Massacre à la Tronçonneuse, le classique de 74, a hérité de moultes rejetons, tantôt exécrables, tantôt très réussis. Après une suite grand-guignolesque totalement dispensable, deux "suites-remakes" d'une qualité particulièrement mauvaise et d'un intérêt plus que douteux, et enfin un remake excellent (qui marqua le genre) suivi de son prequel tout à fait honnête (ces deux-là furent finalement les seuls après l'original à mériter le visionnage), nous avons maintenant, en guise de reboot de Leatherface et après des années d'attente, un film au concept intéressant : une suite directe au film de Tobe Hopper. Le résultat est-il aussi alléchant que ce que le papier laisse à penser ? Oui et non. Le film souffre tout d'abord d'incohérences plus que grotesques. Un simple calcul nous impose le fait que le film se deroule pendant les années 90. Voitures, téléphones portables, dégaines des personnages,... ici tout est pourtant propice à de beaux anachronismes. Mais passons. Les personnages sont assez inintéressants (quoi qu'il est amusant de voir l'ancienne intello de la classe de "têtes d'ampoules" de Malcolm en future victime) et n'ont pas la profondeur de ceux du remake, mais sur ce point, la saga, et ce dès l'original d'ailleurs, nous y avait habitué. Il faut dire aussi que la plupart d'entre eux sont vite éliminés. En effet, ce que vous vous attendrez à voir dans le film se termine au bout de 45 minutes de pellicule, pour ensuite laisser place à une seconde partie "surprise". Et c'est là que l'un des potentiels atouts du métrage par en vrille. Car si la première partie du film (la partie "slasher movie classique", tout ce que l'on aime) et assez réussie et encourageante, la seconde, alors qu'elle aurait pu être encore meilleure, est finalement assez moyenne, donnant une impression de scénario fini à la va-vite. Pour faire court (et éviter les spoilers), on a là une inversion des rôles plus gênante que savoureuse, qui fait prendre au métrage une allure de "film de vengeance" assez bof bof. Y'avait de l'idée, pourtant, et c'est d'autant plus dommage. Par contre, le lunatisme de l'héroïne entre le début et la fin du film est assez osé dans son manque de crédibilité. Néanmoins, doit-on vraiment lyncher Texas Chainsaw 3D comme les critiques et les fans le font ? Là-aussi, oui et non. D'un côté parce que même si le visionnage du film ne laisse pas une impression de satisfaction, il ne s'agit pas non plus d'une daube intersidérale. D'un autre parce que le retour de Leatherface fait quand même bien plaisir, et qu'il serait dommage de refroidir les producteurs au point de balancer le tueur au masque de peau humaine au placard une nouvelle fois. L'idée d'une suite à rallonge de 7 films, qui avait été évoquée, laissait quand même place à plein d'opportunités à Leatherface pour se rattraper et donnait tout de même l'eau à la bouche. Ne boudons donc pas notre plaisir. Ha, et Leatherface offre ici de apparitions en parfait hommage au film original, en plus d'être les plus efficaces (en tout cas les premières) depuis celui-ci. En résumé, le film ne mérite pas un Oscar, mais mérite qu'on le regarde pour se faire une opinion. Faîtes donc.