Promised Land commence formidablement sur le mythe de la démocratie américaine, sur la nouvelle ruée vers l’or : le gaz de schiste. C'est du tout bon! Matt Damon (auteur du scénario) avec Gus van Sant de poser la question : que reste-t-il de l’idéal démocratique quand les grands gaziers travaillent les consciences des petites communautés rurales pour leur arracher vite, très vite, par tous les moyens, par le mensonge et par l’appât d’un gain médiocre (ce sont les compagnies qui engrangeront la plus grande part des dividendes) leur « autorisation de forer » ??? Autorisation de forage qui, dans la le réel, va causer leur perte ! Fin du film : twist lamentable qui éclate ce propos sensé en plein vol. Et happy end sirupeuse qui réconforte les américains et « Imagenation Abu Dhabi » (qui a financé le film) .
Il n'y aurait pas eu cette fin heureuse, ce twist, Promised Land se serait terminé de façon abrupte sur la question de la responsabilité des citoyens, plus ou moins involontairement manipulés par une propagande rusée (le plus ou moins est important). Et c’est bien là le propos de Gus van Sant… On ne peut nier sa position ! Le réalisateur pose la question fondamentale. Que reste t’il de l’homme, de son humanité même si celle-ci se fond dans le matériel, dans l’immédiat bénéfice… Si l’homme lui-même est chosifié (réifié) ? Mais voilà, au lieu de laisser le spectateur face à l'abysse démocratique et écologique sur lequel se fonde la course au profit immédiat, en l'occurrence du gaz de schiste, le réalisateur fait une pirouette disant "cool bonhomme c'est du cinéma !". Les gaziers sont passé par là !
Et ça conforte le spectateur en proie à la propagande capitalisto-gazière qui dit : « Oh là ! Ce qu’on nous sert ici c’est un discours larmoyant ridicule alourdi d’une morale vraiment douteuse. En gros on oppose de façon manichéenne «les méchantes entreprises qui pensent qu’à l’argent, contre les gentils fermiers qui durement bataillent pour vendre leurs petits pois et passent leur temps à s’occuper de leurs mignonnes vaches et leurs chevaux nains ».
Sans spolier la fin, c'est un fin a l'américaine ou le méchant est en fait gentil. C'est le seul bémol a ce film qui est remarquable au niveau de la description de ces gens du middle west bien loin des fastes de New York. Rien que cette description des fermiers du midWest vaut la peine de voir le film. Pour le reste c'est ni plus ni moins que le thème de l'écologie au sein de la société capitaliste américaine... Riens de plus
Le message est écolo et le rebondissement final redoutablement efficace. Un film catastrophe sans effet spéciaux, avec en prime la musique que l'on entend à Buffalo grill. -----juin 2014-----
Voilà un film vert qui est bien gris ! On part d’un sujet environnemental très actuel (le gaz de schistes) pour musarder avec mollesse dans une histoire peu crédible dont la fin frise le ridicule. Le seul mérite du scénario est d’avoir éviter le militantisme et le manichéisme. Tout le monde surnage avec ses faiblesses et ses indécisions dans une grisaille personnelle : que penser, que faire ? Que choisir : l’argent facile ou ses valeurs de toute une vie ? Les méchants ne le sont pas vraiment, les gentils ne le sont pas non plus vraiment. Tout ça se déroulant dans une réalisation inconsistante et traînante. Même des talents comme Damon ou McDormand sont en roue libre ! Seuls quelques seconds rôles mettent un peu du pep’s.
Ce n'est ni un film militant même s'il traite des risques du gaz de shiste, ni un film sur la manipulation. et, d'accord, les rebondissements finaux sont un peu artificiels. Mais ces personnages doux et sensibles dans une Amérique des petites villes en total déclin avec en prime une F. McDormand épatante et une R. DeWitt, le plus joli nez busqué féminin, lumineuse sont un vrai bonheur. Après, si on préfère l'hystérique et vulgaire "Loup de Wall-Street" il vaut mieux passer son chemin.
Voilà un film bien dans le goût du moment, politiquement correct (pour nous en France, du moins) et parfaitement racoleur, sous couvert de militantisme. Les méchants le sont vraiment : le capitalisme sauvage à l’américaine, la major pétrolière prête à tout pour exploiter de nouveaux gisements de pétrole ou de gaz de schistes, tandis que les bons écolos ne le sont pas vraiment et qu’entre les deux, un sous-prolétariat de laissés pour compte de la croissance accepterait n’importe quoi pour retarder l’arrivée de la misère. Les ficelles sont énormes, les effets bien lourds et pour être à l’unisson, les acteurs se vautrent dans le ridicule, tel Matt DAMON à contre-emploi, en demi-crétin récitant son argumentaire pour convaincre de plus demeurés que lui, ou Frances MACDORMAND qui paraît se moquer du tout comme de sa première couche-culotte, son avantage principal sur son coéquipier étant son aptitude à conduire une voiture à boîte de vitesses mécanique. On le voit, le cinéaste engagé Gus VAN SANT s’est montré là particulièrement inspiré, et il a fort bien fait puisque nos critiques ont adoré.
c'est un bon film avec des acteurs convaincants, des premiers rôles jusqu'aux rôles secondaires. Le sujet est un sujet d'actualité, et il est traité avec la froideur nécessaire mais néanmoins partisane, confirmée par la conclusion du film elle même. On ne peut s'empêcher de penser que la France, où le débat sur le gaz de schiste est en à ses premiers balbutiements, au vu de ce film aura du mal à aborder sa propre autonomie énergétique.
Sur un fond d'écologie, ce film manque de rythme et on s'ennuie beaucoup, à part vers la fin du film quand il y a les rebondissements, bien que le scénario autour du gaz de schiste soit bien abordé et que la mise en scène soit bonne. La fin est assez attendue.
Le cinéma américain n hésite pas à s emparer de sujet d actualité ce qui est une de ses forces. Ici le débat autour de l exploitation des gaz de schiste et des conséquences sur l environnement et de l attitude des multinationales de l énergie. Seulement ce film est bien trop consensuel et trop convenue avec une fin limite mièvre pour susciter mon enthousiasme.
Un film passionnant, cynique et un vrai message d'amour à l'Amérique. Gus Van Sant, cinéaste éclectique et radical met en scène une histoire résolument moderne en abordant les thèmes environnementaux et économiques mais surtout en s'interrogeant sur la place de l'homme et de son intégrité au milieu de ce monde. En ce sens, il crée des personnages complexes, touchants et drôles alors même qu'ils représentent la cause la plus détestable. Et au-delà des doutes et des interrogations des personnages, la force du film vient de son ancrage absolu dans l'Amérique et du message d'inquiétude qu'il délivre. Il met face à face 2 conceptions radicalement et intrinsèquement incompatibles : d'un côté, le travail, la propriété et l'honneur qui sont l'essence même de l'histoire américaine, et de l'autre côté le profit facile, le cynisme et l'ultra-capitalisme. Mais rien n'est simple chez Gus Van Sant : le scénario transcende totalement ces enjeux et fait de ce film un objet poignant et profondément complexe. La mise en scène est sublime et classique, les paysages magnifiques et les acteurs géniaux, France Mc Dormand en tête. Le tout n'est pas sans défaut (des dialogues sur-écrits, quelques poncifs), mais nous donne un moment génial de cinéma.
Film à voir une fois. Le jeu d'acteur est très bon, et Matt Damon y est pour quelque chose. Le scenario n'est pas réellement original mais plutôt bien traité, notamment grâce à des personnages crédibles. Une note négative pour la fin qui, nous prive d'un film clairement engagé, et nous fait ressentir que la dictature Hollywoodienne est présente. DOMMAGE!
Certainement le plus calme et le plus posé des films de Gus Van Sant! L'ambiance est agréable, le sujet intéressant, l'opposition de deux points de vu divergents avec leurs qualités et leurs défauts avant le rebondissement final qui entraîne inévitablement une fin attendue... Les paysages sont superbes, les acteurs convaincants et le message bonifiant et honnête! "Promise land" est certainement le plus abouti des films de son auteur, mais la ou le film gagne en sagesse de part son calme et son côté posé, il perd en puissance car la petite touche folle, assez enfantine, insouciante et pourtant assez passionnante qui définissait notamment "Will hunting" est ici absente!