Que penser de Bachelorette si ce n’est qu’il s’agisse d’un film profondément inutile sur l’émancipation de la bonne femme moderne, là où ces dernières s’offusquent du mariage tout en rêvant du moment à ça sera leur tour. Oui, la femme moderne se shoot, baise dans les toilettes des établissements publics, disserte avec des inconnus sur la qualité des fellations et boit tellement qu’elle nage en plein fantasme. Irrespectueuse, tricheuse, mesquine et nymphomane, la femme dépeinte ici par, ben oui, une femme, Leslye Headland, n’est pas belle à voir. Qu’il s’agisse de celle qui organise tout, qui trône sur son monde, de celle qui se torche pour mieux se divertir ou pour celle qui vit à la cool en se moquant de tout, le constat est le même. Elles n’ont rien d’enviable, la morale du film étant par ailleurs de les tacler.
Bref, le mariage de l’une des quatre anciennes amies du lycée, de la grosse et moche, offusquent ses belles fausses copines. L’une d’elle est chargée de l’organisation de la cérémonie et les deux autres conviées aux festivités. L’on ne discerne dès lors pas très bien la substance du récit, aussi futile que le film en lui-même, alors que l’on bascule très vite dans la vase américaine du mariage coloré et joyeux comme un gosse à Disney land. Bref, l’univers de pincé faussement confortable dépeint ici est déplaisant, lourd et tellement minime qu’il en devient risible. Ajoutons à cela à un trio d’actrice qui se laissent aller à toutes les bassesses pour bien faire comprendre qu’aujourd’hui, le femme est aussi libre que l’homme macho et fonceur, et l’on obtient une boue télévisée digne d’un mauvais rêve de midinette.
Le mariage c’est pour les riches, les hommes c’est pour tirer sa crampe, c’est valable en sens inverse, New-York est le paradis sur terre, les blondes, les brunes ou les noiraudes, c’est toutes les mêmes. Plein de constats minables pour un film qui l’est autant. Avant même que les filles renouent pour l’occasion du mariage de leur amie tête de truie, l’on sent déjà venir le vent, un vent mauvais, signifiant une Amérique loin d’être puritaine ou familiale. Oui, s’il va à l’envers des mœurs traditionnelles américaines, il n’empêche que le film est d’un ennui profond, qui heureusement, ne dur même pas une petite heure et demie.
Mais le comble dans tout ça, finalement, c’est qu’en plus de véhiculer des clichés mal odorant, le film, classé comédie, ne fait rire personne, à aucun moment. Oui, difficile de croire dès lors en l’avenir de la jeune réalisatrice, partie les deux pieds dans une flaque de boue à la conquête des nouveaux afficionados du style mes meilleures amies, le seul succès du genre. Oui, si Kristen Dunst, assortie des vedettes américaines de la comédie féminine, allez savoir pourquoi, Lizzy Caplan et Rebel Wislon promettait soi-disant du concret, c’est vers une triste déception que s’oriente les quelques cinéphiles amateurs du genre. Un film à oublier. Heureusement, il n’en faudra pas plus que le temps du film pour ce faire. 03/20