Un retour en force de la célèbre franchise !
Massacre à la Tronçonneuse est une saga qui n'a clairement plus rien à prouver. Quatre opus qui ferment un cycle, un remake accompagné d'un préquel en guise de renouveau, et là un septième opus pointe le bout de son nez. Très mal vu aux États-Unis, très mal vu en France, ce long métrage n'a décidément pas trouvé son public, et l'on comprend vite pourquoi.
Prenant pied quelques instants après la fin de l'opus de Tobe Hooper (Massacre à la Tronçonneuse de 1974), ce nouvel opus se veut plus proche des opus originaux. On retrouve donc tous les personnages du premier opus, les mêmes lieux ainsi que la même ambiance générale. Beaucoup s'attendait à un film dans la lignée du remake, et beaucoup ont rouspété pour ça. Finalement, cette saga n'aura aucune linéarité, puisqu'on fait des va et vient dans le temps, à tel point que le spectateur peut très vite se perdre. On est donc catapulté en plein année 60-70 dans une ville pauvre du Texas. On y retrouve la famille de Tomas alias Leatherface (ou face de cuir) qui est seul après le meurtre de sa famille. Pourtant, une mystérieuse héritière vient revendiquer ses droits de succession, manque de bol, c'est là que vit Leatherface. L'histoire est très schématique d'un slasher on y retrouve des personnages aux caractères différents, des histoires de sexe et de drogue à tout va, des délires bizarres et une grosse fête un peu trop arrosée. C'est là qu'intervient Leatherface, tueur sans émotion qui se nourrit de ses victime avant d'utiliser leurs visages comme masque, c'est très glauque. Le réalisateur a donc misé sur des courses-poursuites entre le tueur et ses victimes, schéma terriblement classique dans un slasher, surtout lorsque les personnages échappent à la mort au centimètre près. Exit le tueur mystérieux dont on ne connait pas l'identité, il ne faut pas longtemps aux personnages pour s'en rendre compte, faisant basculer le film dans le slasher et non plus dans le survival. L'héroïne se rend compte que SPOIL (
elle a du sang de Sawyer en elle puisqu'elle est la cousine de Leatherface, elle va donc radicalement changer de personnage, devenant brutale et gentille avec son cousin. Elle va même l'aider à se venger des habitants qui ont tués les membres de sa famille il y a vingt ans
). Le film va donc multiplier les incohérences temporelles, on se retrouve donc dans un film qui se déroule vers les années 80-90 et cela ne choque personne de voir une visio-communication par téléphone portable, ou du rap américain datant sans doute des années 2000. Mais l'histoire comporte quand même quelques séquences sympathique, des petites surprises et des meurtres particulièrement sanglants. Loin du navet tant décrié, cet opus fait sa part du boulot et nous offre quelques lots de réponses et de nouveautés appréciables dans un saga qui commence déjà à être bien garnie.
D'habitude discrète dans ses rôles, Alexandra Daddario (saga Percy Jackson) s'en sort très bien pour son rôle d'Heather, sorte de personnage poursuivit par son passé et ses fantômes (comme toute héroïne de slasher quoi). Dan Yeager se voit octroyer le rôle de Leatherface, rôle qu'il a réussit à bien restituer dans la tradition d'avant le remake, c'est-à-dire un personnage plus humain, moins monstrueux et largement moins imposant. Scott Eastwood, fils de Clint, est très à l'aise pour l'un de ses tout premier grand rôle. Le reste du casting est convenable pour un film du genre.
La réalisation est très bonne pour le petit budget du film (8 millions de dollars). Les maquillages et trucages pour les meurtres sont très bien fichus. Les décors sont bien trouvés, je pense surtout à la fameuse planque de Leatherface qui regorge de cochonneries et d'objets bien glauques. Enfin, je terminerai en disant que les musiques sont très mal utilisées et sont en désaccord avec ce que l'on voit dans le film.
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Les + : l'histoire, les acteurs, les meurtres, l'ambiance générale
Les - : les nombreuses incohérences, les musiques hors sujet
Note : 14 / 20
Effet 3D : vu en 2D
Sans cesse hésitant dans le genre proposé jusqu'à présent, cet opus transgresse les règles de la saga pour se placer du côté du slasher, abandonnant ainsi les codes du survival. Pas dérangeant, cet opus mise sur une plastique exemplaire, des meurtres violents et bourrés à l'hémoglobine ainsi qu'une histoire atypique et fidèle à la saga originale. Au diable les grosses incohérences (difficile de croire à la visiophonie portable dans les années 90 ou de gober le changement radical de l'héroïne au fil du film), le film comporte néanmoins son lot de nouveautés et de surprises. Beaucoup seront déçus, peu seront conquis par le film proposé, mais il n'empêche que le film en a dans la bobine ! Pas désagréable, pas indispensable non plus, mais diablement efficace !