Mais qu’est-ce que vous reprochez tous à ce film ? D’accord le scénario n’a rien de très original. D’accord il a comme un parfum de "Gladiator", le chef-d’œuvre de Ridley Scott. D’accord on a rajouté une romance impossible. Et alors ? Il fallait quand même oser faire un péplum, surtout en considérant que le genre est assez rare dans le cinéma moderne. Mais le fait de le customiser aux effets spéciaux afin d’offrir au public quelque chose de spectaculaire, voilà la vraie bonne idée. Pour ce faire, il suffisait de se pencher sur l’histoire. La ville de l’Empire romain que fut Pompéi semblait être le théâtre idéal pour cette nouvelle grosse production hollywoodienne au budget colossal de 100 millions de dollars. La reconstitution est remarquable, tant dans les décors que dans les costumes. Franchement, on s’y croirait presque. Certes il semble évident que les scénaristes se sont inspirés de "Gladiator". Certains condamnent un air de déjà-vu, ce qui n’est pas faux, pour aller parfois jusqu’à crier au scandale pour plagiat. Là, je ne suis pas d’accord. Alors certes nous avons grosso modo une même trame de début : un seul et unique survivant passé au travers du massacre de toute sa famille et de tout son peuple par les légions romaines. Nous le retrouvons 17 ans plus tard réduit à l’état de gladiateur, à priori invincible. et il ne tarde pas à croiser par hasard la route des auteurs du massacre (comme quoi le monde est petit). Je ne parlerai même pas du sentiment de vengeance, car je ne suis même pas sûr que ce soit ça qui guide l’instinct de survie de cet homme, malgré le fait qu’il n’ait pas oublié les visages des auteurs du massacre. Je n’en suis pas sûr car c’est cette romance impossible qui va surtout doper cet instinct de survie. Je dis simplement qu’il fallait une trame à l’histoire tragique de cette ville. Nul n’ignore qu’elle a été ensevelie (avec d’autres villes) par une éruption sans précédent du Vésuve, en l’an 79. On dit que cette éruption fut telle que le Vésuve projeta son nuage de cendres jusqu’à 33 kilomètres d’altitude, avant que les particules volcaniques ne finissent par recouvrir Pompéi par 5 à 6 mètres d’épaisseur. Et je ne parle même pas des coulées de lave qui auraient dévalées les pentes jusqu’à 700 km/h, rendant impossible toute fuite et faisant perdre ainsi au Vésuve 600 mètres de dénivelé. Je vous laisse imaginer le truc. Eh bien tout cela est bien rendu, jusqu’à la projection des roches en fusion. Le spectacle est saisissant et je dois avouer que je l’ai un peu beaucoup attendu. Il faut dire que pendant toute la première moitié du film, le réalisateur titille nos nerfs en portant la caméra sur le volcan de temps à autres, y compris quand le plus grand calme règne. On sait alors que le Vésuve va jouer un rôle important, devenant presque le personnage principal. Ce qui me pousse à dire que le scénario en lui-même est purement anecdotique. Mais il fallait bien une histoire et implanter le contexte. Les scénaristes ont certes manqué de créativité, d’inventivité, mais les productions cinématographiques sont si nombreuses qu’il est toujours plus difficile de trouver de nouvelles idées. Chers internautes cinéphiles : qu’auriez-vous dit si "Pompéi" était sorti avant "Gladiator" ? Auriez-vous alors fustigé "Gladiator" de plagiat ? Vu la qualité du film de Ridley Scott, je ne pense pas. Mais bon. Les choses sont ainsi et je pense sincèrement qu’il faut être un peu indulgent avec "Pompéi". Mon plus gros souci à propos de ce film réside en…Kiefer Sutherland. A le voir, on croirait qu’il se demande ce qu’il fout là. En tout cas, il n’est pas du tout dans la peau du personnage. A l’inverse, j’ai trouvé Sasha Roiz très convaincant en officier romain que rien ne peut faire plier. Sa méchanceté en est inquiétante. Dans une moindre mesure, j’ai beaucoup aimé aussi la prestation d’Adewale Akinnuoye-Agbaje dans le rôle d’Atticus, une humble montagne de muscles à laquelle je ne me frotterai pas. Quant au reste du casting, il est correct, sans être exceptionnel. En somme, mes préférences vont aux seconds rôles et au volcan. En résumé, "Pompéi" vaut surtout pour le côté visuel (décors, costumes, et photographie), et pour la qualité des effets spéciaux, de l’explosion du Vésuve à l’apparition d’une lézarde dans un mur. "Pompéi" était donc un film à voir au cinéma, et je n’avais d’ailleurs pas regretté mon argent. J’en ai pris plein les mirettes. Si vous devez le voir, privilégiez la haute-définition avec du son 5.1 au minimum. Outre le plaisir des yeux, vous serez immergés dans les bruits inquiétants ici et là, du simple galop de cheval à l’écroulement des bâtiments sous la terre tremblante et sous la chute des pierres incandescentes.