Après le reboot plutôt efficace signé Fede Alvarez de la saga Evil Dead, c’est au tour de la célèbre franchise Massacre à la tronçonneuse de faire son retour au cinéma avec Texas Chainsaw 3D ! Il ne s’agit pas d’un énième remake ou reboot de la franchise mais bien la suite directe de l’original de 1974 réalisé par Tobe Hooper. Cette intervient donc 39 après le premier film et 10 ans après le remake de Marcus Nispel, porté par Jessica Biel (Hitchcock
Je dois avouer que je n’attendais pas spécialement ce Texas Chainsaw, je croyais au début qu’il s’agissait d’un nouveau reboot en 3D de cette célèbre franchise Tobe Hooper. Finalement c’est la suite directe du premier volet comme le prouve le générique d’introduction plutôt plaisant, s’illustrant par une rétrospective du film de 1974, créant ainsi nostalgie mais également espoir que cette sequel se montre à la hauteur, 39 ans après. Le film reprend donc là où Massacre à la Tronçonneuse s’était terminé, les autorités arrivent dans la maison de Leatherface où toute sa famille commandée par un certain Gunnar Hansen (The original Leatherface !) a débarqué avec des fusils pour rappliquer.
Cependant la famille est flambée par les nombreux cocktails molotov balancés par le groupe d’en face
. Le scénario prend une tournure originale en changeant notre point de vue sur la famille Sawyer, ces rednecks bourreaux deviennent les victimes.
Pour bien montrer qu’il s’agit bel et bien d’un Massacre à la tronçonneuse, le réalisateur John Luessenhop (Takers) multiplie le référence au premier volet comme la venue d’un auto-stoppeur qui s’avère être un sale enfoiré de sa race, les crocs de boucher où Leatherface dispose sa victime ou encore le coup du congélo avec la fille qui se réveille une fois qu’il est ouvert, quelques clins d’œil plutôt sympas au premier abord . Si le film de Tobe Hooper était très restreint sur l’hémoglobine, celui la ne se prive aucunement délivrant des scènes d’exécutions brutalement sanglantes. Le premier meurtre à la tronçonneuse est le meilleur du film, étonnamment saisissant et réaliste.
Cependant Texas Chainsaw n’est pas absent de défauts, à commencer par un script convenu et prévisible, chose c’est souvent le cas avec ce genre de films. On retrouve une galerie de personnages stéréotypés, surtout ceux de Trey Songz et de Tania Raymonde qui ne sont là que pour montrer leur physique avantageux. Je parlais plus haut de l’auto-stoppeur, malgré ses intentions douteuses son personnage ne sert strictement à rien et se fait buter le premier ! La référence pensée se transforme alors en simple prétexte. Keram Malicki-Sanchez est très effacé et n’attire donc pas l’attention. Seule l’héroïne Alexandra Daddario sort du lot et délivre tout de même un minimum d’émotion comparé au reste du casting, se contentant du strict minimum.
Le film bénéficie d’une belle photographie malheureusement entachée par une réalisation bancale, dépourvue de violence psychologique et d’oppression. Même on peut déceler un certain rythme présent, les meurtres s’enchaînent beaucoup trop vite
et seule la scream queen reste en vie et ce en moins d’une heure !
Et puis y’a beaucoup de morts ridicules comme celles du congélo (malgré la référence), le copain de l’héroïne qui meurt
non pas assassiné mais dans un accident de voiture
, ou encore un type broyé dans un abattoir, mort en CGI qui fait grimacer plus pour ses lacunes visuelles que pour l’effet de terreur.
Une mise peu inspirée, un scénario convenu et un mauvais choix de casting viennent entaché ce Texas Chainsaw qui n’apporte rien de frais à cette franchise culte, si ce n’est la 3D qui n’est pas forcément transcendante. Malgré ses allures de direct-to-dvd horrifique, il se rattrape grâce à Alexandra Daddario, le spectacle gore, quelques bonnes idées ainsi qu’un twist intéressant faisant passer ce tueur qu’est Leatherface en être plutôt attachant.