Ken Loach prouve ici qu'il sait faire passer son habituel message social au delà de la sympathie, carrément dans un humour british (scottish !!!) délicieusement dévastateur. Pour un peu (juste une légère évaporation peut être ?) ce serait parfaitement moral, c'est en tous cas plein d'humanité et de talent... LE film que les amateurs de whisky ne peuvent pas laisser passer !
Prix du jury au festival de Cannes, le film se déroule en Ecosse ; le héros, Robbie, est typique du film social : asocial depuis son enfance il a connu la délinquance et la prison et il n'a plus aucune perspective d'avenir. Il y a deux possibilités pour un film à vocation sociale mais les deux peuvent être des clichés. Soit il montre comment le héros échoue dans sa tentative de sortir de cette spirale de violence ou bien il lui donne la chance de changer en mieux. Quelle issue Ken Loach, dont les oeuvres sont caractérisées par un grand humanisme, va-t-il choisir ?
Robbie semble être un jeune homme tout à fait charmant, et pourtant il est jugé devant un tribunal pour violences aggravées, et non pas pour la première mais la dernière fois comme il promet à sa copine enceinte.
Il est condamné à des travaux d'intérêt général avec d'autres petits délinquants et fait ainsi la connaissance de l'éducateur Harry, un homme qui lui tend la main. Grâce à lui il découvre un autre monde, il devient un connaisseur et même expert en Whisky. Quelques livres et un bon nez suffisent pour révéler certaines capacités insoupçonnées - nous sommes dans un conte social, mais avec une esthétique réaliste. Nous en profitons pour visiter les Highlands et des distilleries de Whisky et découvrir un monde de connaisseurs et collectionneurs fortunés.
Ce n'est pas non plus un feel good movie pour nous donner bonne conscience ; les scènes de bagarres sont très violentes et le héros ne deviendra pas du jour au lendemain un gentil jeune homme - il pourra peut-être s'en sortir, mais avec ses moyens et possibilités à lui. Il a l'intelligence de rattraper son manque d'instruction et d'éducation par son expérience et une forme de compréhension sociale.
Tout au long du film se succèdent des scènes comiques, faciles certes, on rit de bon cœur sans oublier le contexte social car la tension est par moment très forte. Toujours de formidables acteurs britanniques, gens "normaux" avec des boutons sur la figure ...comme dans la vraie vie !
Comme d'habitude nous avons vu ce film en VO - heureusement avec sous-titrage car nos connaissance en anglais ne permettent la compréhension que de quelques bribes de l'anglo-écossais qui nous avait déjà déconcertées dans "My Name is Joe" !
La principale qualité de ce film est son réalisme acerbe, parfois cru, qui transparaît dans chaque scène. Ken Loach sait rendre compte de la "vraie vie" de ces jeunes délinquants entraînés dans la spirale de la violence, mais il sait aussi nous faire garder espoir, et ne sombre jamais dans le pessimisme. Robbie, personnage central de ce film, est très attachant. Malgré son passé plus que trouble, il n'aspire qu'à une chose : être un bon père et être digne de l'amour de sa femme. La petite équipe nous fait vivre un voyage initiatique au whisky, teinté d'illégalité, et surtout plein d'humour.
On rit, on est parfois littéralement écoeuré! (pour savoir pourquoi, il faut aller voir le film...), parfois choqué, mais finalement on se laisse vite emporter par ce film simple et beau.
Ken Loach a fait son petit effet à Cannes cette année, où il présentait son dernier film, repartant avec le prix du jury. L'histoire est basée sur de jeunes assignés à des travaux d'intérêt général dans la banlieue de Glasgow qui vont devenir en peu de temps des spécialistes du Whisky. Sur un ton toujours très léger, le réalisateur oscille entre drame et comédie avec une grande efficacité, pour nous conter sa petite histoire portée par de jeunes et très bons comédiens. S'il manque d'ampleur pour marquer durablement, « La part des anges » est un film aux personnages attachants, assez juste, qui fait du bien. Du cinéma social, sincère et plaisant.
La plupart des acteurs ont beau être inconnus, le résultat est là. C'est émouvant original et dépaysant. Ken Loach signe un film sans prétentions mais qui fait un terrible effet tant c'est juste et touchant.
J’aime les anges et je crois aux anges ! Alors quand ils prennent un peu d’alcool quand ils font leur boulot je ne peux qu’être d’accord. Les anges c’est la part mystérieuse, la partie protectrice de chacun d’entre nous, la possibilité de rédemption et le film de Ken Loach en est une vivante interprétation. Comment dans un univers glauque (banlieue poissarde de Glasgow), des êtres condamnés à rester les damnés de notre société, désignés d’office comme perdus à jamais, vont-ils se redresser ? La naissance d’une petite fille et l’aide généreuse souriante, sans préjugés d’un éducateur, vont permettre la prise de conscience et le réveil de l’un d’eux. Réhabilitation par la volonté, sauvetage grâce au Whisky (ça c’est pas courant), mais aussi gags, pitoyables maladresses, voilà des scènes qui se mêlent et s’entrechoquent pour finir vers une voie que nous souhaitons définitivement ouverture. Voilà une bien positive vision illustrée dans un film qui se déguste, avec ou sans son ange c’est à chacun de voir, avec plaisir. Belle soirée à ceux qui ne l’ont pas encore vu.
Je suis allée le voir sans avoir vu la BA ni même lu le synop, j'ignorais donc totalement ce que ça allait raconter. Et j'ai bien fait ! J'ai pas douté une seule seconde de l'histoire, c'est crédible car c'est juste une bande de "ratés" qui vont peut-être réussir un coup. Ken Loach raconte vraiment de belles histoires. Le "héros" est très bien cadré, c'est super drôle, c'est touchant, c'est encore une belle vie d'Ecossais :').
C'est un très film assez déroutant, sortant de l'ordinaire. Quelques scènes un peu violentes mais dans l'ensemble le film est plein de bons sentiments. Moi qui ne boit jamais de whisky, je dois avouer que cela me tentait un peu.
Etant écossaise, c'est un vrai bonheur que de retrouver tous les petits détails. Film léger, bien fait et agréable ! On sent que Ken Loach n'est pas tres a l'aise avec la comédie, mais un peu d'air frais fait du bien dans son monde mélo-drama dont l'Ecosse est habituée. A voir, ça fait du bien !
Je ne savais par dire en sortant de ce film si je l'avais aimé ou pas : je n'aime pas la violence sociale gratuite qui représente un tiers du filsm, j'apprécie la coup d'oeil social de Ken Loach, j'ai adoré la partie Whisky du film (pour ne pas dévoiler le scénario ...). Oui les acteurs sont excellents, ou le scénario est bien ficelé, oui Ken Loach est un très bon metteur en scène ... mais tout cela n'est pas très moral et je suis sans doute 'réac' sur ce point précis. Je n'aime pas ce qui est de l'encouragement à la médiocrité et non à l'effort.
La Part des Anges n'est pas un grand Ken Loach, pas plus que ne l'était looking for Eric, tout simplement parce que la comédie n'est pas visiblement pas le domaine dans lequel Ken Loach est le plus à l'aise (ce qui est une évidence en ce qui le concerne ! )
La deuxième partie du film veut créer un suspens qui ne fonctionne qu'à moitié. Quant à la fin (quoi ? Un happy end !... ) elle est tout sauf convaincante, mais sauvée par un bonne musique rock qui nous fait oublier que des violonades auraient été tout à fait adaptées... Le film manque de force mais est cependant sympathique comme l'étaient des films comme The Van ou The Snapper. On passe un bon moment, mais pour le coup, on risque de l'oublier assez vite.
Reste que Ken Loach conserve deux qualités qu'on retrouve immanquablement dans chacun de ses films : d'abord sa façon de filmer est d'une sobriété et d'une efficacité inégalée, et ensuite il est l'un des plus formidables directeurs d'acteurs qui ait jamais existé. Dans ce domaine, il ne déçoit jamais, même lorsque cette fois-ci il nous offre un personnage dont la raison d'être n'est, ô surprise ! , que de faire rire (ce qu'il fait).
On pardonnera donc à Ken Loach ce film "mineur" (mais donc très bien filmé et admirablement joué) qui est loin d'avoir la force et l'impact des multiples chefs d'oeuvres qu'on lui doit (tous ces films qu'il valait mieux aller voir quand on était déprimé, parce que de toute façon on en sortait immanquablement déprimé...)
un bon ken loach, sans actrice aux levres refaites comme dans it's a free world, meme pour les non convaincus politiquement ou artistiquement , on passe un bon moment !