Soyons clair, si les Miller est une comédie bénéficiant d’un rythme admirable, il faudra composer avec les grossièretés salaces trouvées en chemin. Dès lors, défilent les allusions aux longues bites noires, à l’absence des bringues, à la pratique du sexe anal ou de l’échangisme et j’en passe. Pas de quoi perde son latin, oui, mais à noter tout de même que si les mecs ou la langue bien pendue, c’est ici le casting féminin qui passe son temps à jurer comme un des femmes de joie, passant sur le fait que Jennifer Aniston soit streap tiseuse. Drogue, sexe, sexe et quelques notions de premières fois, la recette contemporaine de la comédie grand public américaine qui use et abuse de méchantes tirades verbales. Dès lors, rien de moins étonnant que de contempler le petit jeune de la bande embrasser à tour de rôle et sans interruption les actrices du moment, l’expérimentée Jennifer et la juvénile mais assoiffée Emma Roberts. Le jeune public en sera dès lors très affriolé.
Un attrape couillon, sans doute, qui démarche pour le mauvais goût, à n’en pas douter. Cependant, à l’heure ou la comédie n’est tristement plus très drôle, autant lâcher la bride et passer quelques instants face à quelque chose d’osé, de sympathique dans la forme. L’on ne pourra donc plus faire abstraction du fait que Rawson Marchall Thruber, l’homme derrière la caméra, aura lorgné dans la direction de son comparse Todd Philips pour pondre son film, sensiblement similaire dans l’esprit à la trilogie de la meute ou à l’escapade de Due Date. La comparaison s’arrête là, oui, mais pour situer le type d’humour, voilà qui est éloquent. Sur ce fait, autant vous dire que l’on se marre, non pas en coin mais ouvertement, quelque part entre humour noir, blagues salaces et comédie potache familiale. Il est indéniable que les Miller brise les codes familiaux américains, un bonus pour nous public qui devons trop souvent composé avec les sentiments fastfood des comédies romantiques.
Ici on déconne, on balance de la réplique sale, on use du beau sexe, Jennifer Aniston n’ayant plus que son corps pour plaire, constat malheureux mais pourtant indéniable. Oui, le succès au Box Office mondial des Miller démontre qu’il aura fallu que l’ex star de Friends endosse le string d’une fille danseuse gogo pour attirer le public, ses dernières incartades ayant été des échecs commerciaux. Oui, tout fonctionne pour l’actrice lorsqu’elle se dénude ou s’amuse à jouer la nymphomanie. Dommage. Pour le reste du casting, Emma Roberts reste la plus surprenante des quatre acolytes du simple fait qu’elle est sans doute la seule à ne pas en faire des caisses. Jason Sudeikis, lui, est fidèle à lui-même, drôle pour les intimes, imbuvables pour les autres.
Alors que l’on pensait atteindre la fin sans réelle mauvaise surprise, voilà que débarque à l’écran l’ami Largo Winch, Tomer Sisley en mode risée à Hollywood. Oui, si l’ensemble du casting est homogène, voilà l’ami Frenchie, à coté de ses pompes, qui vient démontrer que l’on achète français à Hollywood pour ne pas payer trop cher, et l’on comprend pourquoi. Incroyable mauvaise prestation de l’acteur qui prend ici la forme d’une épine dans le pied d’une comédie qui n’en n’avait absolument pas besoin. Hormis ce gros raté, les Miller, une famille en herbe, est clairement un comédie dans l’air du temps, bien que celles-ci se fasse trop rare. Une pointe de subtilité en plus, un choix plus pointilleux du casting et l’affaire était dans le sac. En l’étant, un simple succès financier qui aurait pu être bien d’avantage. 07/20