Avec à peu près n'importe quoi - réalité, légende, fiction -, on peut faire un très bon film, même un chef-d'oeuvre. Pour cela, il faut avoir un petit quelque chose à dire. Ainsi, Milos Forman, dans Amadeus, reprend une légende autour de Mozart et Salieri pour opposer le talent à la foi ; ainsi, Cameron, dans Titanic, utilise un drame connu pour montrer une rivalité de classes sociales ; ainsi, Kubrick, dans Dr Folamour, s'amuse à pousser jusqu'au bout la logique des scientifiques et militaires du nucléaire. Il était donc probablement possible de faire quelque chose autour de cette histoire de la traque de Ben Laden. Mais là, rien, le néant absolu, le Zero qui titre le film... On aurait attendu que, d'un coup, l'un des Ricains s'interroge sur ce qu'il fait là, non. Ouvrir la réflexion sur une confrontation de perceptions du monde non manichéenne les bons-les méchants, non. Un peu de pitié en humanisant le monstre Ben Laden, pourquoi pas ? même pas. Rien du tout ! Du les gentils yankees contre les méchants barbus... Passés les six ans (je ne comprends d'ailleurs pas les avertissements pour les scènes de violence), ce film est à déconseiller, c'est mortel... mortellement ennuyeux. Peut-on mettre en point positif que les images sont belles ? que les acteurs sont corrects ? Pour ma part, non, les ambitions ici ne sont pas esthétiques. Ce film est une catastrophe cinématographique. A déconseiller. Perte de temps.