons que c’est sympa et qu’on est pressé de voir l’évolution. Sauf qu’on n’est pas surpris outre mesure, malheureusement. A la fin on en ressort donc plus ou moins satisfait, avec l’embêtante impression d’être passé à côté de quelque chose de bien. L’idée de départ est intéressante, la mise en scène du truc est pas mal non plus, ça se tient, mais en termes de rythme et de situations ça patauge un peu quand même, j’espérais un peu mieux.
Côté acteurs, on a évidemment Fabrice Luchini très bon, bien qu’un peu trop dans la réserve ; j’aurai aimé le voir péter un petit câble, puis Ernst Umhauer assez bon également, quoi que manquant parfois de naturel. Puis on a l’insupportable Kristin Scott-Thomas, ici un peu moins imbuvable que d’habitude, mais toujours aussi peu intéressante à mon goût. Le reste des acteurs faisant le minimum syndical.
Alors finalement, qu’est-ce qu’on retiendra de ce film ? Et bien je pense pas grand-chose, un film avec une bonne idée de départ sous-exploitée, pourtant disposant de moyens techniques pertinents (c’est agréable à regarder, bien filmé) et puis donc une petite déception finale. C’est vraiment sympa, pas trop mal, mais on était en droit d’en attendre plus quand même.