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soniadidierkmurgia
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4 185 critiques
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4,0
Publiée le 15 septembre 2014
Claude Autant-Lara est un peu oublié aujourd'hui et ce qu'il reste de lui n'a plus trait qu'à ses positions antisémites et à son appartenance au Front National à la fin de sa vie. C'est regrettable car dans ses grandes années créatrices le bonhomme pouvait se définir comme un libertaire anarchiste de gauche. En 1947 il n'est pas encore un réalisateur reconnu et c'est grâce à Micheline Presle qu'il pourra monter le projet de l'adaptation d'une nouvelle de Raymond Radiguet. Cet amour impossible entre un étudiant et une jeune femme tout juste mariée à un soldat du front est haut porté par deux comédiens au sommet de leur art malgré leurs jeunes âges respectifs. Micheline Presle est impériale en épouse bourrelée de remords car irrésistiblement attirée par un jeune homme plein de verve et de morgue qui lui fait rompre tous ses liens familiaux en s'affichant femme adultère alors que son époux est parti sur le front qui fait rage. Gérard Philippe lui, avait beaucoup hésité à accepter le rôle se jugeant trop vieux pour camper cet étudiant tourmenté. Bien lui en a pris d'accepter car il est confondant de réalisme et parvient à rendre toutes les nuances de ce personnage versatile. Tspoiler: out est réuni pour que cet amour se termine mal et c'est ce qui arrive fatalement quand Presle meurt en couche . Au passage Autant-Lara en profite pour égratigner le patriotisme triomphant qui ne résonne clairement que la victoire venue. Il démontre enfin que l'amour est un sentiment envahissant qui peut vous faire traverser une guerre sans jamais qu'elle ne vous effleure. Comment la Nouvelle Vague a t-elle pu être cruelle à ce point avec Autant-Lara ?
Un film porté comme une symphonie qui irait crescendo, mu par la fascination d'Autant-Lara pour cette histoire qui vient bousculer toute moralité et convention au nom de l'amour. Très fidèle au roman, le film atteint des sommets lorsque l'amour qui unit Gérard Philippe à Micheline Presle atteint son paroxysme. Un vrai chef d'oeuvre du cinéma français qui obtient là ses lettres de noblesse. Merveilleux.
Un « grand classique », un vrai de vrai, le genre de film que vous êtes plus ou moins obligé d'aimer avant même de l'avoir vu... Malheureusement pour moi, je ne fais pas partie des heureux élus ayant pour film de référence ce « Diable au corps » très loin d'être mauvais, mais qui m'a pourtant laissé sur une impression bien partagée. Mais si c'est le cas ce n'est nullement pour les reproches que l'on a pu faire à Radiguet à l'époque et sur cette présumée « légèreté » scandaleuse pour beaucoup d'esprits « bien-pensants ». Non, ce qui gêne aujourd'hui, au-delà du classicisme absolu de la mise en scène (bien que très honorable au demeurant), c'est cette inconstance dans le rythme, nous poussant aussi bien à l'ennui et à la lassitude parfois qu'à une certaine émotion et même passion grâce à certaines scènes particulièrement saisissantes, bien aidés dans ce sens par la sensibilité à fleur de peau d'un duo d'acteurs des plus inspirés. Les plus exigeants privilégieront ainsi ce manque d'audace et de constance afin d'enfoncer le film, les autres préféreront au contraire garder avant tout en mémoire ces quelques moments de grâce (dans la dernière partie notamment) malheureusement trop peu nombreux... Entre les deux je ne préfère personnellement pas choisir, mais je dois avouer qu'au vue du chef d'oeuvre promis, la déception était quelque peu présente.
Tourné durant les années 40, le Diable au corps est un film a scandale très réussi. Cette histoire d'adultère en pleine période de guerre est dotée d'une mise en scène de Claude Autant-Lara vraiment captivante, et emmener par un duo de comédien Gerard Philipe-Micheline Presle qui se trouve attachant et touchant, et qui donne à ce film certaines séquences romantiques absolument magnifiques . Dommage, tout de même que la bande-son de l'oeuvre ne soit pas toujours très evidente a écouter et que la photographie en noir et blanc ait quelque peu mal vieilli sur certaines scènes, mais ceci n'empêche pas de passer un moment très agréable devant ce long métrage. Une bien jolie découverte en ce qui me concerne.
1 étoile pour micheline presle, adorable! Je n'ai jamais lu ce roman autobiographique célèbre, mais je sais tout de même qu'il s'agit des amours -choquantes à l'époque- d'un ado (14-15 ans) et d'une jeune femme mariée dont le mari est au front. Presle et Philipe avaient tous les deux 25 ans, on est donc loin du compte et les efforts de Philipe pour faire gamin sont pathétiques voire ridicules. En plus une musique encombrante au possible. Autant-Lara est à son meilleur dans le grinçant (l'auberge rouge), pas là-dedans.
C'est probablement l'adaptation la plus fidèle au roman de Radiguet. On retrouve les bords de Marne, la guerre de 14-18 en toile de fond et la même intrigue. Il est a noter toutefois des différences notables: Le narrateur est anonyme dans le Roman et s'appelle François Jaubert dans le film. Mais Radiguet envisageait de l'appeler François dans un premier temps. J'avais surtout retenu du film la scène du rendez-vous volontairement manqué sur le ponton. Lorsque François et son père regardent Marthe qui attend en bas au bord de l'eau. Cette scène a du marquer François qui semble culpabiliser vers la fin du film...Il envisage d'écrire un livre ou il se suiciderait du haut d'un pont. Peu de ponts dans le roman, un pont de navire et le pont de J... (sans doute Joinville le pont).Certains personnages du roman ne réapparaissent pas dans le film, une intrigue avec Svéa, les Marin et leur raout-surprise (Raout , pas route)...Marthe sans profession dans le roman est infirmière dans le film.
Magnifique film d'Autant-Lara, au temps où les acteurs français jouaient bien, en tous cas ces vedettes là, et nous faisaient honneur. Gérard Philipe reste un bon modèle aujourd'hui de cette simplicité des meilleurs acteurs. A voit pour ceux qui aiment le très bon cinéma.
Tout est très convenu dans ce film, l'intrigue est prévisible, le seul attrait est le dilemme de la femme qui trompe son mari parti à la guerre et pourtant ce thème est à peine esquissé. Bon ce genre de long-métrage ne m'attire pas à la base cela explique peut-être les choses.
Franchement un des plus beaux films du cinéma français. Claude Autant-Lara avec la verve satirique qu'on lui connaît s'est plu à critiquer le patriotisme bien-pensant ainsi que l'hypocrisie de la bourgeoisie avec beaucoup de subtilité et une belle lucidité en nous montrant une poignante histoire d'amour coupable passionnée à "l'arrière". Denise Grey est excellente dans le rôle de la mère de Marthe, rigide qui ne pense qu'à sauver les apparences, tout comme Jean Debucourt dans le rôle du père compréhensif mais ambigu de François. Mais bien sûr ce que l'on retient le plus de ce film, c'est les interprétations du couple Gérard Philipe-Micheline Presle. Gérard Philipe joue à la perfection le rôle d'un adolescent charmant mais veule quand à Micheline Presle, elle joue le plus grand rôle de sa carrière en femme passionnée. Ils forment à eux deux un des plus beaux couples du cinéma français, si ce n'est le plus beau. Un film magnifique qui malgré les années n'a pas pris la plus petite ride
Certainement un très beau film mais à mes yeux si petit, si fragile, si timide face au chef d’œuvre de Raymond Radiguet que je n’ai su prendre que peu de plaisir durant ces 1h50. Un film qui chante la déchirure de la guerre, oui, et fort bien mais qui est resté maladroit face à l’ampleur des sentiments. Dommage...
Merveilleux tandem Gérard Philipe (si gosse et si homme à la fois!) - Micheline Presle (si fragile, si tourmentée). Les sentiments des deux acteurs sont si bien rendus qu'ils accrochent la pellicule. Le charme opère d'autant plus à cause (ou grâce) à la qualité médiocre du son et de l'image accentuant le romanesque (ou romantisme). Un bijou de Claude Autant-Lara.