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    Promised Land
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    3,6
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    366 critiques spectateurs

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    mister
    mister

    15 abonnés 202 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 25 juillet 2013
    Le film pose d'emblée la problématique du gaz de schiste : manne financière et indépendance énergétique mais polution des eaux et contamination des gens et des animaux. Mais le film ne va pas plus loin, se contentant de répéter en boucle ce dilemne spoiler: jusqu'à la fin où il ne prend pas parti puisqu'il ne dévoile pas le résultat du vote des habitants.
    . Pourtant cela commencait bien et je pensais que la charge critique allait remonter au vrai scandale du gaz de schiste, à savoir le fait que Dick Chenay, alors vice-président de G.W Bush, a fait voter des lois excluant les forages gaziers de tous controles environnementaux, garantissant la confidentialité des produits chimiques injectés lors de la fracturation, en étant en même temps, président de Halliburton, la principale compagnie qui fournissait les tubes d'aciers servant dans les centaines de milliers de puits de forages creusés aux Etats-Unis. Le film charge à tort les compagnies pétrolières qui profitent de la législation, mais Dick Chenay et l'administration Bush ne sont jamais évoqués, alors qu'ils ont été les principaux bénéficiaires des gisements et les principaux fautif dans la contamination des terres. Matt Damon qui joue, produit et signe le scenario est très peu convaincant dans son role de consultant top gun avec ses maladresses, son manque de charisme et ses prises de paroles mal assurés (on dirait un novice alors qu'il est présenté comme le meilleur vendeur de la compagnie). C'est très lourd, dictatique, poncifiant. Le twist final est artificiel, peu crédible, les personnages secondaires très caricaturaux. Film qui se laisse regarder mais décevant.
    Caine78
    Caine78

    6 468 abonnés 7 396 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 octobre 2013
    Décidément, j'ai une nette préférence pour le Gus Van Sant grand public, et ce n'est certainement pas « Promised Land » qui va me faire changer d'avis. Car si le sujet est intéressant, je ne m'attendais sincèrement pas à prendre autant de plaisir à l'aventure. Pourtant, c'est d'emblée que j'ai été séduit par la manière dont le réalisateur construit subtilement son récit et cerne ses personnages. En effet, ce dernier évite d'emblée toutes les caricatures pour nous offrir une « opposition » des plus constructives, le tout en laissant la part belle aux situations et aux dialogues, toujours justes. Cela faisait d'ailleurs longtemps que je n'avais pas apprécié à ce point un film « engagé », n'oubliant jamais les fondamentaux et surtout qui croit à ce qu'il raconte, le tout sans jamais tomber dans une quelconque démagogie. Enfin, l'interprétation remarquable participe amplement à la bonne marche de l'entreprise (Frances McDormand en tête), même si j'avoue un gros faible pour Rosemarie DeWitt, merveilleuse actrice dans un des plus émouvants seconds rôles vus ces dernières années. Une belle réussite.
    ffred
    ffred

    1 625 abonnés 4 004 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 17 avril 2013
    Après avoir été bien refroidi par Paranoid Park et Harvey Milk, mais un peu réchauffé par Restless, je craignais un peu pour ce nouveau film de Gus Van Sant. La bande-annonce n'aidait pas non plus. Promised Land est avant tout le bébé de Matt Damon (et de John Krasinski). Outre le rôle principal, il fait aussi office de scénariste et de producteur, il devait même en assurer la réalisation (sa première). Mais faute de temps, celle-ci a donc échue à son ami Gus Van Sant. On a sans doute pas perdu au change
    Eselce
    Eselce

    1 324 abonnés 4 238 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 8 décembre 2015
    Ce que j'ai du mal à comprendre dans ce film, c'est que l'entreprise écologiste met beaucoup plus de moyens que "Global", la firme qui souhaite exploiter du gaz naturel. Il ne s'agit que d'une question de méthode. La vente et les voix ne se font pas que sur des questions humaines. Il faut être beau parleur et susciter l'enthousiasme chez les gens. On voit bien que le duo de Global n'est pas du tout à la hauteur. Ils se sont pourtant mis dans la peau des fermiers au niveau de la voiture et de la tenue. J'y vois davantage un message sur la façon de vendre aux gens que sur un réel message écologiste. Le représentant d'Athéna aurait tout aussi bien pu travailler chez Global et vendre l'exploitation du gaz. Intéressant film sur la façon de vendre. J'ai bien aimé. spoiler: Vu la manipulation de Global sur le final, j'avais raison. Athéna vendait du Global
    .
    Redzing
    Redzing

    1 047 abonnés 4 398 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 13 octobre 2016
    Dans l'Amérique profonde, un employé d'un groupe énergétique doit convaincre des locaux de laisser exploiter le gaz de schiste, en échange de juteux dollars. Sorte de "Erin Brockovich" à l'envers, "Promised Land" est un film à charge contre le gaz de schiste, qui toutefois évite certaines caricatures. Loin de présenter les cadres comme des condescendants élitistes, Matt Damon incarne ici un petit-fils de fermier sensible aux problèmes des gens ruraux, mais qui sait également utiliser leur pauvreté pour leur faire signer n'importe quoi. De même, le scénario pointe également du doigt les manipulations de certains groupes écologistes, qui font usage de lobbies douteux et d'arguments affectifs pour arriver à leurs fins. Toutefois, le rebondissement un peu tiré par les cheveux du dernier acte est quelques peu décevant, et le film ne creuse pas assez le sujet technique (l'exploitation du gaz de schiste), laissant quelques imprécisions pour se centrer sur l'aspect dramatique. A côté, l'image est jolie, Gus Van Sant sait filmer, et nous livre un long-métrage "grand public" divertissant.
    vidalger
    vidalger

    310 abonnés 1 236 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 décembre 2014
    Comme dans Elephant ou Harvey milk, par exemple, Van Sant place sa caméra au niveau du spectateur et insuffle une dose d'humanité dans son propos, pas si fréquente dans le cinéma américain. On a déjà vu quelques dizaines de films de dénonciation de la brutalité de la puissance publique, sur les abus de multinationales sans foi ni loi, ou de pamphlets écologiques sur les méfaits du progrès. Celui-là nous emmène dans le fin fond de ce vieux monde qui meurt sous nos yeux, dans ces communes rurales dans lesquelles les racines de l'Amérique pourrissent peu à peu. Matt Damon à le jeu sobre qui convient à la complexité de son personnage d'ex-rural aspiré par le succès et l'évolution sociologique. Ce film, si modeste dans ses effets, est en réalité un véritable bulldozer par son propos virulent. Tout est dit sans élever la voix. Chaque détail à son importance. Les scènes de groupe, au bar ou dans la salle de sport, les scènes intimistes ne sont jamais gratuites et toujours empreintes d'une grande sensibilité. Une grande réussite.
    norman06
    norman06

    332 abonnés 1 643 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 6 mai 2013
    Un Van Sant mineur, loin de ses audaces stylistiques. Mais un honnête "dossier de l'écran"
    sur le gaz de schiste.
    EricDebarnot
    EricDebarnot

    195 abonnés 1 262 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 2 mai 2014
    Nouvelle réussite d'un Gus Van Sant décidément en état de grâce, "Promised Land" est l'un des films les plus beaux et les plus émouvants de ces derniers temps, tout se coltinant de manière - heureusement - non militante au "grand sujet" de l'extraction du gaz de schiste. Commençons par évacuer la seule grande faiblesse du film, sa conclusion / happy end, mièvre, convenue, ridicule, qui désarmorce presque l'impact de l'heure et demi parfaite qui a précédé. Pourquoi ne pas arrêter le film après la scène terrible de la découverte de la duplicité de Global, puisque tout est dit, de manière aussi définitive que désespérante ? Ce "Promised Land"-là, amputé d'une fin stupide, est un chef d'oeuvre, une description minutieuse, attentive, inspirée d'une Amérique rurale qui n'a plus que le choix entre la mort à petit feu - la misère - et le suicide immédiat, entre les mains des grandes corporations rapaces : la triste beauté, la sérénité pleine de tendresse que dégagent la mise en scène et la photographie magnifique, le jeu précis - mais décalé juste ce qu'il faut - des acteurs qui transcendent en permanence le scénario "engagé" un peu trop convenu, contribuent à la pertinence d'une vision élégiaque, profonde mais tranquille, de cette humanité qui disparaît peu à peu. On soulignera particulièrement la subtilité de Matt Damon, dans un rôle paradoxal de "good guy" au service du "Mal", mais dont l'expérience personnelle douloureuse se révèle "réversible", prouvant que nulle leçon définitive ne peut (ne doit ?) être tirée au niveau individuel. Belle, très belle leçon, qui élève le film vers une vraie transcendance.
    Fritz L
    Fritz L

    173 abonnés 767 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 septembre 2014
    Gus Van Sant et Matt Damon, pour leur 3ème collaboration (après le nunuche Will hunting et l’aride mais génial Gerry), ont enfin trouvé le juste équilibre artistique et nous livrent un très poignant film. Tous deux, l’un par sa mise en scène, l’autre par son jeu, transcendent un scénario un peu faiblard et mièvre. Car le cœur du sujet de Promised land, n’est pas le pamphlet écologique, mais bien l’humain ! Van Sant avec ses prises de vues et ses lumières inspirées révèle ces femmes, ces hommes qui se battent chacun pour ce qu’ils croient être leur moyen de survie. Ses regards, ses non-dits, ses scènes simples qui parsèment le film sont des prismes d’une dignité qui semble, comme ces habitants d’un bout du monde, vivre ses dernières heures. De contre-plongées étouffantes, en cadrages serrés, le montage souligne admirablement cette pesanteur, cette attentisme, cette fin annoncée qui viendra irrémédiablement. Ce n’est ni l’intrigue écolo, ni la love story qui nous touche, mais bel et bien ce combat qui s’opère entre failles humaines (renoncement, cupidité, lâcheté…) et bravoure. Van Sant filme la condition humaine, avec empathie, sans manichéisme et beaucoup de sensibilité.
    Chris58640
    Chris58640

    197 abonnés 745 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 avril 2013
    Même sans rien connaître du problème de l’exploitation du gaz de schiste, même sans se sentir de particulières affinités avec l’écologie militante ni avec l’Amérique profonde, on ne décroche pas une seule seconde du dernier film de Gus Van Sant. Tout simplement parce que son film est (très bien) écrit comme un polar, interprété par Matt Damon (parfait comme d’habitude) et Frances Mc Dormand, entre autres. Le film fonctionne parce qu’il se met à hauteur d’homme, il ne manipule pas de grands concepts un peu fumeux ni ne fait la morale de façon trop appuyée. Avoir donné à Matt Damon, avec le talent qu’on lui connait, le mauvais rôle fait que le film est toujours ambivalent. Il rends son personnage suffisamment attachant pour qu’on soit parfois tenté de le voir emporter le morceau alors qu’au fond de nous, on sait qu’il raconte une leçon bien apprise au service d’une multinationale cynique et sans états d’âme. Frances Mac Dormand compose un personnage très similaire, humain, drôle mais qui, au final, « fait le job » sans trop de scrupules. A part quelques uns, les personnages ne sont pas caricaturaux et c’est une des qualités de « Promised land ». L’autre grande force du film, c’est son scénario. On ne peut pas trop en dire parce qu’il y a un coup de théâtre (que je n’avais pas du tout vu venir, pour le coup…) qui donne tout son sens au mot cynisme ! Gus Van Sant filme l’Amérique profonde avec une vraie tendresse, les paysages (qui en sont pas époustouflants, c’est le Middle-West comme on l’imagine, plat, uniforme et interminable), illustre son film avec une musique country très à propos. Si on veut chipoter un peu, on peut trouver que parfois, dans certaines scènes, il sort un peu des gros sabots (sans mauvais jeu de mot) et tombe un tout petit peu dans la facilité. On peut aussi lever les yeux au ciel devant l’exercice de contrition en public que fait le personnage de Matt Damon à la fin du film, un exercice décidément très américain auquel, en bon français qui se respecte, on croit moyennement. Mais le plus honnêtement du monde, « Promised land » est un très bon film, du cinéma intelligent et bien écrit, et qui pose mine de rien des questions essentielles, écologiques évidemment mais aussi politiques et économiques. Le cinéma, çà sert aussi à çà, à se poser des questions compliquées sur un problème compliqué dans monde compliqué.
    Aulanius
    Aulanius

    190 abonnés 1 707 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 14 octobre 2013
    Tout d'abord, je tiens à dire que plus on avance dans le temps, plus Gus Van Sant baisse dans mon estime. Son style si propre à lui disparait à petits feux et ça me désole, franchement. Il devient presque "normal" et je trouve ça dommage. En ce qui concerne ce film, on baigne dans les clichés en tous genres et au bout d'un moment, ça gave. Le sujet (même si ce n'est pas exactement le même à chaque fois) n'est pas du tout original et j'ai l'impression d'avoir déjà vu ça 10 000 fois. Avec la petite musique country/pop douce en fond, on dirait presque une parodie, le pure genre américain à la Clint Eastwood qui veut nous faire la morale. C'est d'ailleurs assez singulier pour un pays comme le leur de faire ce genre de chose pour nous les Européens (entre autre et désolé si j'en ai choqué certains avec ces paroles mais c'est clairement ce que je pense). Cependant, il faut reconnaître à "Promised Land", quelques bons points. Déjà, les acteurs, il faut avouer que dans l'ensemble c'est assez bon. La photographie n'est pas dégueulasse et surtout une partie du dénouement est presque un rebondissement et il faut le noter. A part ça, une bonne déception à laquelle je m'attendais je l'avoue. C'est triste à dire mais rien qu'à l'affiche, je me suis fait une idée pré-faite de ce drame et c'est exactement ce qui s'est passé ... 9/20.
    bobmorane63
    bobmorane63

    173 abonnés 1 935 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 octobre 2013
    Un film écologique avec beaucoup d'intelligence co-écrit et produit par Matt Damon et réalisé par celui qui a lancé sa carrière avec "Will Hunting", Gus Van Sant !! Deux employés d'une grosse société de gaz de chiste arrivent et font une proposition à une population rurale pour la nature et les animaux mais les choses vont ètre plus compliqué par l'arrivée d'un soit disant propriétaire d'un autre état qui accuse la société et fait convaincre aux habitants des lieux que le gaz de chiste pose des problèmes. Un long métrage interressant qui fait un peu penser à "Erin Brockovich" de Steven Soderbergh sur le ton de la comédie et du documentaire. Les images de nature et les coins sont bien filmés et il y a un scénario bien troussé. Matt Damon est une fois de plus excellent aux cotés de John Krasinski et Frances Mc Dormand et on reconnait un vieux briscard des longs métrages Américains dans les seconds roles, Hal Halbrook. Un film plaisant à suivre.
    ned123
    ned123

    143 abonnés 1 673 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 novembre 2013
    J'ai vu un film... qui nous parle de comment va le monde... Et le monde, finalement ne va pas si bien que ça... Toutes les questions posées sont justes... Aussi bien celles des Multinationales que celles du tout venant... Qui refuserait la fortune si elle se présentait sous les traits de Matt Damon ? Si en plus, par empathie, il vous ressemble et qu'il vous dit ce que vous voulez entendre... C'est tout l'objet de ce fil!m qui pose, justement et lucidement, la question de l'espoir, de la cupidité, de la morale... C'est un film qui est juste et qui pose des faits, des questions, des enjeux... Les dialogues font mouche... Il n'y a pas les ingrédients classiques dans ce film. Les points de vue se confrontent et s'affrontent sans violence, sans méchanceté... et c'est ce qui fait sa beauté. "Il" est "eux"... Il attend, il espère beaucoup de son job -tout comme sa collègue, travailleuse dans l'absolu et non méchante capitaliste exploitante du sang de la terre et des travailleurs... Et je trouve que jusqu'à la fin, on est partagé entre sa "mission" et la "raison" (si tenté qu'elle existe pour de vrai). Même si on peut également dire que tout traditionalistes qu'ils sont, les fermiers, ont déjà polluée leurs nappes phréatiques, leurs terres agricoles et leur -notre- environnement...
    Patrick Braganti
    Patrick Braganti

    86 abonnés 375 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 avril 2013
    Celui qui a fait de Portland son fief et son territoire de prédilection construit sa carrière sur deux fronts : l’œuvre expérimentale, celle qui lui vaut les récompenses et les dithyrambes (My Own Private Idaho, Elephant, Gerry, Last Days,…) et les films plus classiques et traditionnels, de facture hollywoodienne avec casting à l’appui et budget idoine (Prête à tout, Will Hunting,…). Incontestablement, Promised Land fait partie de la seconde catégorie : en effet, le film dans son dispositif narratif est on ne peut plus classique, renforcé par la présence de la star Matt Damon, qui produit également le film et avait initialement manifesté l’intention de le réaliser. Cela n’en fait pas pour autant un long-métrage mineur, à jeter ou à mépriser. Car il apparait que l’ambition du réalisateur de Paranoïd Park, qui met d’abord en scène un film engagé – une démarche qui lui tient à cœur depuis qu’il réalisa Harvey Milk, le biopic du politicien homosexuel - , se situe bien au-delà des interrogations légitimes et largement controversée sur l’exploitation par fracturation des terres agricoles pour faire une sorte d’arrêt sur images de l’Amérique actuelle. D’un côté, des ruraux premières victimes de la crise que les politiques à Washington ou New York ignorent jusqu’à découvrir leur intérêt, de l’autre un homme archétype d’une époque sans mémoire, seulement préoccupé de son business cynique et lucratif, reniant ses origines et manipulant les crédules paysans achetés pour quelques milliers de dollars.

    Jusqu’où Steve Butler jouera ce jeu mesquin, aux effets dévastateurs et y aura-t-il un élément déclencheur pour renverser la situation ? C’est là toute la question d’un film qui se singularise étrangement par sa douceur et son aspect apaisé, sans doute parce que l’environnement naturel contribue largement à cette atmosphère. Aussi parce que les échanges qui opposent les protagonistes (Steve, l’enseignant et le militant vert) se font-ils sans violence ni agression, plutôt dans un climat de partage et de l’écoute de l’autre. Plus que jamais, on verra que le diable se niche dans les détails et c’est bien cette impression de minutie modeste et de discrétion efficace qui caractérise le mieux Promised Land, qui n’a certes pas besoin de faire dans l’exagération ou la surenchère pour rendre compte de l’opacité d’un monde prônant avec une amoralité sidérante la transparence et le bien de l’humanité. Faussement tranquille, réellement lucide, le film prend toute sa dimension dans les non-dits et les marges, réussissant contre toute attente à faire naitre une émotion authentique.
    Sebi Spilbeurg
    Sebi Spilbeurg

    78 abonnés 1 005 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 avril 2013
    Pourquoi attendre Promised Land ? C’est vrai quoi ! Des films écolos d’envergure hollywoodienne, le cinéma américain nous en a livré quelques uns (comme Erin Brockovich avec Julia Roberts). Alors pourquoi faut-il aller voir ce film ? Pour Matt Damon qui depuis quelque temps préfère jouer dans des films moins actions que Jason Bourne (Contagion, Un nouveau départ…) après l’échec de L’Agence ? Pour Gus Van Sant, réalisateur de Harvey Milk, film qui fit remporter à Sean Penn son second Oscar (après Mystic River) ? Eh bien pour les 2, tout simplement ! Car Promised Land organise les retrouvailles entre le cinéaste et l’acteur/scénariste du fameux Will Hunting (qui date quand même de 1997, même s’il y a eu par la suite Gerry). Et que, rien que pour ça, Promised Land mérite que l’on s’y attarde, pour voir si l’on obtient un film aussi bon que ce cher Will Hunting.

    Mais bon, il faut bien avouer qu’il est difficile de comparer les deux films, tant leurs sujets respectifs diffèrent au possible. Will Hunting traitait de la déchéance d’un surdoué qui sombrait dans la vie de voyou plutôt que de faire part de ses problèmes et de se sortir de son pétrin quotidien. Avec Promised Land, le thème flirte avec l’actualité. Et bien que l’histoire soit américaine, les sujets sur le gaz de schiste font pourtant débat en France. Pour savoir s’il faut récupérer cette énergie et ce malgré les risques environnementaux qui accompagnent son prélèvement par fracturation hydraulique (dislocation de formations géologiques par le biais de produits chimiques). Cela, Promised Land l’aborde du point de vue d’un employé d’une compagnie pétrolière qui, avec sa collègue, parte dans une bourgade américaine pour inciter les paysans à vendre leurs terres (où, comme par hasard, ce trouverait un important gisement). La faute du film aurait été fatal si le film s’en arrêtait là, encourageant au possible l’écolo qui combat notre cher Matt Damon. Mais Promised Land, se plaçant du point de vue de ce dernier, a le culot d’encourager notre employé et de nous faire hésiter entre les deux partis. Car, d’une part, le prélèvement du gaz de schiste est nocif pour l’environnement. Mais de l’autre, le rachat des terres peut permettre, par le biais de l’argent, d’améliorer le cadre de vie de ces paysans, pauvres et sans avenir, qui ont ainsi l’opportunité d’améliorer les choses du quotidien. De ce fait, de part un sujet de base, Promised Land se permet d’effleurer bon nombres de thèmes différents, allant jusqu’aux problèmes sociaux, familiaux (avoir un boulot qui demande de se déplacer sans arrêt, au point de ne voir son enfant que par Skype), industriels (le manque de confiance des dirigeants envers une équipe, de peur perdre le but ultime), économiques (la crise est bien mise en avant !) et écologiques (bien entendu !). Après, Promised Land n’évite malheureusement pas les clichés hollywoodiens, du genre la naissance d’une idylle amoureuse plutôt vacillante qui finira comme tous les spectateurs présents ont pu le deviner (bien que la dernière scène du film ne le fasse que penser), ou bien d’un final où notre « héros » se retourne contre ses employeurs via une réunion municipale. Fort, heureusement, Matt Damon et son collègue du moment, John Krasinski, ont su insuffler un humour bienvenu dans le récit, rendant le duo Steve/Sue super attachant et les moments de dragues avec Alice plutôt amusant.

    Ce côté décontracté mais aussi sérieux quand il le faut, Promised Land le doit également à ses acteurs. Tout comme Will Hunting, certains pourraient juger Matt Damon de prétention à la voir incarner un personnage principale du script qu’il a écrit lui-même. Il n’empêche, l’acteur joue avec un naturel plutôt déconcertant, prouvant qu’il connait parfaitement ce rôle qu’il a créé. Et surtout qu’il forme un duo détonnant avec Frances McDormand, l’actrice attitrée des frères Coen, qui ici pétille comme jamais. Un constat qui s’applique également à Rosemarie DeWitt. Il est tout de même dommage que le reste du casting n’arrive pas à suivre, tant le film cumule les seconds rôles peu marquants. Mais surtout, c’est le fait que John Krasinski, co-scénariste, qui se retrouve ici à jouer les écolos de service sans pour autant se montrer mémorable. Un tel rôle pouvait lui permettre de voler la vedette pendant des minutes à Matt Damon. Il n’en est malheureusement rien. Le comédien/scénariste est à l’écran, joue simplement, point !

    Après, Promised Land reste un traitement de ce genre de sujet cinématographique, où la mise en scène ne fait que filmer les personnages, leurs discussions, leurs allers et venues. Néanmoins, si le scénario nous fait hésiter entre le parti écologiste et celui du prélèvement du gaz de schiste, la caméra de Gus Van Sant insiste bien sur le côté « Greenpeace ». Et ce par le biais de plans vus du ciel où l’on ne voit que des prairie, des plans où les arbres envahissent l’écran, les plans qui se permettent de montrer un pont peint en vert et même un plan où est écrit « green » sur la façade d’une grange. Van Sant impose dès lors son choix personnel, nous permettant de découvrir une Amérique profonde qui sort enfin du spectaculaire, loin des étendues texanes d’un western, des cités envahissantes de la côte Est ou encore du soleil californien. Ici, c’est la rase campagne internationale (elle peut bien être aussi américaine que française). Ajoutez à cela une musique calme et accrocheuse (Danny Elfman à contre-emploi, bien loin de ses partitions habituelles pour Tim Burton), et le cadre se montre véritablement bucolique.

    Bref, Promised Land peut se montrer cliché par moment mais reste un film intéressant à suivre, grâce à ses personnages principaux plutôt attachants et aux divers sujets actuels qu’il aborde. Certes, nous sommes très loin de la puissance de Will Hunting, mais ce Promised Land a tout ce qu’il faut pour nous faire changer d’air avec un thème du quotidien.
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