Safe est une de ces petites séries B d’action musclées dont Statham s’est fait le spécialiste. Pas beaucoup d’originalité en somme, mais une certaine solidité.
L’interprétation est plaisante tout d’abord. Encore une fois, si Statham ne varie pas beaucoup ses rôles, il faut reconnaitre qu’il est efficace dans ce registre, et il livre une prestation très correcte, même si ce n’est pas sa meilleure. Autour de lui gravitent des têtes connues (Robert Burke, Igor Jijikine, notamment habitués aux seconds rôles), lesquels se défendent, et des têtes moins connues, dont la surprenante Catherine Chan. Ce n’est pas la meilleure interprétation d’enfant que j’ai vu, c’est certain, mais elle s’en tire bien. Dans l’ensemble les acteurs sont donc corrects, mais j’ai quelques regrets sur les personnages, et surtout celui de Statham. Je trouve que c’est dommageable de ne pas avoir conservé le Luke Wright du début, avec ses problèmes, son caractère moins sur de lui qui en faisait un héros d’action avec une certaine épaisseur, et du relief. Malheureusement en cours de route il devient beaucoup plus conventionnel, bourrin, et perd de ce qui faisait son charme originellement.
Le scénario lui est classique, et par certains aspects me rappelle un film avec Michael Douglas, sur une thématique similaire. Là encore il est regrettable qu’après un début singulier, Safe vire au film d’action conventionnel, sans grande surprise. Le dynamisme est là certes, on ne s’ennuie pas, mais lorsqu’arrive le générique de fin on se dit qu’on a assisté à une série B très classique, qui n’apporte pas grand-chose. Il y avait matière à développer quelque chose, mais en fait non.
Sur la forme, Safe s’avère convaincant en revanche. La mise en scène fait preuve d’une belle efficacité, et rend bien les scènes d’action en immergeant le spectateur dans les fusillades, à l’instar d’un jeu vidéo. C’est une approche intéressante, pas si souvent utilisée que cela dans les films, et qui a un rendu pas mauvais du tout. Certes les gunfight, combats à mains nues et cascades ne sont pas très audacieux, et restent d’un niveau somme toute normal. Néanmoins c’est musclé et prenant. La photographie est soignée, fait preuve d’un certain raffinement qui démarque le film du DTV basique. Les décors eux aussi sont relativement variés et appréciables, même si avec 27 millions, il y avait moyen de faire quelque chose de plus racé de ce point de vue. Je note un problème sur l’ambiance musicale. Il n’y a quasiment rien à ce mettre sous la dent, or dans un film d’action la musique est primordiale.
Au final, Safe est un divertissement honnête qui s’assume. Il remplie le cahier des charges, en proposant des scènes d’action, du dynamisme, des gros bras, des gros flingues et des grosses cylindrées pendant 1 heure 30. Cela reste malheureusement un peu trop premier degré, et comme ca ne vole pas très haut, parfois on tombe dans une certaine prétention affectée pas vraiment agréable. C’est d’autant plus gênant qu’il y avait, dans les 30 premières minutes beaucoup de bonnes choses qui me laissaient espérer un rôle très intéressant pour Statham notamment. Pas mal, mais sans plus.