Dernier opus en date de la franchise horrifique Massacre à la Tronçonneuse (dont le titre n’a bizarrement pas été traduit en VF) et qui se plie à l’une des nouvelles modes du cinéma commercial : la 3D. L’occasion pour les producteurs de livrer une sorte de remake ou bien un énième épisode, cette fois-ci en relief, et de donné un coup de jeune à Leatherface et à sa famille de dégénérés. D’autant plus que ce Texas Chainsaw 3D se montre plutôt ambitieux, en se présentant comme la suite directe du film originel. Effaçant ainsi d’une traite ses suites et remakes. Mais vous aller voir que malgré cela, cet opus 3D se révèle être le film le plus catastrophique de la saga (même pire que La nouvelle génération, c’est pour dire !).
Pour marquer son statut de suite directe,
le film démarre aussitôt en proposant une sorte de résumé du film originel dès le générique, en passant par les séquences fortes de ce dernier. Puis enchaîne juste après son dénouement, avec le lynchage de la famille Sawyer, leurs crimes ayant été mis à jour par la seule survivante de leur massacre.
Dès lors, les incohérences pointent déjà le bout de leur nez : le nombre des membres de la famille Sawyer diffère (alors qu’il n’était que quatre dans le film de Tobe Hooper, ils sont maintenant une dizaine), les acteurs ne sont pas les mêmes et cela se voit grandement (alors que prendre des comédiens qui leur ressemblent ou bien les cacher dans l’ombre aurait été d’un meilleur effet)… Que ce film se présente comme une suite, nous n’y croyons pas une seule seconde ! Une tentative qui tombe donc très vite à plat, pour enchaîner sur une affaire familiale qui aurait apporté (enfin) un peu de fraîcheur à la saga si cela n’avait pas été traité aussi connement que dans ce produit mal fichu.
Évitons de tourner autour du pot : scénaristiquement parlant, Texas Chainsaw 3D est une véritable catastrophe ambulante ! Non pas que ce genre de film soit un modèle dans ce domaine. D’ailleurs, la franchise Massacre à la Tronçonneuse et ses nombreux opus sont là pour le prouver. Mais là, nous touchons sans mal le fond de la connerie comme rarement ! Il suffit de voir la trame scénaristique principale qui ne tient pas debout une seule seconde :
une jeune femme hérite d’une bâtisse gigantesque, dans laquelle Leatherface a vécu caché pendant plus de vingt ans et qui se remet à tuer à l’arrivée de nos héros (encore une bande d’ados prêts à faire confiance à un inconnu du jour au lendemain…), et qui va être atteinte du syndrome de Stockholm en ayant pitié du sort de sa famille lynchée (mais pourtant composée de psychopathes hors pairs) et voulant prendre la défense de son poursuivant, pris en chasse par des gens qui cherchent à venger d’anciennes et d’éventuelles futures victimes.
Vous le sentez bien le script qui part en cacahuète ? Et encore, vous n’avez encore rien vu !
Car s’il est blasphématoire de voir l’un des serial killers les plus emblématiques du cinéma d’horreur (Leatherface) réduit au rang de « gentil », Texas Chainsaw 3D propose une version exécrable de toutes les tares de ce genre de divertissement. À savoir des personnages d’une débilité sans nom (ces répliques… et cette scène où l’héroïne se réfugie dans un cercueil), qui ne peuvent pas tenir plus de 20 secondes sans s’emmêler les jambes et tomber alors qu’ils sont pourchasser (et je n’exagère pas !) car ils ne sont que de la chair à canon ou un mauvais prétexte pour quelques plans faussement érotiques (trois plans de femmes en sous-vêtements et une intrigue de tromperie tout simplement inutile). Allant même jusqu’à faire un anachronisme de taille : un personnage utilisant un smartphone alors que l’histoire se passe vingt ans après le premier film, ce qui situerait cette dernière dans les années 90 alors que ce genre d’appareil n’existait pas encore.
Mais le script n’est pas le seul défaut du film. Oui, les acteurs aussi, mais là encore, le cinéma horrifique nous avait déjà habitué à ce genre de détails. Là où Texas Chainsaw 3D se plante également, c’est du côté de la mise en scène. Une véritable honte qui prétend surfer sur la mode de la 3D alors que l’ensemble ne propose qu’un seul plan (une tronçonneuse jetée vers le spectateur), mal fait qui plus est. Qui passe par quelques jump scares mal montés et qui ne font jamais peur. Et qui n’arrive jamais à retrouver le côté glauque et poisseux des autres films de la saga, n’ayant tout simplement aucune ambiance, des décors trop cleans et des meurtres qui se montrent plutôt avares en matière de gouttes de sang (juste une séquence au broyeur, ridicule soit dit en passant). À aucun moment nous n’avons l’impression de nous retrouver face à un Massacre à la Tronçonneuse, c’est pour dire ! Même Leatherface fait peine à voir, se montrant aussi rouillé que ses tronçonneuses !
Sorti dans l’indifférence la plus totale, Texas Chainsaw 3D fait fort en étant, malgré les moyens actuels, le pire opus d’une franchise qui avait déjà atteint le fond à plusieurs reprises (surtout avec La nouvelle génération), même si les productions Michael Bay (le remake et la préquelle) avaient relevé le niveau. Un coup d’essai à la 3D foiré et qui ne mérite pas que l’on s’attarde dessus une seule seconde. Si vous voulez un divertissement horrifique qui se laisse suivre sans déplaisir, tout en arrivant à faire peur et/ou être généreux au niveau du gore, ce n’est pas avec ce film que vous serez servis !